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Grains de sel
15 août 2006

Tu m'écoutes quand je te parle?

Pour communiquer il faut être au minimum deux.

Les moyens de communications modernes (Internet, portables), nous incitent à une communication entourée de la barrière protectrice « La distance ».

communiquer_en_plein_dsert

Photo l'express magasine

Alors dois-je privilégier la communication virtuelle ou celle du face à face ?

Difficile de choisir, c’est une question d’aisance.

Je suis timide, j’ai de la difficulté à m’exprimer en public, le dialogue épistolaire me conviendra mieux.

Je suis à l’aise en société, je ne suis pas introverti, le contact visuel ne me posera pas de problème.

Si tu te mets en face d’une glace et tu te causes ; dans ce cas tu as toujours raison : donc peu d’intérêt !

GMR117_Femme_au_Miroir_1920_Posters

Communiquer c’est échanger, je suis émetteur pendant que tu es récepteur.

J’émets, tu m’écoutes : tu émets, je t’écoute ; à mon avis le meilleur moyen de dialoguer.

Malheureusement nous ne savons pas écouter, nous monopolisons la parole ; regardez les débats télévisés, une vraie cacophonie !

« Passer à la télévision est le rêve de tous les m'as-tu-vu qui, à tort ou à raison, s'imaginent avoir quelques choses à communiquer aux autres. » [Jean d'Ormesson]

Personnellement, j’ai une petite préférence pour l’échange de visu, et comme me disait une amie ; «le charme d’une rencontre, le regard, un sourire…la chaleur humaine tout simplement… ». Tant il est vrai que le regard permet souvent de voir si notre interlocuteur est en phase avec ses paroles ; une personne qui me parle en regardant ses pieds, je n’aime pas !

De toute façon une communication virtuelle ou réelle, ce n’est qu’une question de mots !

La poésie est une harmonie de mots.

mots

Mots doux, sucrés, mots bonbons à sucer sur le bout de la langue

mots durs, cassants, blessants, mots lames à raser qu'on enfonce en plein cœur

grands mots, ronflants, gonflés mots ballons qui s'en vont au vent

petits mots de tous les jours, mots cailloux à semer sur mon chemin

mots comme ci et mots comme ça

mots d'ici et mots de là-bas

tout un tas de mots

à moi.

Bernard Friot

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12 août 2006

Entre la chair et la chemise….

Proverbes :

Entre la chair et la chemise il faut cacher le bien qu'on fait. (Il faut faire le bien sans ostentation)

La peau est plus proche que la chemise. (Les intérêts personnels passent avant ceux des autres.)

Auguste

A ce propos, connaissez-vous l’origine de la chemise ?

Ancêtre de la chemise, la tunica interior, pièce en lin pourvue de manches se portant à même la peau, est apparue à Rome dès le IIIè siècle. Il importait de l'accompagner d'une ceinture au risque, sans cela, d'être inconvenant !

Le mot chemise, dans sa forme latine camisias, est relevé plus tardivement, vers la fin du VIIIème siècle. Mais c'est avec les Croisés, qui rapportèrent d'Orient des vêtements en usage chez les Perses, que la chemise trouva sa structure définitive avec les manches coupées séparément et cousues aux emmanchures.

Durant le Moyen-Âge, la chemise se répandit parmi toute la population occidentale. Les seigneurs prirent l'habitude d'en revêtir leur cuirasse lors des tournois.

chevalerie

Le combat achevé, ils la retournaient à la dame qui la leur avait offerte, comme un message d'amour ou de mort, lorsqu'elle se trouvait maculée de sang.

On la nomme alors la chaisne ou chainse, elle est longue en forme de T, faite en toile de lin, fendue à l'encolure, plissée ou non et portée ordinairement sur la robe de dessus qui s'appelait le bliaud.

A partir de la Renaissance, la chemise devint un signe de distinction sociale, des vestes échancrées permettant de mettre en valeur la qualité du tissu.

Si un gentilhomme se reconnaissait de loin, comme l'écrit Saint-Simon, à son odeur épouvantable, c'était également à la blancheur de sa chemise que la sueur du labeur ne salissait pas.

Devenu un geste automatique, l'enfilage de la chemise a pu prendre des allures de rituel. Présentée au Roi en signe d'hommage par un prince du sang, elle était passée avec l'aide de deux personnes, une pour chaque manche, pour qui ce privilège était insigne. D'utilitaire, le port de la chemise devenait un plaisir. On s'en offrait, à l'occasion de visites protocolaires, mais ce cadeau pouvait s'avérer empoisonné, au sens premier de l'expression. Il suffisait pour cela d'imbiber le tissu de substances nocives, comme la fameuse tunique de Nessus*, un Centaure qui fit périr Héraclès par ce procédé.

boecklin

(Arnold Böcklin, Nessus und Deianeira, 1898)

La chemise prit de la couleur seulement vers 1860, dans la discrétion des tons pastel. Les Garibaldiens poussèrent la nuance jusqu'au rouge écarlate, et cette habitude de manifester ses idées par la teinture perdura durant le XXè siècle. Aujourd'hui, très rares sont les hommes, sur quelque continent que ce soit, qui ne portent jamais de chemise, à tel point que ce simple vêtement symbolise l'intégration dans le monde moderne, même s'il se trouve parfois délaissé pour des articles plus décontractés.

*Nessus (personnage de la mythologie grecque), centaure, fils d’Ixion, qui, après avoir transporté Déjanire, épouse d'Héraclès, au delà de l'Achéloos, voulut l'enlever. Héraclès le tua en le perçant d'une flèche trempée dans le sang de l'Hydre de Lerne. Nessus donna en mourant sa tunique à Déjanire, comme un philtre qui pouvait lui ramener son mari, s'il devenait infidèle; cette tunique, imprégnée de sang empoisonné, causa la mort du héros.

11 août 2006

Le cabas ou l’art et la manière d’offrir des pots de vin !

pot_de_vin

Les « pots de vin » ou » dessous de table », affaires de corruption ont de tout temps impliqué des personnages importants ; ministres, députés, maires, édiles etc. (la liste en serait trop longue !).

Le Suricate fouineur a déniché cet article intitulé : Le cabas.

A propos des mégères en question dans le procès des décorations, Aurélien Scholl* écrit :

Aur_lien_Scholl

« Au palais de justice, parmi  toutes ces figures pointues, osseuses, livides, les femmes vont et viennent, arrêtant par la manche les huissiers et les municipaux.

Une femme de chicane est de la force de cinquante avoués vapeur. Celle-ci connaît le code de procédure comme un huissier qui, rayé de la corporation, aurait ouvert un cabinet d’affaires. Celle-là en remontrerait au receveur de l’enregistrement. Il y a autant de subtilité dans son esprit desséché et racorni qu’il y a de rides sur son visage et d’assignations dans son cabas. Le cabas est aux femmes d’affaires ce qu’est le portefeuille aux ministres, la serviette aux avocats.

C’est dans un cabas que se trimbalaient les traites du général Caffarel** ;

CAFFAREL

c’est dans un cabas que Mme Limousin apportait les pots de vins aux fonctionnaires cupides et endettés. Machiavel en jupon, Mazarin en cornette, elle entrouvrait, ou refermait le cabas tentateur, étudiant l’effet dans l’œil du fonctionnaire protesté, saisi, sur le point d’être vendu.

Ministres, sénateurs et députés, défiez-vous des cabas ! »

lingot

*Aurélien Scholl (1833 – 1902). Son ironie cinglante, et ses articles agressifs lui firent de nombreux ennemis ; il dut se battre plusieurs fois en duel.

**En octobre 1887, le général Caffarel est impliqué dans une affaire de corruption. Il est accusé de monnayer des décorations militaires et de favoriser des concurrents dans l'attribution de marchés militaires. Un conseil d'enquête présidé le 12 octobre 1887, par le général Saussier, se prononce à l'unanimité sur sa culpabilité. Il est privé de ses décorations et mis d'office à la retraite pour "fautes contre l'honneur". Sa carrière militaire s'achève. Il décède en août 1907.

[ En France, le scandale des décorations de la Troisième République a débuté le 7 octobre 1887 lorsque la presse dévoile un trafic de décorations mis en place par Daniel Wilson, gendre du président de la République Jules Grévy et député d'Indre-et-Loire.

L'enquête révèle que Wilson a revendu depuis un bureau de l'Élysée des milliers de décorations - notamment la Légion d'honneur pour 25 000 Francs de l'époque notamment pour verser des subventions à des journaux de province. Parmi ses complices, on compte le général Caffarel, une dame Limouzin, une dame Ratazzi.

La rue, les journalistes, les politiciens mais surtout Georges Clemenceau et Jules Ferry s'acharnent sur le président Jules Grévy et le poussent à la démission après un vote du parlement.

Quant à Daniel Wilson, protégé par son immunité parlementaire, il siège crânement dans l'hémicycle. Il finit par être condamné en 1888 mais est acquitté en appel: il avait été poursuivi pour « corruption de fonctionnaire », or un député n'étant pas fonctionnaire la procédure avait été déclarée nulle. Aussitôt il revint imperturbablement à l'assemblée, indifférent aux quolibets et à l'opprobre de ses collègues. Il sera réélu en 1893 et en 1896. La confusion profite au général Boulanger. (Source Wikipedia)]

9 août 2006

Il me vient une idée !

amour

Aujourd’hui, c’est la « Saint Amour »!

Messieurs, n’oubliez pas de passer chez le fleuriste !

Mesdames, si Monsieur n’y pense pas ; décochez lui vos plus belles flèches d’amour pour lui rafraîchir la mémoire.

Quand à nos amours de chérubin,

amour_2

je vous propose, en complément des « on ne…. » que vous avez  mis en commentaire de l’article « Pour faire un enfant modèle », de continuer la liste ; je pense que nous ne sommes pas prêts de la terminer.

Je ne manquerai pas de l’éditer dans son intégralité.

7 août 2006

Restaurer l'autorité ou éduquer ?

Autorité : Pouvoir d'agir sur autrui. (L'autorité de l'homme sur l'homme).

Eduquer : Donner à quelqu'un, spécialement à un enfant ou à un adolescent, tous les soins nécessaires à la formation et à l'épanouissement de sa personnalité.

Je pense que les deux sont complémentaires, à chacun d’en trouver le savant dosage.

Au fil d’une actualité récurrente, on trouve régulièrement dans la presse et dans les blogs ces mots de :

Platon (427-346 av.J.C)

platon

"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent pas compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie"

Ou de :

SOCRATE (470 -399 av J.C)

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"Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe; ils sont mal élevés, méprisent l'autorité, n'ont aucun respect pour leurs aînés, et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu'un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d'engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres."

A notre époque où en sommes nous ?

Le conflit des générations a toujours existé, et l’éternel « de mon temps », au fil des ans toujours d’actualité.

Nous vivons indiscutablement mieux à notre époque, qu'au début du siècle dernier, quand les enfants travaillaient dés l'âge de huit ans !

Cela fait des lunes que chaque génération plus âgée ne cesse de clamer que, "de son temps", ce n’était pas pareil, l’éducation était mieux. C'est parfois vrai et souvent faux.

Pour les dernières générations, Mai 68 est passé par là, voulant changer la société trop policée, avec ses nombreux interdits ; souvenez vous du fameux:

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Les jeunes constituaient pratiquement la majorité de la population (l’effet s’est inversé, suite au ralentissement de la natalité et à l’accroissement de l’espérance de vie) et n'avaient quasiment aucun poids dans la vie de celle-ci.

Toute « révolution », aussi bonne soit-elle, en voulant aller trop loin en avant, nous en laisse ses défauts. Si l'autorité était excessive, ce mouvement l'a quasiment totalement renversée et cela dans bien des domaines. Là en a été son défaut principal!

Nous ne sommes pas individuellement responsables de tout, nous avons entériné un mouvement global.

Où est la faute des jeunes de l'époque ? Tout le monde a baissé les bras (les parents en premier !) devant ces jeunes qui semblaient tout à coup tellement effrayants et incompréhensibles : ils allaient tout mettre à feu et à sang !

Nous en avons gagné « les casseurs », qui se distinguent par leur manque de repères, dans une société d’où ils se sentent exclus.

Qui a formé et éduqué cette jeunesse ? Qui a fait le monde dans lequel elle évolue ? 

La génération de celui qui la critique et les précédentes ! Quelles valeurs lui avons-nous proposées ?

Le culte des belles voitures, celui du sport "roi", des vêtements "griffés", des derniers gadgets à la mode avec lesquels la pub nous agresse sans cesse (pour être reconnu de la « bande » il faut avoir le dernier portable, et s’éclater les oreilles au son tonitruant du meilleur MP3 ; celui que l’autre n’a pas encore acheté !) J'en passe et des meilleures. Une société de consommation à outrance: voilà ce que nous avons à leur offrir. 

Est-ce la jeunesse d'aujourd'hui qui en est la responsable ?

Répondre oui à cette question me semblerait un peu trop précipité et facile.

N'oublions pas tout de même, que la majorité des jeunes, malgré tous ces problèmes, est formidable.

Décrier la jeunesse de notre époque revient à nous critiquer nous-mêmes et admettre que nous avons failli à notre devoir d’éducation. Rejeter la faute sur l’éducation nationale, c’est convenir que notre action parentale n’a pas été présente. L’éducation ne se fait-elle pas en premier au sein de la cellule familiale ? Encore faut-il que cette cellule existe, alors que l’éducation est souvent monoparentale, du fait du nombre toujours croissant des divorces ! Les années 50 et 60 étaient bien moins difficiles. L'autorité n'avait pas que des mauvais côtés, et elle avait au moins l'avantage de ne pas nous donner la sensation d'être abandonnés dans les premiers pièges d’une société mercantile, où le pognon allait vite en être le roi.

La jeunesse n’était pas confrontée aux problèmes de l’emploi et de la drogue dont la consommation était quasiment nulle !

Quel jeune de nos jours est assuré de ne pas franchir les portes d’une A.N.P.E lors de sa future vie active, ou de ne pas fumer un pétard ?  Trouver du haschich est chose facile, on leur en propose dés leur adolescence, et le jour où on dépénalisera son usage : bonjour les dégâts ! "Dès qu'on autorisera la vente de cannabis, les mômes voudront passer à autre chose. On sait ce que ça veut dire, non ?"  (Rappeur SINIK)

Avoir un emploi n’est pas garanti pour tous.                                                

Alors : à qui la faute ?

L'apôtre JACQUES le MAJEUR,

Jacquesmajeur

gardien du chemin des étoiles, chemin de la connaissance en esprit et en vérité (Chemin de Compostelle) nous dit :

«Un des moyens pour éduquer l'homme libre à la quête de cette voie, passe par le bon usage de la règle, de l'équerre et du compas. Ceci permet d'entrevoir ce qu'il y a de constructif au bénéfice de tous, grâce à l'accomplissement de l'éducation dans chacun».

Encore faut-il avoir l’esprit « Cartésien ! ».

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6 août 2006

Quelques variations sur le beau langage en 1872

lecture

Au fil de mes lectures, j’ai découvert ce petit texte de Maxime Parr.

"Du temps des Précieuses ridicules*, si admirablement mises en scène par Molière, on parlait de façon à ne se faire comprendre que des petites marquises. Tout passe. En 1872, on parle de manière à n’être compris que des garçons égoutiers et autres dandys de Belleville.

dandy1

Monsieur Cadet en costume dandy, Portrait by Pierre Prudhon

L’argot avance à grands pas et remplacera prochainement la vieille langue française.

A qui la faute ?

Il en est qui disent :

- C’est la faute du ministre de l’instruction publique, lequel ne sème pas assez de bons professeurs à l’usage du peuple.

D’autres:

- C’est la faute de la littérature beaucoup trop lâchée des romans-feuilletons et du théâtre.

D’autres encore :

- C’est la faute du monde des cocottes qui adopte les façons populaires, c’est la faute du grand monde qui adopte les façons du monde des cocottes.

Quand à moi, je n’hésite pas du tout à m’écrier :

- C’est la faute à tout le monde.

Et, en effet, ce crime de lèse langue nationale étant perpétré par tout le monde sans exception, hommes, femmes et enfants, tout le monde est incontestablement coupable.

Ah ! L’argot ! Ah ! Le javanais du pays  Bréda ! Ah !le mépris des vieux mots dont se servaient nos vieux pères, tout cela fait pleurer ce qui reste de véritables grammairiens ; tout cela fait rire aux éclats aussi bien les membres du Jockey-Club que les jeunes galopins qui jouent au bouchon sur le boulevard du Temple.

Ce matin, rien que ce matin, j’ai recueilli un certain nombre de locutions dont je vais vous faire le déballage devant vous.

Et vous jugerez alors en toute connaissance de cause.

J’ai scrupuleusement noté ces susdits vocables sur mon calepin.

Les voici en rang d’oignons :

Au lieu d’une jeune fille, lisez : Une biche.

Dormir : Piquer son chien.

Jouer au bésigue : Tripoter le carton.

Plaire : Donner dans l’œil.

Se farder la figure : Se maquiller.

Devenir amoureux : Avoir un béguin.

Un caprice : Une tocade.

Fuir : Jouer la fille de l’air.

Etre riche : Avoir le sac.

De la fortune : De la douille.

Une dot : De la braise.

Une femme comme il faut : Une femme rupe.

Danser : Bastringuer.

Perdre au jeu, au café : Passer devant la glace.

Perdre au jeu, au club : Etre rincé.

Boire : Flûter.

Etre diffamateur : Se faire biographe.

Il y en a au bas mot, vingt-cinq mille autres ; on pourrait fort aisément en faire un dictionnaire.

En poésie, même chose qu’en prose.

Exemple, ces cinq vers de Privat d’Anglemont sur un infortuné marchand de vins.

Pauvre Dupuis, manzinguin malheureux,

Tu n’as pas eu assez de méfiance,

Ils ont trompés ta confiance ;

Ils t’ont fait voir le tour comme des gueux,

Pauvre Dupuis, manzinguin malheureux.

C’étaient des rapins ; ces rapins ont abusé de la cave du manzinguin.

Après ça, il n’y a plus qu’à arrêter les frais.

* Voir posts « Préciosité du langage du 24 juin et L’Apollon du samedi soir du 29 juin ».

3 août 2006

Finir son bas

th_atre

Finir son bas appartient à la langue des théâtres

et avait une signification importante au point de vue de la recette. Les ouvreuses, suivant la tradition, occupaient leurs loisirs à tricoter des bas.

ticoter

C’était un maintien. Or, suivant que le bas marchait plus ou moins vite, la position du théâtre se révélait.

Un vaudevilliste spirituel avait lancé ce mot dans ce couplet.

« Ce tricot-là, c’est un vrai baromètre

Où le tarif du succès est tracé ;

Suivant la vogue, on voit l’œuvre paraître ;

Le bas, selon la foule, est avancé ;

Vienne un succès, alors l’ouvreuse à peine

Fait en un mois la moitié du talon ;

Mais quand l’ouvreuse a son bas par semaine,

Le directeur file un mauvais coton. ».

Et de ce fait, il ne pouvait remplir son bas de laine!

bas

2 août 2006

Faites l'amour, pas la guerre!

Si le célèbre "Faites l’amour, pas la guerre" est un plaidoyer pour la paix, il n'a sûrement pas le pouvoir de mettre un terme à une guerre, ni la force de convaincre des guerriers en campagne.

monica_bush

En 411 avant J.-C., dans Lysistrata, Aristophane, lui, a imaginé pour les femmes un mot d’ordre plus efficace : "Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris."

Alors qu’Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, belle Athénienne, aussi rusée qu'audacieuse, convainc les femmes de toutes les cités grecques de déclencher et de poursuivre une grève totale du sexe, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat. « Ne faites plus l’amour, vous empêcherez la guerre! ».

Aristophane se plaît à mêler les conflits de l’État aux détails les plus intimes de la vie quotidienne, résolvant une crise politique des plus graves par la comédie la plus licencieuse, et usant avec bonheur de tous les clichés de la guerre des sexes.

C’est avec audace et ruse que Lysistrata réussit à convaincre toutes les femmes des cités grecques de faire la grève du sexe, jusqu’à ce que les hommes reviennent à la raison et arrêtent les combats…

« Faites l’amour, pas la guerre » est une affirmation qui a prouvé ses limites.

Alors, comme le dépeint Wateau dans son tableau, ne nous reste t'il plus que "la guerre de l'amour"?

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2 août 2006

Si je me mettais en grève!

Pas très envie de « travailler sur mon blog », alors que vous êtes allongés sur le sable, au bord de l’eau, sur la grève !

DSCN1086

A propos de grève :

Étymologie du mot «grève»: 

L'origine exacte de ce mot n'est pas certaine. Le mot grève aurait une origine gauloise, sans que rien ne puisse le prouver. Puis en 876, on trouve en latin médiéval, ce mot au sens de " plage ". Enfin, en latin populaire, on a la forme grava qui veut dire " gravier ", sûrement par métonymie, parce que la plage est constituée de gravier. La forme grève est attestée vers 1100 et a une variante grave, qui n'existe plus dans ce sens en français moderne.

Le mot grève a deux sens très distincts

Premier sens actuel: grève désigne un terrain fait de sable fin ou de graviers, qui s’étend sur le bord des rivières ou de la mer.

Deuxième sens actuel: grève désigne un arrêt de travail volontaire décidé par les salariés pour réclamer à leur direction des améliorations des conditions de travail.

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L'actuelle place de l'Hôtel de Ville de Paris s'appelait autrefois la place de Grève: on l'appelait ainsi parce qu'elle était au bord de la Seine et que le sol était constitué de sable et de graviers, d'où le mot grève. A côté s’étendait le quai de la grève. C'est là que se réunissaient les ouvriers sans travail, c’est là que les entrepreneurs, sûrs d’avoir un choix à faire, venaient les embaucher.

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C’est ainsi que jusqu'en 1850 environ, être en grève signifiait "chercher du travail".

Plus tard, quand les ouvriers trouvaient insuffisant le salaire, ou voulaient obtenir des meilleures conditions de travail, ils se mettaient en grève, c'est-à-dire qu’ils revenaient à la place de la grève, attendant que les patrons fissent des propositions plus avantageuses.

Quelquefois les patrons, poussés par la commande, venaient en effet et subissaient l’augmentation sollicitée ; d’autres fois, les ouvriers restaient plusieurs jours comme sœur Anne, et ne voyant rien venir, poussés par la nécessité, quittaient la grève, et reprenaient le travail.

Au XXe siècle, on est passé au sens "arrêt d'une activité", comme par exemple, la grève de la faim (qui désigne le refus de s'alimenter par une ou plusieurs personnes pendant une certaine période pour obtenir une issue favorable à un problème). Les gréves à la SNCF, qui reviennent chaque année comme les hirondelles, aux mêmes dates, nous prendre en otage!

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Une anecdote: après chaque grève injustifiée et Dieu sait s’il y en a ; je ne manque pas lors d’un voyage de faire la grève de présentation de mon billet ; ce qui a pour résultat de déclencher des propos animés avec les contrôleurs.

Il y a aussi la grève de l'impôt quand des personnes imposables refusent en bloc de payer leurs impôts !  Etc.

Nous trouvons dans « Lysistrata » d’Aristophane la mention de l’appel à la première  grève du sexeNe faites plus l’amour, vous empêcherez la guerre ».

Lysistra

30 juillet 2006

Funérailles d'antan, corbillard, lanterne des morts, croque mort etc.

Les funérailles d'antan!

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Les trois âges et la Mort

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Avec Les trois âges et la Mort, Hans Baldung Grien peignit une allégorie de la vie truffée de symboles. Allégorie de vie, malgré le paysage aride et desséché, malgré les trois femmes moroses de la naissance à la vieillesse, qui ne manifestent aucune trace de joie. La Mort tient d'une main un sablier, symbole traditionnel du passage du temps. Son bras enlace le bras de la vieille femme; elle l'entraîne vers l'autre monde. Néanmoins l'existence continue: la jeune fille est en âge de procréer et la lance que la Mort tient est un symbole de défloration clair. Elle engendrera un enfant, qui lui aussi grandira et se retrouvera au bras de la Mort. Toute chose subit les affres du temps, mais la nature renaît, recréant ainsi la beauté et la jeunesse et perpétuant le cycle de la vie.

Danse des morts.

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Danse des morts: nom qu'au Moyen âge on donnait à une série d'images peintes ou sculptées représentant, entre gens de tout âge et de toute condition, des scènes où la Mort jouait le principal rôle, et dont les personnages affectaient tantôt les mouvements de la danse, tantôt une pose tranquille, mais toujours expressive. Les plus anciennes compositions de ce genre ne remontent pas au delà du XIVe siècle, et on en a exécuté jusqu’au  milieu du XVIIIe siècle. Elles semblent avoir eu pour but de rappeler aux hommes leur égalité naturelle et la fragilité de la vie, d'offrir aux victimes de l'oppression cette consolante certitude que les auteurs de leurs maux devaient trouver à leur tour dans la mort un tyran implacable. Comme on les rencontre principalement dans les églises, les cloîtres et les cimetières, il y a lieu de penser qu'elles servaient de thème et venaient en aide à l'éloquence des prédicateurs. Les images lugubres et fantastiques, le mélange du sérieux et du grotesque, avaient leur raison d'être dans ces temps où l'on croyait à l'apparition des esprits, à l'existence des sorciers, des génies et des fées, où le retour fréquent des famines et des épidémies entretenait dans les imaginations l'idée terrible de la mort. La plupart des monuments sur lesquels on voyait autrefois des Danses des Morts ont été détruits.

La litre

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Lorsque mourait le seigneur du village, du XVIe siècle à la Révolution, on décorait l'église avec une large bande peinte en noir sur laquelle on ajoutait les armoiries du personnage: la litre. On en trouve encore en place dans certaines églises. Cela se pratiquait aussi dans les cathédrales à la mort de l'évêque. Les blasons de plusieurs personnages peuvent se superposer. Parfois  le blason seul a été conservé en la bande noire effacée. Ailleurs c'est le contraire, à la Révolution le blason a été gratté, mais la bande noire subsiste qui a servi à des compagnons pour laisser des traces de leur passage.

Les Seigneurs jouissaient même après leur mort du droit de Litres.

Le mot "litre" étant employé pour listre, ancienne orthographe de liste. Ce droit subsista jusqu'en 1790.

Longtemps ils eurent le privilège d'être enterrés dans le coeur des églises, où leur tombeau était orné de statues et garni d'épitaphes, dont le nombre et la valeur des uns et des autres étaient en rapport avec ce qu'avait été leur générosité pendant leur vie à l'égard de l'Eglise.

Cette dernière portait longtemps les indices du deuil : un bande noire décorée de ses armoiries était peinte autour de l'église, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur.

Les porteurs

Longtemps, le respect pour les morts fit porter les corps des décédés, comme les reliques des saints, sur les épaules des personnes considérables ou des clercs.

On voit les fils de saint Louis porter la bière, et une vieille tapisserie de Bayeux nous montre des clercs court vêtus, à cause des difficultés du chemin sans doute, portant un corps princier au temps de Guillaume le Conquérant. Les uns tiennent la bière, les autres psalmodient.

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Les chargeurs de sel de Paris (hannouars), (une profession que j'aurais pu exercer, pour ne pas manquer de sel!) qui formaient une corporation fort estimée, avaient le privilège de porter le corps des rois de Notre-Dame à mi chemin de Saint Denis, à la Croix-aux-Fiens, où les moines de l’abbaye le reprenaient  pour le conduire à la basilique.

Les chargeurs de sel avaient droit à un honoraire royal qui donna lieu à d’illustres et tristes débats, puisque Charles VII le Victorieux fut déposé par eux sur le chemin, jusqu’à ce qu’on leur remit dix livres parisis en plus du prix convenu. Tout augmente.

Le char moins chrétien fut introduit au XVII siècle, il devint une machine solennelle, une sorte d’apothéose ; Louis XIV eut un char. Précédemment, on l’avait employé parfois, mais pour des voyages trop longs, avec des chevaux caparaçonnés en noir.

Quoi qu’il en soit, le sacrifice de porter soi-même son père, son frère, son ami, le membre de sa confrérie, était considéré comme une prière, que remplacent mal les simples porteurs de cordons.

On a vu de véritables émeutes dans des villes du Midi, quand on voulut rendre les corbillards obligatoires et priver les morts de l’honneur d’être portés par des amis. On arrachait le corps de force de la voiture, et on le rendait aux siens ; le corbillard dépossédé suivait piteusement la pieuse émeute victorieuse.

Les sonneurs

Ils accompagnaient le convoi et annonçaient la prière aux fidèles. Dans la tapisserie de Bayeux, on remarque près du corps, des personnages inférieurs ; leur taille signale leur état social moindre. Ce sont les pulsatores, les sonneurs des morts et crieurs aux voix puissantes.

crieur

Cette profession, qui n’occupait pas tous les jours, s’exerçait la veille et l’avant-veille des convois, pour annoncer les trépas, réclamer des prières, dire au public l’heure des obsèques. C’était le billet de faire-part vivant. Ils formaient une corporation qui se chargeait de toutes choses relatives aux funérailles.

Ce ne fut qu’au milieu du XVII siècle que des billets de faire-part imprimés remplacèrent les sonneurs, conservant encore, au bas du texte, le cri de ceux-ci : Priez pour lui !

Ces billets ont été d’abord des affiches à la porte de l’église, puis furent portés à domicile par les crieurs ou sonneurs, vêtus pour l’emploi, et par la suite  par le facteur.

Autrefois, la prière pour les pauvres âmes se demandait, non seulement par les sonneurs chargés de crier le passage d’un chrétien à une autre vie, mais encore d’une manière générale par les crieurs ordinaires, chargés de veiller sur la cité et de rassurer les habitants en leur disant l’heure.

Parfois, ils criaient : « Gens qui dormez, réveillez-vous et priez pour les trépassés ! ».

La fosse

La fosse était ouverte par les clercs, comme le montre une miniature du XV siècle (bréviaire de Grimani). On y voit le manteau noir de deuil qui apparut au XIV siècle, époque où on porta le deuil en noir. Ce manteau à capuchon se raccourcit sous Louis XIII et devint une sorte de pèlerine.

Les grands avaient un tombeau creusé dans la pierre ; il n’était point facile d’agrandir ce sarcophage qui, était destiné à être enterré, n’avait pas l’ampleur des sarcophages antiques.

C’est la cause de la mésaventure de Guillaume le Conquérant : on le pressa, on l’écrasa pour le faire pénétrer, le corps se rompit et une putréfaction épouvantable se répandit, si bien que tous les assistants se sauvèrent.

Seul, les prêtres restèrent et continuèrent la pénible besogne.

Ce récit d’Ordéric Vtal se trouve corroboré par un témoignage postérieur de quatre siècles.

Quand les protestants violèrent, en 1562, le tombeau du roi, on s’aperçut, à la position du corps, qu’on l’avait écrasé pour le faire tenir et pour pouvoir poser au-dessus l’image en pierre.

Images en pierre

L’imagerie de pierre naquit des tombeaux au XIe siècle.

Les imagiers formaient un nouveau métier ; ils gravaient la figure du mort sur la pierre tombale.

DSCN5295

Ces images sur lesquelles on marchait, qui obligeaient les parents à se souvenir de ce visage qui quêtait l’aumône de leurs prières, eurent, en outre, sur l’art français, une véritable influence, et de merveilleuses pierres tumulaires (photographies avant le lettre) témoignent de l’habileté des artistes.

Cela dans les funérailles était durable, et ces imagiers ont vraiment travaillé pour la postérité. Les monuments des cimetières, qu’on ne voit que très rarement n’appellent pas autant à la prière que ces fgures couchées sur le seuil des églises.

Lanterne des morts

lanterne_1

Construites pour la plupart aux environs du XIIe siècle, on pense que ces petites tours creuses, surmontées d'un pavillon ajouré et dans lequel on hissait au crépuscule une lampe allumée, jouaient le rôle d'une sorte de phare destiné à guider les âmes des disparus vers le repos éternel. D'autant plus qu'on ne les retrouve pratiquement qu'aux abords des cimetières, bien que certains aient pu disparaître au fil du temps. La présence d'une lanterne, si elle n'a pas été déplacée, peut matérialiser alors l'emplacement d'un ancien lieu de sépulture aujourd'hui oublié.

Survivance d'un rite religieux d'origine celte, on pensait aussi que la lumière protectrice dégagée de ces lieux durant la nuit, pouvait retenir la mort et l'empêcher d'aller rôder faire de nouvelles victimes. Ceci notamment en période d'épidémie où la flamme du lampier pouvait également servir à alimenter en feu les foyers, évitant ainsi un contact inutile entre les villageois qui aurait pu leur être fatal.

Le corbillard

corbillard

L’origine de ce nom est peu connue. Le corbeillac était un bateau coche faisant lentement  le service de Paris à Corbeil, d’où son nom. Il descendait le courant, aidé du vent, et remontait tiré par des  chevaux.

Ce bateau était rempli de gens et de bagages, et une gravure du temps d’Henri IV par Sweling, nous en donne son portrait véridique.

corbillac

L’existence des chevaux pour remonter n’est pas douteuse d’après ces vers du ballet  le corbillas (1632) qui avait des parties récitées.

C’est le charretier qui dit :

Il n’est plus temps de différer

Mes chevaux et tout l’attelage

Sont de l’autre part du rivage

Le corbillas va démarrer.

Le nom était devenu corbillas et sur la gravure il est corbillac.

Déjà, en 1632, les carrosses plus rapides, malgré les cahots, faisaient concurrence au pauvre corbillac, car, en la même pièce, la maîtresse dit :

Ma pratique se perd et désormay je voy

Ne va que pour les femmes grosses.

Cette disgrâce vient du nombre des carrosses

N’en est-il point de vous qui s’en plaigne avec moy ?

Ce bateau, le corbillac, rempli de gens, donna son nom à d’énormes voitures, les joyeux corbillards, qui empilaient également des familles entières et servaient plus souvent, chose étrange, à conduire des noces aux champs, bien qu’un dictionnaire ait voulu que ces grands corbillards puisent leur nom dans le mot corbeille.

Hamilton dit dans ses mémoires : « Trois grands corbillards comblés de laquais, grands comme des suisses et chamarrés de livrées tranchantes parurent dans la cour et débarquèrent toute la noce. »

Le corbillard d’eau de Corbeil fonctionnait encore à la fin du règne de Louis XIV, alors que Furetière appelle corbillard « un carrosse bourgeois où l’on voit plusieurs personnes pressées. »

Quand on fit un char d’honneur, vaste et large, aux morts, il fut proclamé corbillard.

Voilà la transformation définitive. Les morts ont mis les vivants dehors, car les noces ne fréquentent plus les corbillards.

Le croque-mort

La recherche dans les textes en vieux français, permet de trouver l'origine du mot croque-mort.

Ancien temps, pour s'assurer qu'une personne était bien décédée, l'usage voulait que la personne en charge de cette vérification, le croque-mort donc, mordait violemment un des doigts de pied de la victime (en général le gros orteil ou parfois le talon)… si rien ne se passait, l'issue était fatale et la mise en terre inéluctable.

C'est donc de là que vient cette expression : croquer le mort.

Cette fonction de croque-mort, qui était en fait une vraie charge, se transmettait de père en fils depuis la nuit des temps.

Or il arriva une première catastrophe : le dernier croque-mort, bien qu'ayant eu de nombreux enfants, n'eut aucun garçon. Sa fille aînée reprit donc sa charge, après réunion et aval favorable du conseil des sages compétent dans ce type de question.

Et seconde catastrophe, la première victime qu'elle eut à traiter avait une grave maladie, qui l'avait conduite à être amputée des deux pieds. Pire encore, la gangrène l'avait en partie gagnée et on lui avait coupée les deux jambes jusqu'à hauteur des cuisses.

La jeune fille examina la situation et mordit donc avec précaution le premier membre inférieur qu'elle put trouver.

Ce fut à cette époque et dans ces circonstances, très précisément, qu'on passa de l'expression " croque-mort " à " pompe funèbre ". Quelle évolution de la langue !

" Le métier de croque-mort n'a aucun avenir. Les clients ne sont pas fidèles. " (Léon Paul Fargue)

On ne parle plus de croque-mort à propos de celui qui mordait le pouce du pied du mort pour s'assurer que le pauvre malheureux avait bien avalé son acte de naissance ! mais de « thanatothérapeute » : celui qui soigne les morts.

Pour terminer sur une note plus gaie, deux réflexions humoristiques !

« Le ciel ! Quel dommage qu'on ne puisse y aller qu'en corbillard » (Stanislav Jerzy Lec)

Sur le mur d'un cimetière j'ai lu :

« Défense de déposer des ordures ». Pourtant, aucun corbillard ne fait jamais demi-tour ! (Pierre Doris)

Et les paroles de la chanson : «  Les funérailles d'antan », de Georges Brassens, que je n’ai pu m’empêcher de fredonner, en faisant des recherches pour écrire ce post. 

Sans_titre

 

"Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain

De bonne grâce ils en f'saient profiter les copains

Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit

Venez l'pleurer avec nous sur le coup de midi...

Mais les vivants aujourd'hui n'sont plus si généreux

Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux

C'est la raison pour laquell', depuis quelques années

Des tas d'enterrements vous passent sous le nez

Mais où sont les funéraill's d'antan ?

Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards

De nos grands-pères

Qui suivaient la route en cahotant

Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées

Ronds et prospères

Quand les héritiers étaient contents

Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même

Ils payaient un verre

Elles sont révolues

Elles ont fait leur temps

Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres

On ne les r'verra plus

Et c'est bien attristant

Les belles pompes funèbres de nos vingt ans

Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert

Emportent les trépassés jusqu'au diable vauvert

Les malheureux n'ont mêm' plus le plaisir enfantin

D'voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin

L'autre semain' des salauds, à cent quarante à l'heur'

Vers un cimetièr' minable emportaient un des leurs

Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis

On s'aperçut qu'le mort avait fait des petits

Mais où sont les funéraill's d'antan ?

Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards

De nos grands-pères

Qui suivaient la route en cahotant

Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées

Ronds et prospères

Quand les héritiers étaient contents

Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même

Ils payaient un verre

Elles sont révolues

Elles ont fait leur temps

Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres

On ne les r'verra plus

Et c'est bien attristant

Les belles pompes funèbres de nos vingt ans

Plutôt qu'd'avoir des obsèqu's manquant de fioritur's

J'aim'rais mieux, tout compte fait, m'passer de sépultur'

J'aim'rais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où

Et même, à la grand' rigueur, ne pas mourir du tout

O, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil

L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil

Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu

Les gens avaient à cœur d'mourir plus haut qu'leur cul

Les gens avaient à cœur de mourir plus haut que leur cul"

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