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Grains de sel

8 mai 2007

Au secours, les éléphants sont de retour… !

0Elephant

Quel Barnum, le soir des élections, les éléphants barrissaient à qui mieux mieux… !

Entre un qui nous a joué un morceau de  « Massacre à la tronçonneuse », un autre qui avait la tête tellement enflée que j’ai cru revoir « Eléphant Man », seul le pauvre Lang ressemblait à « Dumbo », il avait oublié d’atterrir… !

1dumbo

Tout ce troupeau fonçant sur Ségolène a du faire du dégât ; le PS va devoir recoller la vaisselle cassée ou recommander un service complet… !

J’ai quand même voulu en savoir plus sur cet animal.

Le Suricate fouineur a trouvé le texte suivant :

L’Éléphant

2

« On ne sait, presque rien sur l'Éléphant. Si l'on considère que ce descendant des mammouths atteint parfois cinq mètres de hauteur, on s'aperçoit que ce qu'on sait de lui n'est pas en rapport avec son volume.

3elephantpersonnages

Dans un dictionnaire de l'Académie Françoise, publié en 1750 avec privilège du Roi, voici ce qu'on trouve au mot Éléphant.

Éléphant : La plus grande des bêtes à quatre pieds, qui a une trompe, et dont les dents principales, quand elles sont détachées de la gueule de l'animal, s'appellent Ivoire.

C'est énorme et insuffisant. Et puis tout cela fourmille d'erreurs. D'abord ce n'est pas l'Éléphant qui a une trompe, c'est l'automobile.

4elephantserre

Aussi, ayant amené moi-même cet animal sous le champ du microscope, je puis affirmer que c'est un mammifère, appartenant corps et âme à l'ordre des pachydermes, ordre qui vaut bien celui des officiers d'académie ; ces animaux-là (c'est des éléphants dont je parle) ont beaucoup d'ordre.

5elephant

Ne compte-t-on pas l'ordre de l'Éléphant de Danemark, de l'Éléphant de Siam, etc., etc. ?

L'Éléphant a quatre pieds. C'est cette particularité qui nous a permis de le ranger avec soin parmi les quadrupèdes.

L'Éléphant, il faut le dire et nous le disons, l'Éléphant est une espèce de pacha.

6pachaelephant

Oui !

Ne se trouve-t-il pas à la tête de deux queues? L'une derrière tout à fait embryonnaire, et l'autre devant beaucoup plus longue, qui lui pend au nez comme un sifflet.

66elephant_trompe

C'est du reste cette conformation bizarre qui fait croire à l'Éléphant qu'il marche à reculons comme une écrevisse, et c'est une idée qu'on aura bien du mal à lui faire sortir de la tête.

Il y a là évidemment une erreur ou une distraction impardonnable du grand Architecte de la Nature.

7max_ernst_l_elephant_celebes

Se basant sur cette erreur, un naturaliste américain du nom de Mark Twain ose prétendre que l'Éléphant mange avec sa queue.

Ce savant n'y entend rien, ce savant est, un âne.

L'Éléphant ne mange pas avec sa queue, il boit avec sa queue. Il s'en sert comme d'une paille, ou, si vous aimez mieux, comme d'un chalumeau.

8elefante_most

Au physique, l'éléphant est un costaud, on pourrait même dire un poilu bien qu'il ait peu de poils. On ne connaît pas d'éléphants angoras. L'Éléphant représente la grâce et l'élégance.

La Nature ne l'a pas habillé chichement avec les laissés-pour-compte des grands tailleurs. Il porte des pantalons si larges et si longs qu'il a l'air de marcher dessus.

11elephant

Voici ce qu'à ce sujet a dit des éléphants un poète dont j'ai oublié le nom sur ma table de nuit :

Ils ont des pantalons troublants,

A la mode qu'ils inventèrent

L'un pour les jambes de devant,

L'autre pour celles de derrière.

Si ces pantalons sont flottants,

C'est que leurs père-z-et leurs mères,

Dans l'espoir qu'ils deviendraient grands

Très amplement les habillèrent.

22

Et quelle sensibilité chez cet animal ! On raconte qu'un éléphant s'étant approché d'un piano se mit à pleurer abondamment : dans les touches du piano il avait reconnu les dents de sa mère.

Un autre tombant en arrêt devant un billard poussa un long barrissement ; les billes du billard lui rappelaient son père.

Si les fleuves, comme a dit le poète, sont des routes qui marchent, l'éléphant, lui, est une montagne, ou disons, pour ne pas froisser sa modestie, une éminence qui marche.

9elephant

En somme, l'éléphant est l'être le plus considérable de ce monde.

Et à le considérer de près ; on s’aperçoit qu'il est un peu encombrant et difficile à loger dans un appartement moderne.

91

Il y a deux sortes d'éléphants : l’éléphant gris et le blanc.

L'Éléphant gris ne diffère du blanc que par la couleur.

Quant à l'éléphant blanc, ou albinos, il ne faut pas le prendre pour l'éléphant de mer avec lequel il n'a aucun rapport ni intime, ni lointain.

92ElefanteMarino

Pour trouver des éléphants il faut aller les chercher où ils sont ; c'est-à-dire dans les cirques et dans les ménageries.

10elephant_de_cirque

On en trouve aussi dans les bureaux de tabac ; ils appartiennent à une variété qui ne fume que le Nil.

20elephant

On en trouve même dans les forêts, mais ils y sont beaucoup plus rares. Leur capture est des plus faciles. L'Éléphant, vous le savez tous, dort comme les petits oiseaux les pattes en l'air. Pendant son sommeil on dépose sur ses pattes deux ou trois brins de paille enduits de glu au réveil l'éléphant s'agite et il se prend.

On n'a plus qu'à l'emporter ».

12ephantbush

Quand je vous disais qu’il ne faut pas se fier à un éléphant, car tout le monde sait qu’

13Elephant_ca_trompe_enormement

Alors un troupeau… !

Ségolène, elle a intérêt à s’entraîner au saut en hauteur, afin de dominer la situation et rester au dessus de la mêlée… !

14segophan

Une fois les pendules à l’heure… !

15elephantclockkw1

On verra bien si ?

(Texte de Vincent Hyspa (1865-1938)

PS : A travers ce billet, je n’exprime aucune préférence politique, m’étant abstenu, je ne fais plus confiance aux « Faux-culs ». Je ne suis  pas prêt de retourner voter.

Les initiés comprendront… !

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6 mai 2007

Clin d’œil à ARIAGA… !

0WaterandFire

Afin de pouvoir déchiffrer, puis apprécier les arcanes concoctés dans les cornues d’Ariaga,

http://ariaga.hautetfort.com/

j’ai profité d’une immersion dans Grenoble pour me procurer deux livres de C.G Jung.

1C

Ariaga, combien de cachets d’aspirine me conseillez-vous d’avoir à portée de main… ?

11sphinx

La semaine dernière ayant regardé « Bibliothèque Médicis », j’ai savouré pendant près d’une heure la dialectique de Lucien Jerphagnon Professeur émérite des universités, spécialiste de la pensée grecque et romaine.

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J’ai acheté son : « Histoire de la Rome antique » qui, j’en suis sûr viendra en complément du remarquable livre de Fustel de Coulanges (1830-1889) : « La cité antique » où l’auteur met en parallèle la cité Romaine et la cité Grecque ; à mon humble avis un des meilleurs livres du genre. J’y associe « Précis d’histoire Romaine » de Marcel Bordet et « Le monde Grec antique » de M.C Amouretti et F.Ruzé.

3

Pour ne pas être en reste, ayant aussi apprécié les interventions de Paul Veyne, Professeur honoraire au Collège de France, un des grands maîtres des études classiques, qui, parlant de son livre « Sénèque, une introduction » en a esquissé un rapide tableau à coups de petites anecdotes sur la relation qu’il eut avec Néron ; ce dernier l’invitant courtoisement à s’ouvrir les veines… !

Livre qui viendra m’aider à mieux appréhender mes fréquentes relectures de son : « Sénèque » paru chez Robert Laffont avec les fameuses « Lettres à Lucilius ».

4

Pour finir en beauté, deux très beaux livres pour 2€ aux puces de mon village ; j’ai dû me pincer pour être sûr que je ne rêvais pas (quoique avec Jung, je serai en mesure d’en percer les mystères) :

L’Art anglais dans les collections de l’Institut de France, livre neuf (vendu 32€… !).

Le Muée de Grenoble, livre neuf (vendu… ?)

Autant vous dire que le Suricate, il est heureux, pour une fois il n’a pas envie de râler… !

5

Je vous offre mes premières roses*.

6AmazonandCentaur

* En ce jour de duperie n’y voyez aucun symbole ni allusion de ma part, juste le plaisir d’offrir… !

7music

Et si ce n’était qu’un rêve… ?

8inferno

Ariaga, merci pour ce « Virus » si gentiment offert.

Je vous rassure mon Anti virus ne l’a pas phagocyté… !

wounded_amazon

(Tableaux de Fanz Stuck)

http://franz_von_stuck.tripod.com/

3 mai 2007

Amen ! Vous n’aurez pas ma main… !

0poulbot

Un pauvre honteux… !

Il l'a tirée

De sa poche percée

L'a mise sous ses yeux ;

Et l'a bien regardée

En disant : " Malheureux ! "

1anso73

(dessin anzo)

Il l'a soufflée

De sa bouche humectée ;

Il avait presque peur

D'une horrible pensée

Qui vint le prendre au coeur.

2main

Il l'a mouillée

D'une larme gelée

Qui fondit par hasard ;

Sa chambre était trouée

Encor plus qu'un bazar.

3maindedieu

Il l'a frottée,

Ne l'a pas réchauffée,

À peine il la sentait ;

Car, par le froid pincée

Elle se retirait.

4main

Il l'a pesée

Comme on pèse une idée,

En l'appuyant sur l'air.

Puis il l'a mesurée

Avec du fil de fer.

5main

Il l'a touchée

De sa lèvre ridée.

D'un frénétique effroi

Elle s'est écriée :

Adieu, embrasse-moi !

6main

Il l'a baissée

Et après l'a croisée

Sur l'horloge du corps,

Qui rendait, mal montée,

Des mats et lourds accords.

7George_Sandmain

Il l'a palpée

D'une main décidée

À la faire mourir.

Oui c'est une bouchée

Dont on peut se nourrir.

8mains

Il l'a pliée,

Il l'a cassée,

Il l'a placée,

Il l'a coupée,

Il l'a lavée,

Il l'a portée,

Il l'a grillée,

Il l'a mangée.

9main

Quand il n'était pas grand, on lui avait dit :

« Si tu as faim, mange une de tes mains ».

Xavier Forneret (1809-1884)

Combien d’entre-nous ont entendu :

"Mange ton poing et garde l'autre pour demain"

10RubandeMoebius

Drôle de conseil, quand on sait que de tels propos qui peuvent paraître anodins ont vite fait de faire du chemin y laissant toujours des traces ; il faut faire très attention à ce qu'on dit aux gamins ... !

20forneret

Malgré ce que peut laisser croire ce poème, Forneret ne vécut pas, malgré la solitude, une existence misérable ; né à Beaune, bourguignon très attaché à sa ville, il est l’auteur de pièces de théâtre, prose et poèmes au caractère souvent excentrique, funèbre et humoristique.

23ernst

Considéré comme un original, il était habillé comme l’Homme Noir, héros d’une de ses pièces, couchait dans un cercueil, jouait du violon sur une tour gothique, et avait imaginé d’avoir une boîte aux lettres au cimetière pour recevoir du courrier de l’au-delà ! Il dépensa une fortune en éditant à compte d’auteur pour essayer de faire jouer ses drames tragiques, et de faire lire sa prose souvent extraordinaire.

21

Écrivain romantique, passé inaperçu au XIXe siècle, il fut remis au goût du jour par André Breton (Anthologie de l'humour noir) et les surréalistes.

Tout est question de mesure… !

22LesMesureurs

N’allons pas remplir de cauchemars les rêves innocents de nos enfants… !

lempicka

Ils sauront nous demander des comptes… !

8fragment_de_la_statue_de_constantin_a_rome

30 avril 2007

L'avocat léguminophile… !

0Arcimboldo_Autumn

Pour ma défense, face aux empêcheurs de rire, « pisse vinaigre » ou autres coincés des mandibules, je leur propose de lire ce petit texte de la fin du XIX ° siècle plein d’impertinences.

Je tiens à signaler que certains mots employés sont à prendre au deuxième degré ; si vous n’avez pas le sens de l’humour, je vous invite à aller lire Bécassine*, c’est le point de passage obligé pour ne pas se prendre au sérieux… !

* Bécassine à l’école pour commencer… !

1Avocat

« Oui, Messieurs ! Oui, Messieurs !

Jusqu'à présent la société humanitaire ne s'était préoccupée que des animaux composant les races bovine, chevaline, masculine et féminine.

20animaux

Toutes les bêtes (comme moi) avaient trouvé l'occasion d'applaudir à la pensée généreuse de leurs honorables protecteurs ; c'est donc encouragé par une manifestation aussi flatteuse que je me suis chargé d'entreprendre la réhabilitation des fruits, fleurs et légumes composant le règne végétal ; et c'est avec l’assurance d'un triomphe qui portera ses fruits bien sûr dans le monde civilisé, avec lequel j'ai l'honneur d'être, que je me présente aujourd'hui pour vous dire :

2suricate

Vous avez devant vous, Messieurs, le protecteur, le défenseur des poireaux, des choux, des navets et, autres légumineux... je veux que les radis en bottes me reconnaissent pour avocat. Oui, Messieurs ! La nature si longtemps muette a trouvé son avocat pour défendre ses rejetons ; je ne parlerai point en faveur des bipèdes, quadrupèdes et crustacés : c'est assez de prendre la parole pour la famille des champs et des jardins, afin de renverser de mesquines interprétations comme celles qu'il m'a fallu citer à la barre, hier, à propos d'un melon, c'est-à-dire d'un particulier auquel on avait donné cette flatteuse dénomination.

3avocat

Comment, Messieurs ! Me suis-je écrié : vous invoquez l'application des lois pénales contre une simple parole qu'on vous lance en passant ? Quoi ! Parce que mon client vous appelle melon, vous avez la cruauté de lui intenter une action civile ! Mais, Monsieur, votre action n'est qu'une mauvaise action contre laquelle je proteste à haute et intelligible voix ! Prenez le melon par le bon côté, et dites-moi s'il n'est point digne de toutes les sympathies : il n'est point de palais ou il ne soit parfaitement goûté ; il n'est point de bouche qui ne vante sa fraîcheur, son bon goût et son parfum !

31

Trouvez-moi un homme qui réunisse autant de perfections et je consens à passer pour un aztèque ou un rhinocéros ! J’ai dit, le tribunal, considérant qu'il avait le dossier de ma cause, et attendu que j'avais parfaitement représenté le melon, m'a renvoyé des fins de la plainte et condamné la partie adverse à une forte amende et pas mal de frais !... Voilà une cause qui me poussera loin, je vous en réponds :

4formemasculine

Car, ayant cultivé moi-même la carotte et les artichauts, j'ai, pour attendrir mes juges et faire larmoyer l'auditoire un moyen infaillible et simple comme bonjour ! Permettez que je l'exhibe à vos yeux. (Il tire un oignon de sa poche.)

5oignon

Il n'en faut pas davantage pour attendrir le parquet ; ah ! C’est que, voyez-vous, quand il s'agit de défendre mes légumes, je deviens féroce comme un habitant du Jardin des Plantes ! Et c'est bien naturel, car si l'on n'avait point eu de légumes pour faire le pot au feu, l'on n'aurait jamais connu le bouillon consommé, la julienne, ni la soupe aux choux ; mais les hommes sont des monstres et des cannibales à l'égard du règne végétal :

6insouciance

L’insouciance humaine a déjà rendu la pomme de terre malade, les amandes amères et le raisin sec ; le malheureux raisin en a attrapé la maladie des pommes de terre

6la_pomme_de_terre__dite_l_infortunee_

Mais si le raisin venait à nous manquer un jour, il faudrait donc se jeter à l'eau comme des canards sauvages ou périr dans sa peau, de chagrin ? Mais lisez donc les spirituelles dissertations qu’a faites le célèbre Casimir de la Vigne, et vous verrez si c'est en vain que j’aurai pris la parole... !

7_noms_d_oiseaux

Oui, Messieurs, n'est-ce pas faire rougir la nature que de se prodiguer, comme un outrage, non seulement des noms d'oiseaux, mais encore des noms de fleurs, de fruits ou de légumes ? Et de se croire insulté, de s'empoigner aux cheveux, de se traîner sur les bancs de la police correctionnelle parce qu'on a, par exemple, échangé l'épithète de concombre ?... Cela demande une réparation exemplaire... Oui, Messieurs !

8l_aubergine__dite_pas_d_bol_

Et ce sera le bouquet d'un réquisitoire que j'exposerai en plein soleil et sans artifice à la face du monde entier. Ah ! Les hommes ne veulent point qu'on les appelle melon, cornichon, concombre ou cantalou !

9la_gourde__dite_mme_la_gourde_

Bravo ! Eh ! bien ! À mon tour j'intente un procès à la Comédie française pour avoir donné les noms de Lafleur, Jasmin à ses Beaux valets ! Il faut que les Narcisses, les Oliviers, les Marguerites et les Roses soient supprimés du calendrier.

10rosier

J’attaquerai, Messieurs Rosier ! Prunier ! Pommier ! Et jusqu'au gendre de Monsieur Poirier ! oui, oui, Messieurs, pour réhabilitation des fruits, fleurs et légumes je déterrerai, s'il le faut, Labruyère et Racine ; je ferai plus encore : j'interdirai toute allusion attentatoire compromettant la dignité de ces enfants de la nature ; je veux qu'il soit interdit d'appeler un « nègre » ou un courtier marron, un œillet dinde, une montre un oignon.

11montre_oignon

Je vous défends de me donner un soufflet sous le prétexte que ce n'est qu'une giroflée à cinq feuilles ; et si je vous emprunte 25 francs, je ne veux point qu'il soit dit que c'est une carotte que je vous ai tirée. Demain, Messieurs, je plaide pour un Grenadier que l'on a fait périr en France, et qui ne comptait pas moins de 197 ans de bons services en Afrique !

12le_concombre__dit_la_vinasse_

Enfin, et pour conclusion définitive, je présenterai la défense de 140 000 chinois et autant de cornichons qu’on fit enfermer dans les profondeurs d'un affreux bocal avant d’avoir atteint l’âge de la maturité. Cette cause est claire comme du vinaigre et j’en sortirai bien sûr, comme toujours, avec un succès aux petits oignons ».

Etienne Ducret (1829-1909)

En conclusion, ouvrez l’œil… !

13oeil

Et n’oubliez pas qu’un avocat si on le mange en entrée, il ne vous sera d’aucun secours pour assurer votre défense au palais… !

Les dessins de légumes viennent de chez :

www.alyon.org/.../legumes_humoristiques/

28 avril 2007

À toute occasion… !

0ripley_scrowle_xvi

Je ne vais pas laisser passer l’occasion de vous poster cette page de Zo d’Axa.

Encore une semaine à écouter les boniments de nos deux derniers combattants.

Quelle potion choisir… ?

Celle de l’abbé Cassine à la gelée royale dans la continuité de l’abbé Soury ou celle au goût plus corsé de l’abbé Tise ressortie en grande Pompes d’un Sarkophage aux dents longues… !

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« Quand on va sa route, seul, on prend à toute occasion le plaisir de dire le mot que les gens du quartier n’osent pas. Fini le souci d’édifier des voisins et la concierge. Plus de morale ! Plus de trafic ! Assez d’attrape clientèle…

A l’argument de la masse, aux catéchismes des foules, à toutes les raisons d’état de la collectivité, voici que s’opposent les raisons personnelles de l’Individu.

Quelles raisons ?

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Chacun les siennes. L’isolé se gardera de prêcher une règle commune. Le réfractaire ne fait pas la place pour une doctrine. Pense toi-même ! Quel est ton cas ? Ton âge ? Ton désir ? Ta force ? As-tu besoin des béquilles que t’offrent les religions ? Si oui, retourne à ton église, désormais, par ton choix, valable. Préfères-tu, toujours disciple, le rêve des sociologues ? C’est bon, tu nous conteras tes projets pour l’an deux mille. Ou bien te sens-tu d’aplomb ? Veux-tu donc vivre ? Es-tu prêt ? Alors n’attends plus personne, marche à ta haine, à tes joies, aux joies des franchises totales, des risques et de la fierté.

3POLITIQUE

On marche, on agit, on vise, parce qu’un instinct combatif, à la sieste nostalgique vous fait préférer la chasse. Su la lisière du code, on braconne le gros gibier : des officiers et des juges, des daims ou des carnassiers ; on débusque aux forêts de Bondy le troupeau des politiciens ;

4medium_MickeyAlpage

on se plaît à prendre au collet le financier ravageur ; on relance à tous les carrefours la gent de lettres domestiquée, plumes et poils, souilleurs d’idées, terreurs de presse et de police.

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Lors des querelles entre les sectes, les races ou les partis, chaque jour, au hasard des faits, des coups à porter se précisent : Demandez l’affaire Dreyfus ! Ou la manière de traiter la Magistrature et l’Armée comme elles le méritent… Fêtons l’hermine et la garance ! Les démolisseurs conscients ne se spécialisèrent pas : tour à tour, selon la rencontre, ils pointèrent de droite et de gauche.

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Durant le même temps, l’esprit de corps donna de jolis résultats : les magistrats, les militaires, les costumés, la livrée, tous les servants de la Société débinèrent la vieille patronne. L’office en rumeur s’aigrit. Robins, rabbins et curés, les officiants, les officiels, les officiers, les complices jonglèrent dans l’antichambre avec les objets du culte. On scandalisa les fidèles. Le doute dessilla les yeux. En quelques mois le peuple enfant surprit qu’on lui cachait « des choses »… Maintenant la confiance est morte : les mauvais pasteurs l’ont tuée. Près de la hampe brisée du drapeau, les balances de la justice gisent comme de la ferraille parmi du bois à brûler…

7brocante

C’est en vain que, la crise passée, les brocanteurs de la Patrie tenteront des raccommodages. Plus rare se fera la pratique. La bonne histoire d’une France signifiant, entre les nations, progrès, générosité, n’égarera pas tant de badauds : jamais on ne connut de tribu plus acharnée à maintenir un homme au poteau de torture.

8frustration

D’ailleurs, et sans se contredire on n’acceptera pas davantage la légende d’un Dreyfusisme, barnum de la Vérité vraie. La dame nue au miroir vit trop peu de chose dans sa glace. Elle chanta la légalité, oubliant que c’est légalement que l’on fusille les conscrits coupables d’un simple geste ; et que légalement aussi, dans nos rues, les nuits d’hiver, des hommes et des petits enfants crèvent devant les portes closes. A bas ces huis clos – les pires ! La révision qu’il faudrait, la belle dame n’en parla point.

9DELIZE

(dessin de Delize)

Depuis toujours les grands mots : droit, devoir, honneur, salut public, retentirent dans tous les clans, sous les bannières opposées. On joue des mots racoleurs. C’est une musique militaire, un chant d’église, des couplets variés de réunion publique. Les hommes qu’on n’embrigade pas font fi des mots raccrocheurs.

10mot

Sans prendre service dans les camps, ils gardent dans la mêlée la loyauté passionnée du mot juste et du coup précis. Tel état-major plus que tel autre n’a pas à compter sur eux. Ils méprisent les diplomaties, les tactiques, les réticences. Ils sont suspects : dans chaque camp, volontiers, on les traiterait en francs-tireurs. Ils laissent à d’autres la solde, les galons et de nouveaux mensonges.

11kkk

C’est mentir que promettre encore après tant de promesses déjà. Les prophètes et les pontifes, les prêcheurs, les utopistes nous bernent en nous montrant, dans le lointain, des temps d’amour. Nous serons morts : la terre promise est celle où nous pourrirons. A quel titre, pour quels motifs, s’hypnotiser sur l’avenir ? Assez de mirages ! Nous voulons, et par tous les moyens possibles, irrespectueux par nature et des lois et des préjugés, nous voulons, immédiatement, conquérir tout ce que la vie porte en elle de fruits et de fleurs. Si plus tard une révolution résulte des efforts épars – tant mieux ! Ce sera la bonne. Impatients, nous l’aurons devancée…

12France_2006_2

Continuez donc à déclamer, messieurs, si ça vous amuse. Et vous, les professionnels, pleurez sur la Société. Une autre grande personne, la France, paraît-il, est malade aussi. N’en doutons pas, c’est sérieux. Deux entités valent mieux qu’une. Et allez donc ! Face au péril ! Complot par ci… Vendus par là ! Chassons le juif « qui nous ruine et nous déshonore ». Expulsons les congréganistes. Flamidien ! Dreyfus ! Quoi encore ? Pour la République ! Pour la Sociale ! Vive Loubet ! Et patati et Panama…

Plus on est de Français plus on rit.

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Je pose en fait qu’un garçon de quinze ans que les sergents recruteurs, les pions et les chefs d’école n’auraient pas encore abruti verrait plus droit qu’un électeur. Tout est si clair. Que se passe-t-il ? Rien. Une société qui chavire, un peuple qui se noie… ça n’a aucune importance :

L’individu gagne la rive.

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Solide sur la terre ferme que son effort sait conquérir, l’Evadé des galères sociales ne recommence plus d’anciens rêves. Toutes expériences sont faites. On a vu qu’à peine libérés de la folie agenouillante du prêtre, les hommes acceptèrent en bloc les duperies du patriotisme. Au nom de principes nouveaux, ils reprirent l’antique collier. L’esclavage fut laïcisé, le collier peint aux trois couleurs. Qu’importe le dogme ! Ce n’est, au vrai, qu’un procédé de gouvernement, on le nuance au goût de la peuplade. Mais déjà les couleurs pâtissent : on parle de l’humanité, d’une seule famille… Méfiance ! En l’honneur de cette famille-là, on s’apprête à truquer encore ! Et l’Individu que j’indique, celui qui sait, celui qui pense, l’Evadé des galères sociales, celui qui ne montera plus dans les bateaux pavoisés de la religion et de la patrie, ne s’embarquera pas davantage sur les radeaux sans biscuit de la Méduse humanitaire.

As-tu compris, citoyen ?

15William_20Blake_20__20A_20radical_20visionary

L’idée de révolte, ainsi, n’est pas une quelconque manie, une foi nouvelle destinée à tromper encore tes appétits et tes espoirs. C’est l’individuelle énergie de se défendre contre la masse. C’est l’altière volontiers de vivre. C’est l’art de marcher tout seul –

En dehors – il suffit d’oser !

15signes

A toute occasion, dans ces feuilles, se dégage en simplicité telle façon de sentir et d’être. Aux étincelles des faits, qui se heurtent comme des silex, s’éclairent, chemin passant, les facettes de la question. Et les feuilles légères ou graves se suivent, se tiennent et se complètent selon le scénario formel de la Vie, chaque heure, expressive… »

Zo d'Axa, dans La Feuille (1897-99)

16

 

Libre à vous de me taxer de mauvais goût… !

Mais, comme disait Baudelaire :

« Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire. »

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23 avril 2007

J’ai la mémoire qui flanche… !

0_bionanotechnology

Je vous ai souvent parlé de mes deux derniers neurones encore en état de marche, afin de les préserver il va falloir que je les ménage.

Il est temps de faire appel à un guide-âne… !

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« J'imaginai un guide-âne et toute une mnémotechnie, qui me permettront de retrouver à mon caprice les plus subtiles émotions que j'aurai l'honneur de me donner. »

(BARRÈS, Homme libre, 1889, p.58).

simonide

Le plafond de la salle où il banquetait s’écoula. Seul à en réchapper, il se souvenait, par un procédé d’aide-mémoire, de la place de tous les convives, ce qui permit l’identification des victimes. depuis, la pédagogie du souvenir a perfectionné cette « méthode des lieux », qui a pour principe de transformer en images les événements qu’on doit se rappeler et de les ranger selon un processus déterminé. Pour que le souvenir remonte à la surface, il suffit de refaire mentalement l’itinéraire. Les techniques de l’audiovisuel et de l’informatique ont beaucoup réduit le rôle de la mnémotechnie. On peut toutefois en retenir des exemples :

La liste des 12 premier Césars :

Auguste2

« Cesautica claunegalo vivestido »

César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus, Domitien

vuesilurodevo

Les périodes géologiques de l’ère primaire :

trilobite

« CAMBRonne S’IL EÛt été DÈVÔt n’eût point CARBONisé son PÈRe »

Cambrien, Silurien, Dévonien, Carbonifère, Permien.

pi

Les 31 premières décimales du nombre pi en comptant les lettres de chaque mot de ce quatrain :

Que j’aime à faire apprendre un nombre utile aux sages.

3    1    4    1   5           9         2     6           5     3      5

Immortel Archimède, artiste, ingénieur,

      8               9               7           9

Qui de ton jugement peut priser la valeur ?

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Pour moi, ton problème eut de pareils avantages.

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La liste des conjonctions de coordination :

"Mais où est donc Ornicar ?"

121_clamouse_ 

Elle monte ou elle descend ?

La stalagTite  « T » Tombe

La stalagMite « M » Monte

  DysnSphr

« Cet art, Giordano Bruno le porte à son apothéose. Associant aux architectures et aux images de Camillo « la géométrie mystique et cosmologique de Raymond Lulle », savant du Moyen Age, il « attelle le monde intérieur de l'imagination aux étoiles » et reproduit « le monde céleste à l'intérieur de l'homme ». La mémoire magique sort de leur chaos les images archétypales de la conscience et offre, en les organisant, une faculté divine à l'homme. Celui-ci rejoint Dieu en recréant le monde.

PsychePrudhon

Telle est la grande métamorphose de l'art de la mémoire, «devenu l'outil qui sert à former la Psyché d'un mystique ou d'un Mage inspiré par Hermès ». Il fait partie d'un culte initiatique et constitue la tentative prométhéenne de mémoriser l'univers tout entier grâce à la série des correspondances et des associations, unifiées par le système céleste. Mais le problème essentiel reste pour Bruno « l'organisation de la psyché au moyen de l'imagination ». Il englobe ainsi l'esprit même de la renaissance ».

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(Extrait d’après l’article de Jean-Michel Maulpoix sur L'Art de la mémoire ( Gallimard) de Frances A.Yates, publié dans le numéro 271 de la Nouvelle revue française (juillet 1975)

Notre mémoire est une suite de clichés que nous avons gardé au plus profond de nous même.

Ces clichés sont inaltérables dans la mesure où nous saurons les préserver de l’atteinte de l’oubli. Ceux qui ont marqués notre vie sont ceux qui nous restent quand on a tout oublié.

La vraie mémoire c’est la transposition de ces clichés en un film qui se déroule sans rupture.

Elle passe par trois stades, la fixation, la conservation et la restitution.

Pour le moment, ma cinémathèque personnelle fonctionne bien ; jusqu’à quand… ?

memoire

22 avril 2007

Je vous l’avais dit… !

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Chose promise…

La Nature avait des parfums bien agréables, loin de l’infâme relent de pourriture politicienne que vos candidats vous proposaient… !

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Pour les déçus, un petit brin de muguet pour assainir l’ambiance.

Pour le prochain tour, mon sac, mon numérique, sont déjà prêts… !

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Pour 2012, pensez à moi… !

19 avril 2007

Soyons des Hamadryades: Suite et non fin…!

amour

L'homme qui plantait des arbres de Frédéric Back fut reconnu comme le meilleur film d'animation de l'année, lors de la cérémonie des « Oscars » de 1958… !

Je n’ai pu résister au plaisir de vous faire partager ce petit film d’animation (enfin, 30 mns en deux parties) ; la prise de conscience que les arbres c’est la vie est à ce prix : en prendre soin c’est le minimum vital à vite intégrer… !

graine

Elzéard Bouffier est un planteur de chênes, un homme souche, solitaire et désintéressé, qui a consacré les trente dernières années de sa vie au reboisement d'une région des Alpes que l'humaine incurie avait transformée en désert. À chaque chêne planté par Elzéard, Frédéric Back a fait correspondre, avec la même patience, la même sollicitude pour la vie, un dessin merveilleux. À la fin du film on voit, au milieu d'un village ayant retrouvé ses habitants, couler une source auparavant tarie. Les arbres avaient d'abord retenu l'eau, puis domestiqué le soleil. Prodige! Un prodige semblable s'opère parfois dans nos intelligences acidifiées, nos imaginations encombrées. Il en résulte alors une oeuvre comme le film de Frédéric Back. L'esprit a aussi son écologie jamais cette grande vérité psychologique n'aura été aussi évidente que dans le rapprochement entre Elzéard Bouffier, planteur d'arbres et Frédéric Back, dessinateur et cinéaste.

Source : (Encyclopédie de L’Agora)


1 L'Homme plantait des arbres -Giono
envoyé par Quarouble


2 L'Homme plantait des arbres -Giono
envoyé par Quarouble

Voici ce que disait Giono de son texte dans une lettre qu'il écrivit au Conservateur des Eaux et Forêts de Digne, Monsieur Valdeyron, en 1957, au sujet de cette nouvelle :

« Cher Monsieur,

Navré de vous décevoir, mais Elzéard Bouffier est un personnage inventé. Le but était de faire aimer l'arbre ou plus exactement faire aimer à planter des arbres (ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères). Or si j'en juge par le résultat, le but a été atteint par ce personnage imaginaire. Le texte que vous avez lu dans Trees and Life a été traduit en Danois, Finlandais, Suédois, Norvégien, Anglais, Allemand, Russe, Tchécoslovaque, Hongrois, Espagnol, Italien, Yddisch, Polonais. J'ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions. Un américain est venu me voir dernièrement pour me demander l'autorisation de faire tirer ce texte à 100 000 exemplaires pour les répandre gratuitement en Amérique (ce que j'ai bien entendu accepté). L'Université de Zagreb en fait une traduction en yougoslave. C'est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c'est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.

J'aimerais vous rencontrer, s'il vous est possible, pour parler précisément de l'utilisation pratique de ce texte. Je crois qu'il est temps qu'on fasse une « politique de l'arbre » bien que le mot politique semble bien mal adapté. Très cordialement Jean Giono ».

Comme quoi, il y a bientôt 50 ans des petites graines germaient dans la conscience de responsables… !

Et cerise sur le gâteau, la voix reconnaissable entre mille d’un très grand acteur : Philippe Noiret… !

Vite Vite, si tu me dis que tu n’as pas aimé, je retourne hiberner dans mon terrier… !

3giono

16 avril 2007

Au pied de mon arbre, je vivais heureux… !

1

Afin d’exorciser mes fantômes,

2

3

J’ai laissé tomber des graines,

4

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Elles n’attendent qu’un peu d’amour pour germer,

6

Je me souviens de la vie de château,

7

Jusqu’au jour où, l’on m’a dit d’aller me pendre ailleurs,

8

Je n’ai plus droit à la parole,

9

J’en suis resté bouche bée,

10

J’ai connu le bon temps, où j’avais fière allure,

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13

J’ai plié l’échine,

  14

J’ai résisté à la chaleur et au vent,

15

Je me suis accroché pour t’abreuver,

16

Tu t’es servi de moi, avant de m’abandonner,

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J’ai déployé mes ramures,

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19

Pour te faire de l’ombre,

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J’ai éclairé ton ciel,

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J'ai résisté à la foudre

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Je t’ai attendu dans le lit,

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Nous avons franchi le Rubicon,

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Tu es venu en ballade,

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Nous avons été mené en bateau,

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La mer nous a accueilli,

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Je me suis échoué,

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Pourtant je m’étais accroché,

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Si tu veux me voir encore fleurir,

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Ne me laisse pas mourir lentement… !

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Où iras-tu te percher, quand je ne serai plus là… ?

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Maintenant, je te regarde,

101ARBRE_FUTURISTE

N’attends pas, de n’avoir que des spectres à admirer,

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Je t’en supplie, sors-moi de là, j’ai froid… !

14 avril 2007

Qui a dit que je me suis reposé… ?

1kobas_Laksa

(Photo Kobas Laksa)

Pause, n’a jamais signifié ne rien faire. Si mon clavier a moins reçu de coups de griffes qu’en temps normal, mes pattes ont par contre été mises à contribution.

Il y a deux jours, j'ai lancé une idée en l'air (je vous rassure, elle ne m'est pas retombée sur le coin de la figure...!):

St_Antoine_DSCN7097

"Les filles si on allait jusqu'à l'abbaye de St Antoine à pied...?"

Le défi a été relevé par mes deux petites filles (14 et 13 ans), les 25 Kms à effectuer ne leur semblant pas impossible à faire; ce qui n'était pas de l'avis de leur grand-mère...!

Ce petit bout du chemin des étoiles nous l'avons dégusté et j’y associe un ami virtuel (il se  reconnaîtra ; j'ai ouvert les yeux pour lui).

Un peu d’histoire :

3Armoiries_Dauphins_de_France

D’après la légende, les reliques de Saint Antoine sont ramenées vers 1070 de Constantinople en Dauphiné par Geilin, un seigneur local ; elles sont déposées au village de la Motte aux Bois, qui prend alors le nom de Saint-Antoine.

31tentation_saint_antoine

En 1088, des bénédictins sont dépêchés de Montmajour afin de surveiller la construction de l’église qui doit abriter les reliques et assurer l’accueil des pèlerins.

Il est fondé par ailleurs, une maison de l’Aumône, par des sœurs et des frères hospitaliers au service des pauvres et des malades.

4abbaye_SDt_AntoineDSCN7089

Au milieu du XIIème siècle, ces hospitaliers se voient octroyer le droit de quête, l’exemption de tributs et péages, après avoir fondé plusieurs maisons en Italie, en Allemagne et dans les Flandres. Ainsi se multiplient les sources de conflits avec les Bénédictins, qui, chassés en 1289, sont officiellement congédiés par le Pape Boniface VIII en 1297.

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Dés lors, la maison de L’Aumône est érigée en Abbaye, les hospitaliers deviennent chanoines réguliers de Saint-Antoine. Ils se distinguent par leur science novatrice en matière de médecine lors des grandes épidémies. Plus particulièrement voués aux soins des malades frappés du *Mal des Ardents, sorte d’empoisonnement du sang dû à l’absorption d’un champignon parasite du seigle, ils construisent à Saint-Antoine même, maison mère de l’Ordre, plusieurs hôpitaux.

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Aux 14ème et 15ème siècles, l’Ordre est à son apogée. Les guerres de religion semblent condamner l’Ordre au déclin. Abbés et religieux fuient l’Abbaye livrée à la cupidité des pillards : Les bâtiments conventuels sont dévastés, les façades mutilées, es sacristies, les archives et la bibliothèque perdent d’irremplaçables trésors.

7Portail_St_AntoineDSCN7096

Dès le 17ème siècle, les religieux tentent de redresser l’Ordre. Les abbés entreprennent des rénovations d’envergure.

Eb 1768, l’Edit promulgué par Louis XV visant la suppression des congrégations religieuses ne comprenant pas plus de vingt membres par maison porte un coup fatal à l’Ordre qui, dans un ultime sursaut s’unit à celui de Saint-Jean de Jérusalem.

71DSCN7090

Les chevaliers de Malte ne séjournent pas longtemps à Saint-Antoine cédant l’Abbaye à des chanoinesses de leur ordre.

72Grenoble

La Révolution entraîne la vente des bâtiments au titre des biens nationaux ; de nombreux objets d’art et peintures sont transportés à Grenoble lors des saisies révolutionnaires.

L’église devenue paroissiale en 1802 est classée Monument Historique par Prosper Mérimée en 1840. Considérée comme l’une des réalisations gothiques les plus remarquables du Dauphiné, édifiée en grande partie entre le 13ème et le 15ème siècle,

9St_Antoine_DSCN7095

elle est dotée d’une nef haute et unique. Les collatéraux sont ponctués de chapelles richement ornées de peintures murales.

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(Source :Office tourisme St Antoine)

*De tous les fléaux qui déciment les populations au Moyen âge, le « mal des ardents » ou feu Saint Antoine » est l’un des plus meurtriers. Ce mal sévit dans toute l’Europe et apparaît en Dauphiné vers 1090-1096.

Contractée par intoxication alimentaire, la maladie présente deux aspects distincts : l’un convulsivant, l’autre gangréneux. Elle laisse des lésions irrémédiables, les muscles se raidissent, les membres se gangrènent, accompagnés de plaies purulentes et nauséabondes, une mauvaise irrigation du cerveau provoque chez le malade un état hallucinatoire ; proche de la démence.

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Face à ce mal terrifiant, la croyance en la puissance miraculeuse d’un Saint, et plus particulièrement en celle de Saint Antoine, demeure pour de nombreux malades le seul recours. En 1596, la faculté de médecine de Marbourg (Allemagne) attribue l’origine du mal au seigle ergoté (l’ergot est un champignon parasite nommé Claviceps Purpurea) qui, absorbé, entraîne un empoisonnement du sang.

« Le mal commençait par une tâche noire ; cette tâche s’étendait rapidement causant une ardeur insupportable, desséchait la peau, pourrissait les chairs et les muscles qui se détachaient des parties osseuses et tombaient par lambeaux. Feu dévorant, il brûlait petit à petit et enfin consumait ses victimes sans qu’on put apporter de soulagement à leurs souffrances. Plusieurs éprouvaient ses plus cruelles atteintes dans l’espace d’une nuit ; s’ils ne mourraient pas au bout de quelques heures. »

(Ecrit de Sigebert de Gembloux au XIe siècle)

Chemin faisant

fleurs_des_champs_DSCN7071

Notre promenade en pays St Antonin a débuté à Viriville, en longeant des champs parés de belles fleurs printanières plus propices au farniente qu’à la marche.

Marnans

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Première halte pour admirer la très belle église romane de Marnans.

Lac_Roybon

Le petit lac de Roybon a été le bienvenu pour la pose ravitaillement.

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En serpentant le long des collines, nous avons rejoint l’entrée de l’Abbaye ; les filles avaient été à la hauteur des espérances de leur grand aïeul.

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La relève pour Compostelle est assurée, il suffit qu’elles franchissent la porte du chemin des étoiles… !

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