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Grains de sel
11 août 2006

Le cabas ou l’art et la manière d’offrir des pots de vin !

pot_de_vin

Les « pots de vin » ou » dessous de table », affaires de corruption ont de tout temps impliqué des personnages importants ; ministres, députés, maires, édiles etc. (la liste en serait trop longue !).

Le Suricate fouineur a déniché cet article intitulé : Le cabas.

A propos des mégères en question dans le procès des décorations, Aurélien Scholl* écrit :

Aur_lien_Scholl

« Au palais de justice, parmi  toutes ces figures pointues, osseuses, livides, les femmes vont et viennent, arrêtant par la manche les huissiers et les municipaux.

Une femme de chicane est de la force de cinquante avoués vapeur. Celle-ci connaît le code de procédure comme un huissier qui, rayé de la corporation, aurait ouvert un cabinet d’affaires. Celle-là en remontrerait au receveur de l’enregistrement. Il y a autant de subtilité dans son esprit desséché et racorni qu’il y a de rides sur son visage et d’assignations dans son cabas. Le cabas est aux femmes d’affaires ce qu’est le portefeuille aux ministres, la serviette aux avocats.

C’est dans un cabas que se trimbalaient les traites du général Caffarel** ;

CAFFAREL

c’est dans un cabas que Mme Limousin apportait les pots de vins aux fonctionnaires cupides et endettés. Machiavel en jupon, Mazarin en cornette, elle entrouvrait, ou refermait le cabas tentateur, étudiant l’effet dans l’œil du fonctionnaire protesté, saisi, sur le point d’être vendu.

Ministres, sénateurs et députés, défiez-vous des cabas ! »

lingot

*Aurélien Scholl (1833 – 1902). Son ironie cinglante, et ses articles agressifs lui firent de nombreux ennemis ; il dut se battre plusieurs fois en duel.

**En octobre 1887, le général Caffarel est impliqué dans une affaire de corruption. Il est accusé de monnayer des décorations militaires et de favoriser des concurrents dans l'attribution de marchés militaires. Un conseil d'enquête présidé le 12 octobre 1887, par le général Saussier, se prononce à l'unanimité sur sa culpabilité. Il est privé de ses décorations et mis d'office à la retraite pour "fautes contre l'honneur". Sa carrière militaire s'achève. Il décède en août 1907.

[ En France, le scandale des décorations de la Troisième République a débuté le 7 octobre 1887 lorsque la presse dévoile un trafic de décorations mis en place par Daniel Wilson, gendre du président de la République Jules Grévy et député d'Indre-et-Loire.

L'enquête révèle que Wilson a revendu depuis un bureau de l'Élysée des milliers de décorations - notamment la Légion d'honneur pour 25 000 Francs de l'époque notamment pour verser des subventions à des journaux de province. Parmi ses complices, on compte le général Caffarel, une dame Limouzin, une dame Ratazzi.

La rue, les journalistes, les politiciens mais surtout Georges Clemenceau et Jules Ferry s'acharnent sur le président Jules Grévy et le poussent à la démission après un vote du parlement.

Quant à Daniel Wilson, protégé par son immunité parlementaire, il siège crânement dans l'hémicycle. Il finit par être condamné en 1888 mais est acquitté en appel: il avait été poursuivi pour « corruption de fonctionnaire », or un député n'étant pas fonctionnaire la procédure avait été déclarée nulle. Aussitôt il revint imperturbablement à l'assemblée, indifférent aux quolibets et à l'opprobre de ses collègues. Il sera réélu en 1893 et en 1896. La confusion profite au général Boulanger. (Source Wikipedia)]

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