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Grains de sel

7 août 2006

Restaurer l'autorité ou éduquer ?

Autorité : Pouvoir d'agir sur autrui. (L'autorité de l'homme sur l'homme).

Eduquer : Donner à quelqu'un, spécialement à un enfant ou à un adolescent, tous les soins nécessaires à la formation et à l'épanouissement de sa personnalité.

Je pense que les deux sont complémentaires, à chacun d’en trouver le savant dosage.

Au fil d’une actualité récurrente, on trouve régulièrement dans la presse et dans les blogs ces mots de :

Platon (427-346 av.J.C)

platon

"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent pas compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie"

Ou de :

SOCRATE (470 -399 av J.C)

sokrates

"Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe; ils sont mal élevés, méprisent l'autorité, n'ont aucun respect pour leurs aînés, et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu'un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d'engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres."

A notre époque où en sommes nous ?

Le conflit des générations a toujours existé, et l’éternel « de mon temps », au fil des ans toujours d’actualité.

Nous vivons indiscutablement mieux à notre époque, qu'au début du siècle dernier, quand les enfants travaillaient dés l'âge de huit ans !

Cela fait des lunes que chaque génération plus âgée ne cesse de clamer que, "de son temps", ce n’était pas pareil, l’éducation était mieux. C'est parfois vrai et souvent faux.

Pour les dernières générations, Mai 68 est passé par là, voulant changer la société trop policée, avec ses nombreux interdits ; souvenez vous du fameux:

Il_est_interdit_d_interdire

Les jeunes constituaient pratiquement la majorité de la population (l’effet s’est inversé, suite au ralentissement de la natalité et à l’accroissement de l’espérance de vie) et n'avaient quasiment aucun poids dans la vie de celle-ci.

Toute « révolution », aussi bonne soit-elle, en voulant aller trop loin en avant, nous en laisse ses défauts. Si l'autorité était excessive, ce mouvement l'a quasiment totalement renversée et cela dans bien des domaines. Là en a été son défaut principal!

Nous ne sommes pas individuellement responsables de tout, nous avons entériné un mouvement global.

Où est la faute des jeunes de l'époque ? Tout le monde a baissé les bras (les parents en premier !) devant ces jeunes qui semblaient tout à coup tellement effrayants et incompréhensibles : ils allaient tout mettre à feu et à sang !

Nous en avons gagné « les casseurs », qui se distinguent par leur manque de repères, dans une société d’où ils se sentent exclus.

Qui a formé et éduqué cette jeunesse ? Qui a fait le monde dans lequel elle évolue ? 

La génération de celui qui la critique et les précédentes ! Quelles valeurs lui avons-nous proposées ?

Le culte des belles voitures, celui du sport "roi", des vêtements "griffés", des derniers gadgets à la mode avec lesquels la pub nous agresse sans cesse (pour être reconnu de la « bande » il faut avoir le dernier portable, et s’éclater les oreilles au son tonitruant du meilleur MP3 ; celui que l’autre n’a pas encore acheté !) J'en passe et des meilleures. Une société de consommation à outrance: voilà ce que nous avons à leur offrir. 

Est-ce la jeunesse d'aujourd'hui qui en est la responsable ?

Répondre oui à cette question me semblerait un peu trop précipité et facile.

N'oublions pas tout de même, que la majorité des jeunes, malgré tous ces problèmes, est formidable.

Décrier la jeunesse de notre époque revient à nous critiquer nous-mêmes et admettre que nous avons failli à notre devoir d’éducation. Rejeter la faute sur l’éducation nationale, c’est convenir que notre action parentale n’a pas été présente. L’éducation ne se fait-elle pas en premier au sein de la cellule familiale ? Encore faut-il que cette cellule existe, alors que l’éducation est souvent monoparentale, du fait du nombre toujours croissant des divorces ! Les années 50 et 60 étaient bien moins difficiles. L'autorité n'avait pas que des mauvais côtés, et elle avait au moins l'avantage de ne pas nous donner la sensation d'être abandonnés dans les premiers pièges d’une société mercantile, où le pognon allait vite en être le roi.

La jeunesse n’était pas confrontée aux problèmes de l’emploi et de la drogue dont la consommation était quasiment nulle !

Quel jeune de nos jours est assuré de ne pas franchir les portes d’une A.N.P.E lors de sa future vie active, ou de ne pas fumer un pétard ?  Trouver du haschich est chose facile, on leur en propose dés leur adolescence, et le jour où on dépénalisera son usage : bonjour les dégâts ! "Dès qu'on autorisera la vente de cannabis, les mômes voudront passer à autre chose. On sait ce que ça veut dire, non ?"  (Rappeur SINIK)

Avoir un emploi n’est pas garanti pour tous.                                                

Alors : à qui la faute ?

L'apôtre JACQUES le MAJEUR,

Jacquesmajeur

gardien du chemin des étoiles, chemin de la connaissance en esprit et en vérité (Chemin de Compostelle) nous dit :

«Un des moyens pour éduquer l'homme libre à la quête de cette voie, passe par le bon usage de la règle, de l'équerre et du compas. Ceci permet d'entrevoir ce qu'il y a de constructif au bénéfice de tous, grâce à l'accomplissement de l'éducation dans chacun».

Encore faut-il avoir l’esprit « Cartésien ! ».

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6 août 2006

Quelques variations sur le beau langage en 1872

lecture

Au fil de mes lectures, j’ai découvert ce petit texte de Maxime Parr.

"Du temps des Précieuses ridicules*, si admirablement mises en scène par Molière, on parlait de façon à ne se faire comprendre que des petites marquises. Tout passe. En 1872, on parle de manière à n’être compris que des garçons égoutiers et autres dandys de Belleville.

dandy1

Monsieur Cadet en costume dandy, Portrait by Pierre Prudhon

L’argot avance à grands pas et remplacera prochainement la vieille langue française.

A qui la faute ?

Il en est qui disent :

- C’est la faute du ministre de l’instruction publique, lequel ne sème pas assez de bons professeurs à l’usage du peuple.

D’autres:

- C’est la faute de la littérature beaucoup trop lâchée des romans-feuilletons et du théâtre.

D’autres encore :

- C’est la faute du monde des cocottes qui adopte les façons populaires, c’est la faute du grand monde qui adopte les façons du monde des cocottes.

Quand à moi, je n’hésite pas du tout à m’écrier :

- C’est la faute à tout le monde.

Et, en effet, ce crime de lèse langue nationale étant perpétré par tout le monde sans exception, hommes, femmes et enfants, tout le monde est incontestablement coupable.

Ah ! L’argot ! Ah ! Le javanais du pays  Bréda ! Ah !le mépris des vieux mots dont se servaient nos vieux pères, tout cela fait pleurer ce qui reste de véritables grammairiens ; tout cela fait rire aux éclats aussi bien les membres du Jockey-Club que les jeunes galopins qui jouent au bouchon sur le boulevard du Temple.

Ce matin, rien que ce matin, j’ai recueilli un certain nombre de locutions dont je vais vous faire le déballage devant vous.

Et vous jugerez alors en toute connaissance de cause.

J’ai scrupuleusement noté ces susdits vocables sur mon calepin.

Les voici en rang d’oignons :

Au lieu d’une jeune fille, lisez : Une biche.

Dormir : Piquer son chien.

Jouer au bésigue : Tripoter le carton.

Plaire : Donner dans l’œil.

Se farder la figure : Se maquiller.

Devenir amoureux : Avoir un béguin.

Un caprice : Une tocade.

Fuir : Jouer la fille de l’air.

Etre riche : Avoir le sac.

De la fortune : De la douille.

Une dot : De la braise.

Une femme comme il faut : Une femme rupe.

Danser : Bastringuer.

Perdre au jeu, au café : Passer devant la glace.

Perdre au jeu, au club : Etre rincé.

Boire : Flûter.

Etre diffamateur : Se faire biographe.

Il y en a au bas mot, vingt-cinq mille autres ; on pourrait fort aisément en faire un dictionnaire.

En poésie, même chose qu’en prose.

Exemple, ces cinq vers de Privat d’Anglemont sur un infortuné marchand de vins.

Pauvre Dupuis, manzinguin malheureux,

Tu n’as pas eu assez de méfiance,

Ils ont trompés ta confiance ;

Ils t’ont fait voir le tour comme des gueux,

Pauvre Dupuis, manzinguin malheureux.

C’étaient des rapins ; ces rapins ont abusé de la cave du manzinguin.

Après ça, il n’y a plus qu’à arrêter les frais.

* Voir posts « Préciosité du langage du 24 juin et L’Apollon du samedi soir du 29 juin ».

5 août 2006

Fantaisies parlementaires!

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Nos ministres étant en congés, la session du Parlement terminée, « La piste aux Etoiles » des mercredi après-midi momentanément suspendue ; je vous livre le  compte-rendu de la séance parlementaire du 30 février 1888.

(Texte paru dans un livre anonyme sous le titre d’Ignis).

Récit d’une séance orageuse dans un parlement imaginaire.

M.Greatboy - C’est un gouvernement fort que nous voulons, un gouvernement qu’on brise sans qu’il s’émiette, qu’on jette à l’eau sans qu’il se noie, à terre sans qu’il se casse ; que l’on sape enfin dans toutes ses bases, avec la patriotique certitude qu’il ne s’écroulera pas ! (Bravo ! salve d’applaudissements.) Mais si au premier mot vous capitulez, comment pourrons-nous vous saper ? Et si nous ne vous sapions pas, qui donc voudriez-vous que nous sapassions ? (Très bien ! c’est cela !) Notre métier est, Dieu merci, de n’être ni gouvernants, ni gouvernés, ni gouvernables. Telle est la fin de non recevoir que nous opposons aux offres du ministre ; et en vérité, cela peint la…

Lord Kallambourg – Oh ! On ne parle pas ainsi.

M.Greatboy – Je ne comprends pas le sens de cette interruption.

Lord Kallambourg – Vous avez dit : ce lapin là

M.Greatboy – Eh bien ?

Lord Kallambourg – On ne dit pas ce lapin là, en parlant d’un ministre.

Le président – En effet, j’engage l’orateur à se servir d’une autre expression…

M.Greatboy – J’ai dit que cela peint la …

Lord Kallambourg – Précisément.

M.Greatboy – Je n’ai pas dit : ce lapin-là. J’ai dit cela peint la…Mais si ces mots vous offusquent, je les retire.

Lord Kallambourg – Oui, retirez le lapin.

M.Greatboy – Dans le verbe peindre je choisirai un autre temps.

Lord Kallambourg – C’est cela, choisissez un beau temps.

M.Greatboy – Je dirai donc que ce qu’a peint le ministre…

Lord Kallambourg – A l’ordre ! A l’ordre !

M.Greatboy – Comment à l’ordre ?

Lord Kallambourg – Vous avez dit : Scapin le ministre ; vous avez appelé le ministre Scapin.

M.Greatboy – Je n’ai pas dit : Scapin le ministre ; j’ai dit : ce qu’a peint le ministre…Mais je change encore une fois de tournure, et je dis que, d’un mot, le ministre sera peint…

Lord Kallambourg – Comment, le ministre, ce rapin…Vous appelez le ministre : Rapin ! Retirez le mot.

M.Greatboy – Puisqu’il en est ainsi, je retire mon discours tout entier et je descends de la tribune.

Le président – Oui, retirez-vous en même temps que votre discours.

4 août 2006

Vous empiétez sur mon eau !

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En cette période de sécheresse où l’on nous demande d’économiser l’eau, les Grecs en faisaient un autre usage !

avocat

Gens pratiques et avisés, ils avaient établi dans leurs tribunaux la coutume de mesurer également le temps donné aux avocats pour leurs plaidoiries. Une horloge d’eau ou clepsydre* remplissait l’office d’indicateur.

clepsydre

Chaque plaideur avait droit à l’écoulement de la clepsydre.

Un officier spécial surveillait le fonctionnement de cet appareil. Aussi au vu des limites rigoureusement prescrites à ses périodes, l’avocat se plaignait-il quand l’adversaire ou les juges, l’interrompant, lui enlevaient le bénéfice de quelques instants : « Vous empiétez sur mon eau », lisons nous notamment dans un discours de Démosthène, s’adressant à l’avocat, qui doit plaider contre lui, et qui vient de lui couper la parole pour une objection.

Demosthene

*Le mot clepsydre provient du grec « klecædra » (klepsudra) et repris par le latin « clepsydra .

Ce nom fut formé à partir de kl¡ptein (kleptein), qui signifie dérober, et de tò ìdvr, ìdatow (hudôr, hudatos), qui signifie eau. (Source Wikipedia)

La clepsydre, horloge à eau, garde-temps indépendant de la rotation de la Terre, à défaut d'être très fidèle ; c'est un simple seau percé tout en bas d'un petit trou laissant fuir l'eau.

A l'intérieur, un ensemble de cercles gravés permettent de connaître le temps écoulé en fonction du niveau de l'eau restant dans le récipient. Pour que la baisse du niveau soit plus régulière, on a donné à ce seau une forme conique.

Les clepsydres avaient beaucoup de défauts : l'eau s'évaporait, gelait, attaquait ou entartrait le récipient. Elles ont été utilisées comme garde-temps jusqu'à la fin du XVIIe siècle, en parallèle avec un instrument dérivé bien connu : le sablier.

sabli

En Europe, pendant tout le Moyen Age, dans chaque monastère, une clepsydre surveillée par un moinillon rythmait la vie de la communauté, comme celle des villages alentour après la généralisation des cloches au VIIe siècle (l'obligation de sonner les heures est une décision de Charlemagne, comme celle du repos dominical).

monastere

3 août 2006

Finir son bas

th_atre

Finir son bas appartient à la langue des théâtres

et avait une signification importante au point de vue de la recette. Les ouvreuses, suivant la tradition, occupaient leurs loisirs à tricoter des bas.

ticoter

C’était un maintien. Or, suivant que le bas marchait plus ou moins vite, la position du théâtre se révélait.

Un vaudevilliste spirituel avait lancé ce mot dans ce couplet.

« Ce tricot-là, c’est un vrai baromètre

Où le tarif du succès est tracé ;

Suivant la vogue, on voit l’œuvre paraître ;

Le bas, selon la foule, est avancé ;

Vienne un succès, alors l’ouvreuse à peine

Fait en un mois la moitié du talon ;

Mais quand l’ouvreuse a son bas par semaine,

Le directeur file un mauvais coton. ».

Et de ce fait, il ne pouvait remplir son bas de laine!

bas

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2 août 2006

Faites l'amour, pas la guerre!

Si le célèbre "Faites l’amour, pas la guerre" est un plaidoyer pour la paix, il n'a sûrement pas le pouvoir de mettre un terme à une guerre, ni la force de convaincre des guerriers en campagne.

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En 411 avant J.-C., dans Lysistrata, Aristophane, lui, a imaginé pour les femmes un mot d’ordre plus efficace : "Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris."

Alors qu’Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, belle Athénienne, aussi rusée qu'audacieuse, convainc les femmes de toutes les cités grecques de déclencher et de poursuivre une grève totale du sexe, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat. « Ne faites plus l’amour, vous empêcherez la guerre! ».

Aristophane se plaît à mêler les conflits de l’État aux détails les plus intimes de la vie quotidienne, résolvant une crise politique des plus graves par la comédie la plus licencieuse, et usant avec bonheur de tous les clichés de la guerre des sexes.

C’est avec audace et ruse que Lysistrata réussit à convaincre toutes les femmes des cités grecques de faire la grève du sexe, jusqu’à ce que les hommes reviennent à la raison et arrêtent les combats…

« Faites l’amour, pas la guerre » est une affirmation qui a prouvé ses limites.

Alors, comme le dépeint Wateau dans son tableau, ne nous reste t'il plus que "la guerre de l'amour"?

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2 août 2006

Si je me mettais en grève!

Pas très envie de « travailler sur mon blog », alors que vous êtes allongés sur le sable, au bord de l’eau, sur la grève !

DSCN1086

A propos de grève :

Étymologie du mot «grève»: 

L'origine exacte de ce mot n'est pas certaine. Le mot grève aurait une origine gauloise, sans que rien ne puisse le prouver. Puis en 876, on trouve en latin médiéval, ce mot au sens de " plage ". Enfin, en latin populaire, on a la forme grava qui veut dire " gravier ", sûrement par métonymie, parce que la plage est constituée de gravier. La forme grève est attestée vers 1100 et a une variante grave, qui n'existe plus dans ce sens en français moderne.

Le mot grève a deux sens très distincts

Premier sens actuel: grève désigne un terrain fait de sable fin ou de graviers, qui s’étend sur le bord des rivières ou de la mer.

Deuxième sens actuel: grève désigne un arrêt de travail volontaire décidé par les salariés pour réclamer à leur direction des améliorations des conditions de travail.

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L'actuelle place de l'Hôtel de Ville de Paris s'appelait autrefois la place de Grève: on l'appelait ainsi parce qu'elle était au bord de la Seine et que le sol était constitué de sable et de graviers, d'où le mot grève. A côté s’étendait le quai de la grève. C'est là que se réunissaient les ouvriers sans travail, c’est là que les entrepreneurs, sûrs d’avoir un choix à faire, venaient les embaucher.

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C’est ainsi que jusqu'en 1850 environ, être en grève signifiait "chercher du travail".

Plus tard, quand les ouvriers trouvaient insuffisant le salaire, ou voulaient obtenir des meilleures conditions de travail, ils se mettaient en grève, c'est-à-dire qu’ils revenaient à la place de la grève, attendant que les patrons fissent des propositions plus avantageuses.

Quelquefois les patrons, poussés par la commande, venaient en effet et subissaient l’augmentation sollicitée ; d’autres fois, les ouvriers restaient plusieurs jours comme sœur Anne, et ne voyant rien venir, poussés par la nécessité, quittaient la grève, et reprenaient le travail.

Au XXe siècle, on est passé au sens "arrêt d'une activité", comme par exemple, la grève de la faim (qui désigne le refus de s'alimenter par une ou plusieurs personnes pendant une certaine période pour obtenir une issue favorable à un problème). Les gréves à la SNCF, qui reviennent chaque année comme les hirondelles, aux mêmes dates, nous prendre en otage!

grevesncf

Une anecdote: après chaque grève injustifiée et Dieu sait s’il y en a ; je ne manque pas lors d’un voyage de faire la grève de présentation de mon billet ; ce qui a pour résultat de déclencher des propos animés avec les contrôleurs.

Il y a aussi la grève de l'impôt quand des personnes imposables refusent en bloc de payer leurs impôts !  Etc.

Nous trouvons dans « Lysistrata » d’Aristophane la mention de l’appel à la première  grève du sexeNe faites plus l’amour, vous empêcherez la guerre ».

Lysistra

1 août 2006

Dieu existe ou Dieu n’existe pas ?

religion

Ces temps-ci, j’ai fait part de mon écœurement et posé la question : où est Dieu dans toutes ces horreurs qui nous éclatent à la figure à la lecture ou à la vision des Médias?

Athée, loin de moi, de vouloir vous prouver que Dieu n’existe pas, comme je le mentionne plus loin * : chacun doit choisir librement s’il a besoin on non de croire en un Dieu.

Une définition de Dieu.

Dieu : (du latin deus, qui dériverait du sanskrit « deiwo », lumineux) avec une majuscule, Dieu est le nom du dieu unique des religions monothéistes ou des philosophes. Le concept de dieu prend des formes extrêmement variées selon les religions. Leur point commun : Dieu (ou un Dieu) est supérieur à l'homme, plus puissant et complet que lui.

Principales formes de croyances ou d'attitudes relatives à Dieu ou aux dieux.

          Les théistes croient en Dieu ou dans les dieux à travers des religions qui prétendent avoir connaissance de la nature et des desseins de la divinité qui s’est révélée à elles.

          Les déistes croient à un Dieu, souvent proche de celui des philosophes, qui n’interagit pas avec le monde et ne s’est pas fait connaître aux hommes.

          Les panthéistes considèrent que Dieu est dans tout, dans la nature même des choses (immanence).

          Les agnostiques pensent qu'il n'est pas possible de prendre position quant à l'existence ou non de Dieu.

          Les athées ne croient pas en Dieu, considérant qu'il s'agit là d'une invention humaine.

Pour le paganisme ou plus généralement pour les religions polythéistes, un dieu est un être immortel, d'une nature supérieure aux êtres humains, aux esprits et aux génies. En fonction de leurs attributions particulières (de leur spécialisation), les dieux agissent sur la nature et interviennent dans les affaires humaines. La notion de dieu, et ce qu'il représente (toute puissance, immortalité, créateur...) trouve son origine dans le soleil, (nous en avons l’exemple chez les Egyptiens qui adoraient le soleil ),

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lumière céleste, source de vie sur terre, puis s'est diversifiée selon les différentes religions.

Pour les monothéismes (judaïsme, christianisme, islam), Dieu représente l'Etre suprême, transcendant, unique et créateur du monde. Ses principaux attributs : infinité, omniprésence, omnipotence, omniscience, immuabilité, immatérialité, perfection, universalité, sagesse, justice, bonté... Dieu a établi les lois générales qui gouvernent le monde, mais peut intervenir y en dérogeant par des miracles.

Le judaïsme et l'islam ne tolèrent aucune représentation de Dieu, appelé respectivement Yahvé et Allah. Vous ne trouverez aucune statue ou peinture le représentant dans les synagogues ou mosquées.

Pour les philosophes, Dieu est un principe abstrait que la raison, sous la forme du discours philosophique, tente de comprendre. Chaque philosophe insiste sur tel ou tel des attributs de son Dieu, en fonction de la thèse qu'il entend défendre.

Le Dieu des philosophes représente en général la cause première de l'univers et la perfection. Il ne détient son existence d'aucune autre source que de lui-même. Il n'est donc la résultante d'aucune révélation ni d'aucun acte de foi.

Tandis que dans la religion l'idée de Dieu est une intuition, donnée à l'homme par Dieu lui-même, ou une révélation, de nombreux philosophes ont essayé d'apporter des preuves logiques de son existence.

Ayant perdu, par rapport aux dieux des religions, certaines de leurs qualités fondamentales, notamment la crainte qu'ils inspirent, la vénération dont ils sont l'objet, le Dieu des philosophes tend à devenir un concept d'absolu impersonnel et théorique.

·        On voit, par exemple, les théistes donner plusieurs "preuves" de l'existence de Dieu, qui ne sont en réalité que des arguments, car, si "preuve" il y avait, une seule suffirait…"
(Marcel Conche "Le sens de la philosophie").

·        Le terme de "preuve" dans la bouche d'un croyant ne signifie donc rien d'autre que "argument". Une multitude de théologiens et de doctes philosophes croyants ont développé pendant des siècles une énergie phénoménale pour tenter de prouver l'existence de Dieu. Mais il n'aura fallu que quelques pages à Emmanuel Kant pour réfuter, le premier, ces fausses preuves.

Dieu est d'abord une définition, un concept, une idée, un postulat, un rêve, une envie, un besoin, un fantasme..., mais en aucun cas une existence prouvée.

... un désir à ne pas prendre pour une réalité.

·        Rien ne prouve que Dieu n'existe pas !
Les athées ne peuvent pas prouver que Dieu n'existe pas !


·        La vraie question est celle du poids que représentent, pour chaque homme, les différents arguments pour ou contre. C'est ce qui fait pencher la balance vers la croyance en Dieu ou la non croyance. Dans une discussion sur l'existence de Dieu, celui qui défend la position du non-croyant est souvent en situation délicate s'il cherche à démontrer que Dieu n'existe pas. En effet, il est impossible de démontrer que quelque chose de surnaturel et qui n'interagit pas avec le monde réel, n'existe pas. Le raisonnement logique habituel est inopérant. Malheureusement, l'analyse objective et rationnelle des arguments contre l'existence de Dieu pèse peu, en général, face à la pression sociale, au conformisme, à la peur, à l'endoctrinement, à la paresse intellectuelle...
C'est aux croyants de prouver que Dieu existe. Heureusement, ils ont la foi pour les sauver, car elle les dispense d'apporter une preuve.

·        L'athée n'a pas à prouver que Dieu n'existe pas. C'est aux croyants de prouver le contraire

·        Citation :
"La charge de la preuve revient toujours à celui qui affirme quelque chose de nouveau et plus la chose affirmée sort du cadre des lois établies, a fortiori si elle entre en conflit avec ces lois, plus les preuves apportées pour étayer cette proposition doivent être robustes."

(Georges Charpak et Henri Broch «  Devenez sorciers devenez savants »)

·        Citation :
"Ce qui est affirmé sans preuve, peut être nié sans preuve."

(Euclide / environ 325-265 avant JC)

La fausse "preuve" ontologique de l'existence de Dieu

·        Dieu possède toutes les perfections ; or l'existence est une perfection, donc Dieu existe.

·        Emmanuel Kant (1724-1804) appelle cet argument la preuve ontologique de l'existence de Dieu parce qu'on y prétend prouver que Dieu existe à partir de ce qu'on pense qu'il est. Ici on lui attribue une essence qui est la perfection. En définissant Dieu comme étant parfait, Descartes ne fait que créer un concept. Kant réfute cette "preuve" en affirmant qu'en aucun cas un concept ne pouvait produire une existence. C'est toute la différence qu'il y a entre la logique (concevoir une existence de manière totalement cohérente) et la réalité (de cette existence). Affirmer que le concept peut servir de preuve n'est qu'une forme de dogmatisme. L'affirmation d'une existence ne peut être que le produit d'une expérience.

·        "L'homme a créé des dieux ; l'inverse reste à prouver."
(Serge Gainsbourg / 1928 - 1991) 

·        "Et si j'entends des voix, qu'est-ce qui me prouve qu'elles viennent du ciel et non de l'enfer, ou d'un subconscient, ou d'un état pathologique? Qui prouve qu'elles s'adressent à moi? Qui prouve que je suis bien désigné pour imposer ma conception de l'homme et mon choix à l'humanité?"
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

Dieu existe ou Dieu n’existe pas ?

Difficile choix !

Pour ma part, quand je pense aux guerres de Religions,

guerre_religion

à l’inquisition,

inquisition

au massacre des indiens ( et à la disparition des civilisations Incas, Aztèques, Mayas etc. par les Conquistadors),

Machu_Pichu

à l'esclavage et à la traite des noirs, à l’extermination des juifs, décidé par Hitler, adoré comme un Dieu, au conflit entre catholiques et protestants en Irlande, aux paroles et actes de Haine prônés par Ben Laden et sa cohorte de sbires, aveuglés par leur fanatisme,

attentat

je ne peux pas croire qu’un Dieu d’amour soit à l’origine du monde. (Bien d’autres exemples pourraient être cités.)

La science nous dit que Neandertal est un homme, qu’il y a eu trois ou quatre espèces d’hommes avant l’homo sapiens et l’homme tel que nous sommes !

neanderthal

Comment croire que nous descendons d’Adam et  Eve ?

Où est Dieu dans l’apparition de l’être humain ?

Toujours l’éternel problème : qui de la poule ou de l’œuf ?

*La réponse est dans chaque homme qui doit, sans contrainte, conditionnement, endoctrinement, en fonction de ses attentes : choisir s’il a besoin de croire en Dieu.

enig

Un souhait: que le croyant ne fasse pas du prosélytisme, que le mécréant respecte toutes formes de croyance. L’homme doit être tolérant pour vivre en paix avec ses semblables. De l’intolérance au fanatisme on est vite dans la haine ; la suite, on connaît l’histoire !

Il ne se passe pas un jour sans qu’on tue, égorge, pend, massacre et utilise d'autres raffinements pour, au nom de Dieu, envoyer aux enfers ceux qui ne sont pas dans la bonne religion !

Une confidence : si je devais croire en un Dieu, je serai tenter de choisir MOZART, c’est vrai que tout le monde s’accorde pour dire que c’était un génie ; en faire un Dieu ? Pourquoi pas !

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Votre réponse ? Oui : Bravo vous êtes tolérant, les croyants n’ont rien à craindre!

Votre réponse ? Non : Les intégristes recrutent : vous pouvez poser votre candidature !

31 juillet 2006

Cana, Dieu a changé l'eau en sang!

cana

Les habitants de Cana n’étaient pas à la noce !

DAMAS (Reuters) -

À la suite du raid aérien israélien qui a tué une soixantaine de civils, dimanche dans le village libanais de Cana, je me demande si les Israéliens n’ont pas viré Kippa ? (La kippa est portée, sur la tête par les hommes juifs pratiquants, comme symbole de leur humilité devant Dieu).

images

Pour frapper aveuglément des civils et notamment des enfants,

m073018au

la Kippa ils avaient du se la mettre devant les yeux ; une nouvelle façon de se voiler la face à l’Israélienne pour faire pendant aux extrémistes de l’autre camp qui font porter le voile !

Et, une fois de plus au nom de Dieu!

Le Diable s’en frotte les mains !

Je propose que les Israéliens adoptent la Kippa- Keffieh!

kippa

31 juillet 2006

31: travailler pour le roi de Prusse!

Le 31, jour sans pain, misère en Prusse.

Travailler pour le roide Prusse.

L’origine de ces deux proverbes a toujours été commentée diversement.

Dans tous les cas, ces deux locutions proverbiales ne peuvent être très anciennes ; la Prusse n’étant érigée en royaume que depuis 1701 ; ces proverbes ne peuvent remonter au-delà.

C’est Frédéric II, l’ami de Voltaire lui-même qui en serait l’auteur.

Fr_d_ric

Rien n’est plus admissible. On n’ignore pas que l’auteur du « Dictionnaire philosophique », sollicité par le roi de Prusse, se rendit à la cour de Berlin en 1750. L’amitié du roi fut de courte durée. En 1753, Voltaire quitta la capitale de la Prusse, complètement brouillé avec le souverain. Arrivé à Paris, l’ex favori ne se gêna pas pour dire à tous, qu’il avait perdu son temps et sa peine « on travaillait pour le roi de Prusse ». L’expression, fit fortune et devint  proverbe. Entre autre méchancetés, voici ce que racontait Voltaire.

Le roi avait promis au philosophe des appointements de ministre, un appartement au château, la table, le chauffage, deux bougies par jour (au siècle des lumières, il fallait bien s’éclairer !), du sucre, du thé, du café, du chocolat à discrétion. Mais il arriva ceci ; le thé et le chocolat étaient de qualité inférieure, le café était avarié ; quand au sucre, on n’en fournissait qu’une quantité dérisoire, et l’éclairage des bougies était tout à fait insuffisant. Voltaire se plaignit. Frédéric répondit que cela lui causait une peine infinie et qu’il chasserait ces canailles de valets qui n’exécutaient pas ses ordres. Rien ne fut changé pourtant l’hôte de Frédéric renouvela ses plaintes.

Frédéric lui répondit : «  Comment, mon cher monsieur de Voltaire, est-il possible que vous vous laissiez distraire de vos idées poétiques par de pareilles misères…. ? Ah ! Je vous en prie, n’employons pas à ces simples bagatelles les moments que nous pouvons donner aux muses et à l’amitié ! Voyons, n’en parlons plus… »

C’est ainsi que Frédéric apaisa les réclamations du poète qui n’oublia pas, à son retour à Paris, de révéler la parcimonie de son royal ami.

Du reste, les économies du roi de Prusse ne se bornaient pas à des bouts de chandelle. Il avait inventé un moyen plus rémunérateur en décidant que la solde ne serait pas payée aux troupes le 31 du mois. Il y avait sept jours de l’année pendant lesquels l’armée prussienne tout entière travaillait pou le roi de Prusse.

Ce qui  fit dire : le 31 du mois, misère Prusse.

voltaire

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