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Grains de sel

16 août 2006

Pouvoir quand tu nous tiens!

Pouvoir_royal

« Quand le peuple ne craint plus le pouvoir, c'est qu'il espère déjà un autre pouvoir. » Lao Tsu

« Notre pouvoir scientifique a dépassé notre pouvoir spirituel. Nous savons guider des missiles mais nous détournons l'homme de sa voie. » Martin Luther King

En fait qu'est-ce que le pouvoir ?

«Le pouvoir est la possession des facultés ou des moyens nécessaires pour faire concourir les autres hommes à ses propres volontés. Le pouvoir légitime est celui qui détermine les autres à se prêter à nos vues, par l’idée de leur propre bonheur : ce pouvoir n’est qu’une violence quand, sans aucun avantage pour nous, ou même à notre préjudice, il nous oblige de nous soumettre à la volonté des autres.» Holbach (le système social).

« C'est la réponse à la volonté de chaque individu d'être premier, irremplaçable et constamment prioritaire. Il n'y a d'hommes dignes d'exercer le pouvoir que s'ils ont assez de force d'âme pour le refuser ». Maurice Druon

Notre société, est manipulée par toutes les formes de pouvoir, à nous d’être vigilants et tels les moutons de Panurge, attention à ne pas faire le saut dans le vide. Ce saut est souvent sans issue de retour. Je pense notamment aux sectes et à leur pouvoir de manipulation ou *pouvoir psychologique.

Ainsi, le pouvoir engendre-t-il une relation dissymétrique entre un ego sachant et voulant et une masse amorphe, ignorante et sans vouloir. C’est pourquoi il sera à la fois admiré, respecté, envié, haï.

Le pouvoir de l’argent : vaste sujet, notre société de consommation nous incite à consommer plus que de raison. Vous n’avez pas de fric ; ce n’est pas grave,  la Société de Crédit  Picsou dont la devise : «Ni vu ni connu je t’embrouille » vous propose d’acheter le nécessaire et le superflu à crédit. Comment voulez-vous qu’un client potentiel, manquant de jugement, peu intelligent, et pas éclairé du tout sur les risques d’endettement ne se laisse pas prendre dans ses filets. Nous les retrouvons plus tard en marge de la Société.

Le pouvoir exercé par : des « fous », des tyrans, des despotes, des illuminés, conduit à l’avilissement de l’homme. Hitler (et ce n’est pas le seul),  en a été un parfait exemple. Si les gens n'abusaient pas de leur pouvoir, il n'y aurait pas de guerre, de crime, d'enfants violentés etc. la liste en est malheureusement trop longue !

*Le pouvoir psychologique : Un des plus dangereux, quand on voit ce que des fanatiques, peuvent exercer par de l’endoctrinement sur des êtres faibles psychologiquement, en les poussant à commettre des atrocités. N’est-ce pas Mr Ben Laden ?

Il y a d’autres formes de pouvoir psychologique, les sectes et leurs gourous, secondés par leurs sbires en usent et abusent !

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« Consentir à autrui le pouvoir de vie et de mort sur soi, ou se croire  au-dessus de tout qu'on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c'est quitter toute dignité et laisser le mal devenir une valeur. » Michel Quint (Effroyables jardins).

Le pouvoir supra normal: Capacité de l’être humain, à influencer les comportements des autres, l’aspect des choses, le lieu de dépôt des objets ou leur statique, à des fins louables de prime abord , mais peu recommandable après analyse approfondie.

Charlatanisme ou réalité ? Le phénomène existe de nos jours, et ne semble pas devoir faire se relâcher l’étreinte qu’il exerce sur l’homme. Les « fofanas », sorciers, voyantes en tout genre se remplissent les poches en abusant leurs clients, momentanément faibles psychologiquement, suite à un événement (séparation, deuil, perte d’emploi etc.)

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La prise de pouvoir : Selon les sociétés et les régimes, des partis, des factions, des clans ou des familles se battent pour prendre le pouvoir ou s’y maintenir. La réflexion sur le pouvoir est au centre de la philosophie politique : depuis Platon, elle ne cesse de se demander comment et à quelles conditions un ou plusieurs hommes peuvent gouverner toute une cité.

Du procès de Socrate à l’affaire Dreyfus (voilà 100 ans qu’il était réhabilité)  et aux purges staliniennes, des tueries de César Borgia aux camps de concentration hitlériens, le scandale de l’abus de pouvoir renouvelle toujours l’interrogation sur ce qui justifie le pouvoir politique et sur ce qui pousse tant d’hommes à risquer leur vie ou à l’user pour conquérir le pouvoir et l’exercer.

Si l’on en croit Alain, les hommes libres « savent bien que tout pouvoir abuse et abusera ». Et pourtant, même si l’on en rêve parfois, on ne conçoit pas de société humaine sans pouvoir. L’ambiguïté de l’idée de pouvoir exprime donc bien la réalité ambivalente qu’elle désigne.

Le pouvoir politique : « Les détenteurs du pouvoir politique assurent généralement l’exécution de leurs décisions par un mélange, en proportions variables, d’autorité et de coercition. Pour soumettre les personnes ou les groupes récalcitrants aux règles prescrites, aux jugements rendus et aux ordres donnés pour l’action collective, ils ont recours aux instruments de la puissance publique : armée, police, milice ou, dans certaines civilisations, sorciers, rites d’appel aux forces surnaturelles ou à la colère des dieux, d’immolation ou d’exécration.

Ainsi, chez les Cheyenne (Indiens d’Amérique du Nord), les six associations de guerriers intervenaient pour réprimer les délits (vol de chevaux, indiscipline pendant la grande chasse aux bisons) mais ils appliquaient la règle fondamentale de cette culture selon laquelle tout châtiment doit être suivi d’une réhabilitation……

Cependant, comme le dit Rousseau, « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir » (Du contrat social).

Le pouvoir politique ne peut être uniquement ni indéfiniment coercitif et répressif.

dictature

L’obéissance est consentie aux commandements des gouvernants dans la mesure où les gouvernés croient que leur pouvoir est légitime….

Mais tout pouvoir n’est pas politique : il y a un pouvoir domestique, un pouvoir économique, un pouvoir religieux, etc.

Le pouvoir individualisé : quand celui qui exerce le pouvoir le possède comme un bien propre dont il peut user et abuser à sa guise, sans être astreint à observer des règles préétablies. La volonté du chef, du seigneur ou du prince fait toute loi et n’est elle-même obligée par aucune loi ». J.W.Lapierre

Tout pouvoir revendique normalement un titre quelconque qui l’impose aux individus placés sous sa tutelle. L’incompétence est la forme la plus simple de l’excès de pouvoir.

Affirmation de l’individu dans sa singularité, le droit naturel correspond au pouvoir que possède chacun d’exercer sa force, sa puissance. Chacun pour vivre, pour étendre son empire, a envie de détruire l’autre. C’est la lutte à mort que chacun veut gagner à tout prix et à laquelle aucune possession ne paraît pouvoir mettre fin. Chacun paraît pour l’autre son double monstrueux, son jumeau haïssable. Ce que chacun désire, c’est le pouvoir de l’autre.

Hobbes écrit « Par mœurs, je n’entends pas ici les bonnes manières, par exemple la façon dont les gens doivent se saluer, se laver la bouche ou se curer les dents en compagnie, et tous les articles de la petite morale, mais les qualités des hommes qui intéressent leur cohabitation pacifique et leur réunion. Or, à cet égard, l’obstacle primordial, commun à toute l’humanité, est  le désir perpétuel d’acquérir pouvoir après pouvoir, désir qui ne cesse qu’à la mort ; le pouvoir d’un homme consistant dans ses moyens présents d’obtenir quelque bien apparent futur ».

Lors d’un long conciliabule une amie me disait: «  le pouvoir de la douceur, le pouvoir de l'amour, le pouvoir des mots, mais n'est ce pas de la manipulation ? »

Manipulation, pas forcément, si celui qui les exerce le fait aussi avec son cœur et non seulement avec sa raison.

Le plus difficile à faire, se conquérir soi-même ; notre intelligence doit faire la part des choses afin de ne pas abuser du pouvoir que nous pouvons imposer aux autres.

Je citerai Sénèque : « Celui-là est le plus puissant qui a tout pouvoir sur soi ».

Et, Frank Herbert : « On utilise le pouvoir en le tenant avec légèreté. Si on le serre trop fort, on est pris par lui, on en devient la victime ».

En conclusion, pour utiliser à bon escient notre pouvoir, (Ouf, je commençai à manquer de sel !) essayons d’appliquer ce que disait Thalès : « CONNAIS TOI TOI-MEME ».

En secouant la salière, quelques grains d’espoir, avec un extrait d’une chanson de Michel Berger.

Moins de haine, moins de guerre

Moins de larmes et moins de sang

Moins d'espoir d'être puissant

Moins de POUVOIR et moins d'argent

Et plus de sentiments

Sources :

Encyclopédie Universalis

http://www.evene.fr/ citations

Sceptre

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15 août 2006

Tu m'écoutes quand je te parle?

Pour communiquer il faut être au minimum deux.

Les moyens de communications modernes (Internet, portables), nous incitent à une communication entourée de la barrière protectrice « La distance ».

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Photo l'express magasine

Alors dois-je privilégier la communication virtuelle ou celle du face à face ?

Difficile de choisir, c’est une question d’aisance.

Je suis timide, j’ai de la difficulté à m’exprimer en public, le dialogue épistolaire me conviendra mieux.

Je suis à l’aise en société, je ne suis pas introverti, le contact visuel ne me posera pas de problème.

Si tu te mets en face d’une glace et tu te causes ; dans ce cas tu as toujours raison : donc peu d’intérêt !

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Communiquer c’est échanger, je suis émetteur pendant que tu es récepteur.

J’émets, tu m’écoutes : tu émets, je t’écoute ; à mon avis le meilleur moyen de dialoguer.

Malheureusement nous ne savons pas écouter, nous monopolisons la parole ; regardez les débats télévisés, une vraie cacophonie !

« Passer à la télévision est le rêve de tous les m'as-tu-vu qui, à tort ou à raison, s'imaginent avoir quelques choses à communiquer aux autres. » [Jean d'Ormesson]

Personnellement, j’ai une petite préférence pour l’échange de visu, et comme me disait une amie ; «le charme d’une rencontre, le regard, un sourire…la chaleur humaine tout simplement… ». Tant il est vrai que le regard permet souvent de voir si notre interlocuteur est en phase avec ses paroles ; une personne qui me parle en regardant ses pieds, je n’aime pas !

De toute façon une communication virtuelle ou réelle, ce n’est qu’une question de mots !

La poésie est une harmonie de mots.

mots

Mots doux, sucrés, mots bonbons à sucer sur le bout de la langue

mots durs, cassants, blessants, mots lames à raser qu'on enfonce en plein cœur

grands mots, ronflants, gonflés mots ballons qui s'en vont au vent

petits mots de tous les jours, mots cailloux à semer sur mon chemin

mots comme ci et mots comme ça

mots d'ici et mots de là-bas

tout un tas de mots

à moi.

Bernard Friot

13 août 2006

Le Palais Idéal de Ferdinand Cheval, facteur de la Drôme

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Tout le monde, enfin presque est en vacances ; les conditions météo ne prédisposant pas à la « bronzette », si vous êtes dans le triangle Lyon, Valence, Grenoble allez visiter le Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives. Ce n’est pas Versailles, mais vous pourrez de visu constater le travail incroyable qu’a réalisé cet artiste.

" Ferdinand qui ? Vous demandez-vous. "Je n'étais pas un bâtisseur, je n'avais jamais tenu de truelle de maçon, je n'étais pas sculpteur. J'ignorais tout du ciseau : sans parler de l'architecture, un domaine où mon ignorance était totale." Alors qui était-il ? Et bien, l'humble facteur, bien entendu, du village d' Hauterives dans le département pittoresque de la Drôme, au sud de la France. Un facteur sans grande éducation, un facteur qui avait si peu voyagé et qui construisit seul à main nue un extraordinaire temple à la nature désormais classé monument historique en France, ses 33 années de sang, sueur et larmes fêtées et reconnues par le monde artistique et intellectuel. Pas si mal pour quelqu'un que les habitants de la région se plaisaient à qualifier d'idiot du village.

La tournée de Ferdinand Cheval couvrait 32 kilomètres par jour, traversant souvent des endroits défoncés à l'accès difficile, des raidillons épuisants sur un terrain pénible et caillouteux. Il fit pendant dix ans la même tournée à pied. Pendant tout ce temps, il dormait dans des granges, se réchauffait au foyer d'une ferme accueillante, avant de reprendre encore et toujours ses longues marches solitaires par tout temps. Du plus profond de sa solitude, Ferdinand avançait - errance mystique et visionnaire vers l'inconnu. Bien qu'il ne comprit jamais vraiment le sens de ses étranges visions - "j'étais comme en transe" - il fut pendant longtemps hanté par les images d'un palais éblouissant. Puis un jour de 1879 le facteur Cheval, ainsi l'appelait-on, trébucha sur une pierre...(qui) raviva son rêve secret : construire un palais - un château fantastique. Retournant au même endroit le lendemain, il trouva une série de pierres encore plus attirantes. Il commença à les ramasser, remplissant d'abord ses poches, puis des paniers - et finalement une brouette.

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"Il y a loin du rêve à la réalité", comme l'exprimait lui-même le légendaire facteur. En effet, 10 000 jours, 93 000 heures et 33 ans d'épreuves - pour être précis - les vingt premières années consacrées uniquement aux murs extérieurs. "Plus opiniâtre que moi se mettre à l' oeuvre"... Amassant les pierres en petits tas de 40 kilos, il retournait les chercher la nuit avec sa brouette, rallongeant ainsi sa tournée quotidienne de 8 à 20 kilomètres, sans compter l'incroyable volume de travail qu'il consacrait à la construction du Palais lui-même...

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...Et alors les intellectuels s'emparèrent de cet homme et encensèrent son génie. Certains avant, mais la plupart après sa mort. André Breton... D'autres ont vu dans le Palais le Temple d'Angkor, une grotte, l'art de Gaudi, de la sculpture moderne, les décors de Méliès, le château de Neuschwanstein, des créations en sucre d'orge et un paysage sous-marin. En réalité, bien avant Dali, Cheval a transformé avec passion la matière rétive en formes douces et fluides, tels ses jets d'eau pétrifiés au-dessus d'une fontaine. Inspiré par sa propre vision, cet homme simple sans culture a réinventé les toiles de Gustave Moreau, les dessins des médiums, l' oeuvre graphique de Victor Hugo... Mais ne vous laissez pas bercer par l'idée que Cheval rangea ses outils quand il eut terminé son palais. Rien n'est si simple. Il aurait voulu être inhumé au coeur de son oeuvre ... les autorités locales refusèrent de lui accorder les autorisations nécessaires... âgé alors de 78 ans, il s'embarqua dans la construction de son propre tombeau dans le cimetière paroissial - une autre époustouflante création achevée seulement huit ans plus tard. C'est finalement le 19 août 1924, vingt mois après avoir terminé son tombeau que mourut à 88 ans à Hauterives, l'exceptionnel Facteur Cheval..."

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Texte intégral de Jeremy Josephs

Photos : Dominique D.

12 août 2006

Entre la chair et la chemise….

Proverbes :

Entre la chair et la chemise il faut cacher le bien qu'on fait. (Il faut faire le bien sans ostentation)

La peau est plus proche que la chemise. (Les intérêts personnels passent avant ceux des autres.)

Auguste

A ce propos, connaissez-vous l’origine de la chemise ?

Ancêtre de la chemise, la tunica interior, pièce en lin pourvue de manches se portant à même la peau, est apparue à Rome dès le IIIè siècle. Il importait de l'accompagner d'une ceinture au risque, sans cela, d'être inconvenant !

Le mot chemise, dans sa forme latine camisias, est relevé plus tardivement, vers la fin du VIIIème siècle. Mais c'est avec les Croisés, qui rapportèrent d'Orient des vêtements en usage chez les Perses, que la chemise trouva sa structure définitive avec les manches coupées séparément et cousues aux emmanchures.

Durant le Moyen-Âge, la chemise se répandit parmi toute la population occidentale. Les seigneurs prirent l'habitude d'en revêtir leur cuirasse lors des tournois.

chevalerie

Le combat achevé, ils la retournaient à la dame qui la leur avait offerte, comme un message d'amour ou de mort, lorsqu'elle se trouvait maculée de sang.

On la nomme alors la chaisne ou chainse, elle est longue en forme de T, faite en toile de lin, fendue à l'encolure, plissée ou non et portée ordinairement sur la robe de dessus qui s'appelait le bliaud.

A partir de la Renaissance, la chemise devint un signe de distinction sociale, des vestes échancrées permettant de mettre en valeur la qualité du tissu.

Si un gentilhomme se reconnaissait de loin, comme l'écrit Saint-Simon, à son odeur épouvantable, c'était également à la blancheur de sa chemise que la sueur du labeur ne salissait pas.

Devenu un geste automatique, l'enfilage de la chemise a pu prendre des allures de rituel. Présentée au Roi en signe d'hommage par un prince du sang, elle était passée avec l'aide de deux personnes, une pour chaque manche, pour qui ce privilège était insigne. D'utilitaire, le port de la chemise devenait un plaisir. On s'en offrait, à l'occasion de visites protocolaires, mais ce cadeau pouvait s'avérer empoisonné, au sens premier de l'expression. Il suffisait pour cela d'imbiber le tissu de substances nocives, comme la fameuse tunique de Nessus*, un Centaure qui fit périr Héraclès par ce procédé.

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(Arnold Böcklin, Nessus und Deianeira, 1898)

La chemise prit de la couleur seulement vers 1860, dans la discrétion des tons pastel. Les Garibaldiens poussèrent la nuance jusqu'au rouge écarlate, et cette habitude de manifester ses idées par la teinture perdura durant le XXè siècle. Aujourd'hui, très rares sont les hommes, sur quelque continent que ce soit, qui ne portent jamais de chemise, à tel point que ce simple vêtement symbolise l'intégration dans le monde moderne, même s'il se trouve parfois délaissé pour des articles plus décontractés.

*Nessus (personnage de la mythologie grecque), centaure, fils d’Ixion, qui, après avoir transporté Déjanire, épouse d'Héraclès, au delà de l'Achéloos, voulut l'enlever. Héraclès le tua en le perçant d'une flèche trempée dans le sang de l'Hydre de Lerne. Nessus donna en mourant sa tunique à Déjanire, comme un philtre qui pouvait lui ramener son mari, s'il devenait infidèle; cette tunique, imprégnée de sang empoisonné, causa la mort du héros.

11 août 2006

Le cabas ou l’art et la manière d’offrir des pots de vin !

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Les « pots de vin » ou » dessous de table », affaires de corruption ont de tout temps impliqué des personnages importants ; ministres, députés, maires, édiles etc. (la liste en serait trop longue !).

Le Suricate fouineur a déniché cet article intitulé : Le cabas.

A propos des mégères en question dans le procès des décorations, Aurélien Scholl* écrit :

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« Au palais de justice, parmi  toutes ces figures pointues, osseuses, livides, les femmes vont et viennent, arrêtant par la manche les huissiers et les municipaux.

Une femme de chicane est de la force de cinquante avoués vapeur. Celle-ci connaît le code de procédure comme un huissier qui, rayé de la corporation, aurait ouvert un cabinet d’affaires. Celle-là en remontrerait au receveur de l’enregistrement. Il y a autant de subtilité dans son esprit desséché et racorni qu’il y a de rides sur son visage et d’assignations dans son cabas. Le cabas est aux femmes d’affaires ce qu’est le portefeuille aux ministres, la serviette aux avocats.

C’est dans un cabas que se trimbalaient les traites du général Caffarel** ;

CAFFAREL

c’est dans un cabas que Mme Limousin apportait les pots de vins aux fonctionnaires cupides et endettés. Machiavel en jupon, Mazarin en cornette, elle entrouvrait, ou refermait le cabas tentateur, étudiant l’effet dans l’œil du fonctionnaire protesté, saisi, sur le point d’être vendu.

Ministres, sénateurs et députés, défiez-vous des cabas ! »

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*Aurélien Scholl (1833 – 1902). Son ironie cinglante, et ses articles agressifs lui firent de nombreux ennemis ; il dut se battre plusieurs fois en duel.

**En octobre 1887, le général Caffarel est impliqué dans une affaire de corruption. Il est accusé de monnayer des décorations militaires et de favoriser des concurrents dans l'attribution de marchés militaires. Un conseil d'enquête présidé le 12 octobre 1887, par le général Saussier, se prononce à l'unanimité sur sa culpabilité. Il est privé de ses décorations et mis d'office à la retraite pour "fautes contre l'honneur". Sa carrière militaire s'achève. Il décède en août 1907.

[ En France, le scandale des décorations de la Troisième République a débuté le 7 octobre 1887 lorsque la presse dévoile un trafic de décorations mis en place par Daniel Wilson, gendre du président de la République Jules Grévy et député d'Indre-et-Loire.

L'enquête révèle que Wilson a revendu depuis un bureau de l'Élysée des milliers de décorations - notamment la Légion d'honneur pour 25 000 Francs de l'époque notamment pour verser des subventions à des journaux de province. Parmi ses complices, on compte le général Caffarel, une dame Limouzin, une dame Ratazzi.

La rue, les journalistes, les politiciens mais surtout Georges Clemenceau et Jules Ferry s'acharnent sur le président Jules Grévy et le poussent à la démission après un vote du parlement.

Quant à Daniel Wilson, protégé par son immunité parlementaire, il siège crânement dans l'hémicycle. Il finit par être condamné en 1888 mais est acquitté en appel: il avait été poursuivi pour « corruption de fonctionnaire », or un député n'étant pas fonctionnaire la procédure avait été déclarée nulle. Aussitôt il revint imperturbablement à l'assemblée, indifférent aux quolibets et à l'opprobre de ses collègues. Il sera réélu en 1893 et en 1896. La confusion profite au général Boulanger. (Source Wikipedia)]

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10 août 2006

Gommeux, chronique de 1873.

dandy

Gommeux, voilà encore un mot qui n’est plus usité de nos jours.

Pour l'étymologie de gommeux, l'on prétend que c'est l'appellation de mépris que les femmes donnent, dans les cabarets de barrière, à ceux qui mettent de la gomme dans leur absinthe, à ceux qui ne sont pas de vrais hommes.

Ou, celle d’un jeune élégant du XIXe siècle, désœuvré et vaniteux.

Synonyme : dandy, gandin, petit crevé.

« Un gommeux, épaules et vêtements étroits; col très haut; bottines à pointes aiguës et relevées (...) marche en fauchant, les bras écartés du corps avec affectation » (GYP, Grande Vie, 1891, p. 143)

J’ai trouvé cet article paru dans le petit journal du rire de 1873, qui dépeint le mode de vie de ces « Gommeux » !

« Il y a six mois que ce mot a été créé.

Gommeux, cela signifie qui porte des cols de chemise empesés en partie avec l’amidon, partie avec la gomme.

Mais on n’est pas gommeux seulement parce qu’on porte un col gommé.

En réalité, les gommeux d’aujourd’hui sont les petits crevés d’avant-hier et les cocodès* d’hier.

Il fallait bien rajeunir leur étiquette.

Mais voilà que les jeunes gens de notre brillante aristocratie crient à la contrefaçon.

A les entendre, on fait des gommeux avec la première chose venue, et ce serait là un abus cruel.

Gommeux, le fils d’un tapissier de l’Opéra qui a fait fortune.

Gommeux, le jeune peintre qui, à force de recommandations, est parvenu à vendre deux ou trois plats d’épinards décorés du titre de paysages.

Gommeux, un chef de rayon de la maison du coin de rue.

Gommeux, un perruquier coiffeur, pourvu qu’il sache s’habiller à la mode des vrais gommeux, ce qui n’est pas difficile.

La vérité est que le grand monde s’en va à grande vitesse.

Nous n’avons plus d’élégants.

La jeunesse d’aujourd’hui, quand elle ne songe pas à jouer à la Bourse ou à cultiver le cathare d’un vieil oncle, fait du luxe misérable et s’arrange pour n’avoir qu’un ou deux vices à la fois.

- Est-ce donc pour rien que Dieu nous a donné les sept péchés capitaux ? disait le marquis de Lauragais.

Il n’y a plus de fortune en France qui puisse nourrir plusieurs vices, surtout celui de l’élégance.

C’est  ce qui explique la grande quantité de gommeux qui sont sur le grand échiquier du pavé de Paris.

En Angleterre, on ne pourrait pas singer ainsi les gens de bon ton.

Voilà lord Bentinck qui a fait acheter vingt mille francs de tan pour couvrir un hippodrome sur lequel pendant les froids les plus rigoureux du dernier hiver, il a pu faire entraîner ses chevaux de course.

Avec vingt mille francs par an, un jeune Parisien de nos jours tient état de maison.

Il s’achète quatre paletots** par an.

Il dîne dans un cabaret à la mode, à dix francs par tête.

Il use une douzaine de paires de gants.

Il fume, au plus, six cents cigares de cinq sous.

Il paye par moment un bock aux drôlesses de chez Mabille.

Il va applaudir les opérettes d’Offenbach.

Il achète, le soir, moyennant quinze centimes, le journal à cancans.

Il parie de temps en temps trois louis aux courses de la Marche.

Il va, l’été, à Chatou, disant partout qu’il part pour Biarritz.

Il a un groom qui est un peu mieux habillé que lui-même.

Il porte un bouquet de violettes (cinq centimes) à la boutonnière.

Il a un lorgnon pour avoir l’air de regarder.

Il fait ressemeler ses vieilles bottes.

Il achète, par-ci par-là, quelque vieille aquarelle démodée chez les marchands de bric-à-brac.

Il a des faux-cols, de fausses manchettes et de faux devants de chemise.

Il loue un cabriolet aux Champs Elysées, la plus folle des dépenses.

Il se fait faire des cartes de visite sur lesquelles il se donne le titre de comte.

Tous les gommeux sont comtes ; est-ce que tous les comtes deviennent gommeux ? »

Daniel O’Méara

*Cocodès : Dandy parisien fat et ridicule de la fin du dix-neuvième siècle, aux manières et à la toilette excentriques : « des cocodès, des crevés, des gommeux, des copurchics », que suivaient des « dégrafées », des « frôleuses » et des péripatéticiennes telles qu'une Yolande de la Bégude ou une Marcelle de Saint-Figne, toujours ravissantes, stupides...

FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 166.)

**Paletot : Vêtement d'homme, moins souvent de femme ou d'enfant, boutonné par devant, à poches plaquées, généralement assez court, que l'on porte sur les autres vêtements.

9 août 2006

Il me vient une idée !

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Aujourd’hui, c’est la « Saint Amour »!

Messieurs, n’oubliez pas de passer chez le fleuriste !

Mesdames, si Monsieur n’y pense pas ; décochez lui vos plus belles flèches d’amour pour lui rafraîchir la mémoire.

Quand à nos amours de chérubin,

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je vous propose, en complément des « on ne…. » que vous avez  mis en commentaire de l’article « Pour faire un enfant modèle », de continuer la liste ; je pense que nous ne sommes pas prêts de la terminer.

Je ne manquerai pas de l’éditer dans son intégralité.

9 août 2006

Fendre l’oreille – Dégommer

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Le Courrier de Vaugelas (journal semi mensuel 1868-1881), consacré à la propagation universelle de la langue française se demande d’où vient l’expression : « fendre l’oreille », appliquée à un fonctionnaire qu’on met à la retraite, et celle de « dégommer », employée dans le sens de destituer, et il répond :

« Son origine est fort irrespectueuse pour les fonctionnaires blanchis sous le harnais administratif, judiciaire et même militaire.

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On peut en juger en pensant qu’elle est une allusion à l’opération qu’on fait subir aux vieux chevaux de l’armée mis à la réforme et auxquels on fend l’oreille pour les reconnaître, au cas où les marchands de chevaux les proposeraient de nouveau pour la remonte.

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Malgré tout, les fonctionnaires atteints par la limite d’âge se laissent dire, sans se formaliser, qu’on leur a fendu l’oreille ;  bien plus, ils le disent eux-mêmes.

Quant à dégommer, son origine est fort curieuse.

Autrefois, les Francs décomaient leurs rois, quand ils voulaient les déposer, c'est-à-dire qu’ils tondaient leur chevelure (coma).

Par suite, on dit d’un fonctionnaire qu’on a destitué ou déposé qu’on l’a dégommé. S’il était nécessaire d’opérer sur les fonctionnaires comme sur les rois chevelus on serait fort empêché de procéder à leur destitution, car l’administration que l’Europe nous envie brille la plupart du temps par le crâne ».

8 août 2006

Pour faire un enfant modèle !

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Après avoir débattu sur le thème : « Restaurer l’autorité ou éduquer » ;  pour faire un enfant modèle, je vous soumets, d’une façon plus humoristique, une méthode pour inculquer les us et coutumes, de ce que doit faire, ou ne pas faire notre petit ange ou démon !

Saisir toutes les occasions, pour lui enseigner l’importance du :

«On».

On n’hurle pas.

On ne claque pas les portes.

On ne crache pas.

On ne dit pas des gros mots.

On ne fait pas le doigt d’honneur.

On ne fait pas pipi à côté.

On ne frappe pas son frère (ou sa sœur).

On ne gribouille pas sur les murs.

On ne hausse pas les épaules.

On ne jette pas le pain.

On ne joue pas avec la nourriture.

On ne joue pas avec les allumettes.

On ne juge pas ses parents.

On ne lève pas la main sur ses parents.

On ne lève pas les yeux au ciel.

On ne lit pas à table.

On ne met pas son doigt dans le nez.

On ne montre pas du doigt.

On ne parle pas à des inconnus.

On ne parle pas à ses parents sur ce ton.

On ne parle pas la bouche pleine.

On ne prête pas son chewing-gum.

On ne rapporte pas.

On ne répond pas.

On ne se lèche pas les doigts.

On ne se ronge pas les ongles.

On ne se trémousse pas.

On ne se vautre pas.

On ne sort pas de table sans permission.

On frappe avant d’entrer.

On prête ses jouets.

On range sa chambre.

On se lève pour dire bonjour.

On se calme.

Et, le plus important :

On ne dit pas : « On » !

Ceci n’est que le début d’une longue liste !

A vous de la compléter en fonction de vos besoins.

Si vous êtes à court d’idées, vous pourrez toujours revendiquer, en n’oubliant pas d’utiliser le « On ».

Par exemple : On ne me dit jamais rien dans cette maison !

Si cette méthode échoue, vous avez la possibilité d’appliquer la suivante ; envoyer le chérubin en pension en période scolaire, et en colonie, ou stage, ou encore chez Papi et Mamie pendant les vacances, après avoir mis son portrait bien en évidence.

renoir

Ne dis t-on pas :

Sage comme une image !

Il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table !

Au fait, j’allais oublier :

Si vous pensez que je suis un bourreau d’enfant ou un ogre, ne m’envoyez pas en villégiature votre Cosette ou votre petit Poucet !

7 août 2006

Réveillons nous avant qu’il ne soit trop tard !

besancon11

A trop laisser filer le temps sans le gérer, nous nous précipitons  « à tombeau ouvert » dans un sommeil éternel !

« La vie est un sommeil.

vieillard_lisant_2

Les vieillards sont ceux dont le sommeil a été plus long ; ils ne commencent à se réveiller que quand il faut mourir. S’ils repassent alors sur tout le cours de leurs années, ils ne trouvent souvent  ni vertus, ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs différents âges, ils n’y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu’ils ont vécu. Ils ont eu un songe confus, informe, et sans aucune suite ; ils sentent néanmoins, comme ceux qui s’éveillent, qu’ils ont dormi longtemps. »

(La Bruyère)

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