Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Grains de sel

19 janvier 2010

Mon chat et sa souris… !

DSC02767

Plusieurs fois par jour, Lilou la chatte noire, m’apporte sa souris pour jouer comme un chien avec une balle ; séquence filmée dans la vidéo ci-dessous.

Je n’ai pas résisté à y inclure un montage de photos de mes chats disparus ou vivants, ainsi que ceux errants que nous nourrissons et abritons dans le hall.

Souvenez-vous le petit chat tombé dans une gaine technique, il a trouvé rapidement sa place.

DSC02764

Son frère, chat roux, a vite compris qu’il était moins dangereux de venir dans notre jardin rejoindre un vieux chat que nous nourrissons et soignons depuis bientôt 3 ans.

DSC02773

La mère, très sauvage, commence à se laisser approcher en gardant tout de même un bon mètre de sécurité.

DSC03172

Pour compléter cette vidéo j’y ai inclus une séquence d’un ragondin filmé sur les bords de la Garonne à Bordeaux, je sais que ça fera plaisir à des amies qui se reconnaîtront… !

DSC00874

Je tiens à signaler que le plus beau d’entre tous c’est votre grincheux de Suricate… !

DSC08723

Pour les autographes, contacter La Bernache… !

P.S : Hier un petit chat égaré que nous avions recueilli pendant près d’une semaine a retrouvé ses maîtres à la plus grande joie des enfants… !

Publicité
Publicité
13 janvier 2010

Madame a ses vapeurs (5)… !

100_4418

(Photo Schmitt Angret)

Après cette période de grand froid, il serait temps que je vous envoie quelques vapeurs pour vous réchauffer. Les églises, cathédrales n’étant pas des plus chauffées, j’attendrai des jours meilleurs pour vous en faire visiter d’autres.

40soiree_geoffrin

           Tronchin s’intéresse, du reste, très particulièrement aux gens de lettres ; il leur prescrit des repas légers essentiellement composés de viandes blanches, de légumes sans gousses, de fruits secs, de poissons, et comme boisson, il ne leur permet que l’eau fraîche ; il indique comme indispensable une heure d’exercice au moins avant de reprendre l’étude qui, à partir du dîner sera très modérée ; il conseille de travailler de l’aurore à midi, disant que ceux qui « travaillent la nuit sont plus sujets que d’autres à tomber à un certain âge en enfance ».

           A tous il répète : « Certainement, si Dieu avait fait l’homme pour le repos, notre corps tel qu’il est n’eût pas été fait avec sagesse ».

           Il cherche à combattre aussi les maux que la suralimentation donne à nos grands-pères par des régimes :

        Si l’on est gourmand, écrit-il à Diderot, il faut commencer par s’en corriger, car les jours des gourmands sont comptés.

41greengrocer_MIERIS

           Il souhaite de voir les repas plantureux remplacés par une « bouillie d’orge perlé cuit à l’eau avec un peu de beurre frais, de lait, de sucre », et il ajoute « qu’il serait à souhaiter qu’on ne prît aucune autre nourriture ».

           Ses prescriptions arrachent des cris de révolte aux prodigieux mangeurs que sont les hommes de cette génération. Un duc qui s’est vu condamner aux carottes et aux fèves s’écrie, après quelques jours de ce traitement :

41a_zfamilyWITTE

           - Docteur, je ne puis digérer votre galimafrée !

           Mais Tronchin représentant que ce régime est un cas de vie ou de mort, force est au duc de se résigner.

           Les pâtes d’Italie, le riz, peuvent aussi servir à varier ces régimes, « en observant que le lait utilisé à leur préparation soit tiède » ; le poisson de rivière également, « pourvu qu’il soit simplement préparé ».

           Pas d’alcool, pas de vin – le bon vin, le vin de Nuits particulièrement, pris en petite quantité et additionné d’eau, est accepté par lui comme tonique, tout en faisant observer cependant « que les peuples les plus forts ont été et sont ceux qui ne boivent que de l’eau » ; - pas de thé, pas de café, « ces lavages détestables pour l’organisme, poison atrophiant les nerfs de l’humanité » ; pas d’infusions chaudes, la diète, la diète blanche, la diète froide,

41b_carl_warner

(Tableau Carl Warner)

le régime végétarien, le régime lacté, du lait ! Du lait ! Du lait !...

           Ah ! Monsieur, écrit-il à La Condamine, que ce Christophe Colomb nous a fait du mal. Jadis, il n’était question que de l’or : il suffit pourtant pour perdre l’âme ; mais comme si cette cause de destruction ne suffisait pas, il y joignit le thé, le café.

        Il n’est pas une fâcheuse habitude de son temps qu’il ne cherche à combattre. Il condamne en premier lieu l’usage des perruques, et, au comte de Cheverny, qui fait observer que lui-même donne l’exemple d’en porter une, il répond :

           -Je suis obligé par état et pour ne pas fronder le costume des médecins de Paris, de m’affubler d’une perruque ; mais comme nous sommes seuls ensembles pour quelque temps, vous allez voir ce que j’en fais.

42

           Et, se levant, Tronchin ôte sa perruque qu’il accroche à un clou placé pour cet objet dans la boiserie du cabinet.

           Il ne cesse de conseiller aussi de dormir la tête découverte.

Dieu, ne nous avait donné que des cheveux pour couvrir votre tête, mon cher abbé, écrit-il au grand vicaire de Mâcon, et vous y ajoutez trois calottes de flanelle !

           Et il condamne l’usage de ces couvre-chefs : bonnets de coton, calottes de toutes sortes dont on fait usage pour la nuit, « qui ont pour effet d’attendrir la tête, par conséquent de la rendre plus susceptible à toutes les injures de l’air, d’en relâcher les vaisseaux, d’y attirer le sang… »

           Il déplore aussi les oreillers de plume, voudrait qu’ils fussent remplacés par des coussins de crin et s’élève contre les couettes, les matelas, l’organisation de ces grands lits mous et profonds dans lesquels on s’enfouit pour dormir sous un amas de couvertures, à l’abri d’un dôme à baldaquin, à doubles rideaux tirés.

43

           « De l’air !... » Réclame t-il, et il fait ouvrir ces rideaux. « De l’air !... » Et il exige qu’on le renouvelle dans la chambre, jusque-là tenue toujours close, de ses malades. Appelé au chevet de la dauphine Marie-Josèphe, il recule sur le seuil de la pièce, tant l’atmosphère en est fétide, et il s’écrie :

- La princesse est empoisonnée… !

           Et il ordonne d’ouvrir les fenêtres, bien qu’on soit en janvier, d’aérer le palais tous les jours.

           La grandeur des appartements, la hauteur des plafonds, l’insuffisance des appareils de chauffage font que de la Toussaint à Pâques, même à Versailles, les fenêtres sont hermétiquement fermées par des bandes de papier collé.

           « De l’air !... » Et Tronchin arrache ces bandes ; le fenêtres sont ouvertes, et il défend d’allumer du feu dans les chambres ; c’est une révolution !

Il est également ennemi des bains chauds.

44Momper_Tibre___Rome

        Tant que les Romains, au sortir du Champ de Mars, allaient se jeter dans le Tibre, ils furent les maîtres du monde, écrit-il ; les bains chauds d’Agrippa et de Néron en firent des esclaves.

           Et il ne cesse de prêcher à la jeunesse l’équitation – Il ordonne même à un jeune homme atteint de crachements de sang, disant que rien n’est meilleur pour le système vasculaire du poumon, pourvu que l’allure choisie soit un trot modéré, - La gymnastique, l’escrime, « Les gymnases des Grecs et les palestres des Romains, tout le temps de leur durée, conservèrent des âmes saines dans des corps sains. « Ce remède, quoique la pharmacopée n’en dise mot, ajoute-t-il, est à mes yeux un spécifique dont les maîtres du monde, les anciens Romains, connaissaient tous le prix, tandis que nos sybarites, de peur de déranger leur toupet, négligent toutes les parties de gymnastique ».

45apollon_de_pompei

           Il engage les parents à élever virilement leurs enfants, et il écrit à la présidente Molé :

        Je souhaite que vous vous  mettiez bien dans l’esprit que la multiplication des petits soins inutiles, des précautions outrées prépare aux mères plus tendres que raisonnables bien des peines et des regrets.

Il écrit encore sur le même sujet :

Le bien n’est jamais dans les extrêmes. Il n’est pas question de faire d’un Français un Arabe. Son carré de mouton peut être rôti à la broche ; on doit seulement exiger de lui qu’il en mange sobrement et qu’il brûle pour le rôtir la boîte de duvet dans laquelle sa mère l’a tenu renfermé.

46

           Tronchin préconise l’allaitement maternel, et le « sieur Rousseau, son compatriote, est en cela du même avis ! » publie le Courrier du soir du 10 janvier 1767. Ces deux avis se retrouvent, du reste, semblables en tant de cas ! Avant l’apparition des livres de Rousseau sur l’éducation, Tronchin a déjà prôné le retour à la vie saine, insisté sur la nécessité de s’occuper du physique, en ne perdant pas de vue le moral. On peut supposer que, durant les longues conversations qu‘ils eurent ensemble, Jean-Jacques fit siennes les idées du grand médecin, qu’il s’enthousiasma de la nouveauté de ses théories et s’en inspira pour ses ouvrages. Peut-être est-ce uniquement pour cette raison que l’Emile deviendra l’émule du chevreuil, il saura courir, sauter. Emile sera à l’aise « dans tous les éléments, il dormira bien dans de mauvais lits et tiendra en horreur les bonnets de nuit ».

47_van_loo

           Et non seulement Tronchin s’occupe particulièrement de l’hygiène des nouveaux nés, proscrit les ligatures et bandages et ne permet qu’un « corps de cuir de veau avec deux baleines », si bien que le Courrier du soir nous dit encore qu’on ne voit plus dans Paris « qu’enfants encuirassés à la Tronchin » ; mais il se montre un novateur en orthopédie et sauve de véritables tortures de pauvres êtres dont on cherchait à redresser les membres. C’est lui qui, pour une déviation de l’épine dorsale, imagine la « suspension », et son appareil, fait à Paris, sert pour la première fois pour un enfant de Chartres.

           Tronchin s’occupe de tout et de tous, il est adoré de ses malades ; dans leur enthousiasme, il y a des gens qui prétendent « qu’il empêche de mourir » ; nul ne regimbe devant ses prescriptions, elles sont acceptées comme articles de foi.

48le_malade_imaginaire

            En attendant d’être en état de vous donner la suite, je suis en train d’essayer un nouveau vin de messe, il est plein de promesses, il a de la cuisse… !

49Moines_buveurs_Cabu

(Dessin Cabu)

A Suivre… !

5 janvier 2010

Basilique Saint-Seurin de Bordeaux… !

DSC00095

C'est la plus ancienne église de Bordeaux, dédiée à Saint Seurin qui fut évêque de la ville.

Sa construction remonte au début du VIe siècle, mais elle ne sera basilique qu’en 1873. L'édifice est classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

DSC00046

La création de la Basilique Saint-Seurin date du VIème siècle. C’est l’un des plus anciens édifices cultuels de Bordeaux, sur lequel on a reconstruit  et remanié l'édifice au XIIème siècle, puis aux XIIIème et XIVème siècles.

DSC00052

L'église abrite un porche du XIe siècle orné de chapiteaux, un chevet et un transept du XIIe siècle, une nef du XIIIe siècle ainsi que des chapelles des XIe et XVe siècles. On y trouve aussi une crypte du XIe siècle hébergeant le tombeau de Saint Fort ainsi que des sarcophages mérovingiens.

DSC00152

Le site englobe également une vaste nécropole chrétienne dont les sépultures s'échelonnent du IVe siècle au XVIIIe siècle, avec des chapiteaux gallo-romains et quelques remarquables sarcophages de marbre du VIème siècle. La basilique Saint-Seurin était sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle

DSC00058

qui s’y arrêtaient au Moyen Âge  pour vénérer le bâton de Saint Martial, voir l’olifant de Roland, et les reliques de Saint Seurin et de Saint Fort. Cette église est surtout connue parce qu'elle constitue un point de départ pour le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle.

DSC00196

Splendides *miséricordes dans le chœur.

DSC00068

A noter une remarquable chaise épiscopale en marbre.

*La miséricorde est une petite console fixée à la partie inférieure du siège pliant d'une stalle de chœur. Elle permet au clerc ou au moine qui participe à l'office divin de prendre appui sur elle lorsqu'il se tient debout et que son siège est relevé.

Je ne pouvais commencer l’année, sans vous parler de mes nombreux lieux où j’officie.

Pour mieux apprécier cette basilique, un petit montage vidéo, en attendant de continuer à vous faire suer avec la suite des vapeurs… !

1 janvier 2010

32 Décembre 2009… !

32_decembre_2009

Je ne comprends pas tous ceux qui la nuit dernière ont fêté la fin de 20009, et à partir de minuit m’ont envoyé leurs vœux, alors que mon calendrier me signale que nous sommes le 32 décembre… ?

Putain de portable qui s’est payé une crise de sonneries incontrôlées… !  Je n’ose vous d’écrire l’état dans lequel j’étais lorsque mon réveil a essayé de me sortir du pieu… !

dyn010_original_355_377_gif_50726_d14102f71a14ef7b161a6493d6725d99

Heureusement que j’ai décidé de prolonger ma nuit dans les toilettes… !

dodo_miss_gally

(Dessin MissGally)

Hier au soir, après deux assiettes de velouté de carottes, j’avais fait ma prière du soir en implorant mes deux saints préférés d’ouvrir les yeux

girl_with_big_eyes_in_tits_like_it_seems_on_acid

pour veiller sur mon sommeil et empêcher les démons de minuit de venir me tenter… !

jean_jacques_andre

(Photo Jean jacques André)

Finalement, j’attends ce soir pour à partir de minuit me venger et à mon tour vous souhaiter une Bonne Année 2010… !  Si vous croyez que ça m’a amusé d’être pris pour le vilain petit canard qu’on veut plumer,

dyn009_original_340_270_gif_50726_ba5145b50e7631cf235a748794e01029

je puis vous assurer que je n’étais pas beau à voir lors de ma tournée d’inspection de mon harem… !

precheur

Alors que tout le monde sait que plus beau que moi, il faudra attendre 2010 pour espérer en trouver un autre… !

DSC08559

(Photo perso)

En attendant que se termine ce 32 décembre, je vous présente mes :

DSC08812a

(Photo perso)

27 décembre 2009

Madame a ses vapeurs (4)… !

26mme_Tronchin

           Le 6 août 1740, Tronchin épouse Mlle Hélène de Witt, dont il dit, bien qu’elle soit fort laide :

- Ma femme n’est pas parée de qualités, elle en est couverte !

Sa renommée s’accroît encore, et lorsque quelques années plus tard,

« le dépérissement des mœurs en Hollande » autant que le désir de retrouver sa patrie décideront Tronchin à quitter Amsterdam pour revenir à Genève, ce sera de nuit qu’il exécutera ce projet et presque sans bagages, car les Hollandais ne se seraient point sans difficultés résignés à son départ.

           A Genève, le voilà habitant de nouveau la demeure ancestrale des Tronchin, « située sur cette place irrégulière et si pittoresque du Bourg du Four que domine la cathédrale et qui, presque seule aujourd’hui, a conservé, grâce à l’inégalité de son sol, à ses escaliers étroits, à ses armes séculaires et aux sombres façades de ses maisons, quelque chose de l’aspect austère que devait avoir la cité de Calvin ».

27apothicaire_LONGHI

           Aussitôt les malades affluent autour de lui ; il en vient de partout, on se loge à prix d’or, comme on peut ; qu’importe, pourvu que l’on soit dans son voisinage. Mme la duchesse d’Anville payera deux cents louis pour l’hiver un simple appartement… ! Et les honneurs pleuvent, aussi comme les malades, la situation de Tronchin devient unique au monde : la Hollande lui fait les offres les plus magnifiques pour le ravoir, la république de Genève multiplie les flatteries, les cajoleries, les avantages pour le retenir. Et cependant Tronchin souffre, il souhaiterait la paix, « cette paix sans laquelle il ne peut vivre », et ses confrères lui ont déclaré la guerre, une guerre acharnée, sans merci, il est en butte à toutes les hostilités, à des difficultés sans nombre. Des conflits mêmes éclatent journellement, si bien que d’Alembert pourra dire :

28anatomist_Verkolje_Johanes

Les querelles qu’il suscita entre ces graves docteurs furent souvent si violentes que peu s’en fallut qu’elles n’aboutissent à des suites sanglantes qui eussent obligé la médecine d’appeler la chirurgie à son secours.

           Jusqu’en 1766 – époque où les troubles de la politique genevoise aggravant d’écoeurement et de dégoût  ses propres ennuis, il se décida à céder aux instances du duc d’Orléans et à s’installer à Paris, - Tronchin occupe à l’Académie de Genève une chaire autour de laquelle se presse le public le plus enthousiaste. Pourtant, pas un de ces cours n’a lieu sans tapage, ce qui fera remarquer à Condorcet : « Applaudies par les philosophes, ses leçons furent critiquées par les médecins. »

29Hogarth3

           Pour comprendre ces critiques et en quelque sorte les justifier, car elles procèdent d’un état d’esprit assez semblable à l’affolement des fourmis dont on a bouleversé la fourmilière, il suffit de mettre en parallèle la manière dont la médecine s’exerçait alors, la façon dont Tronchin comprenait les soins à donner à l’humanité souffrante et les jugements en couperet de guillotine qu’il portait sur les « systèmes » de ses contemporains.

Il écrit un jour à Sauvage de la Croix :

Mieux vaudrait, tout bien compté, qu’il n’y eût pas de médecin. Mieux vaudrait que la vie des hommes fût confiée à la bonne nature dont les ressources sont infinies. La preuve en est tout ce qu’elle fait pour conserver la vie des hommes malgré l’étourderie et les erreurs des médecins.

Depuis que notre art a dégénéré en moyens de finances, les médecins, en général, ne sont plus que des financiers qui sacrifient à leurs besoins tout ce qui est essentiellement leur devoir, dit-il ailleurs. On chercherait en vain de la délicatesse et des sentiments dans un ordre de gens qui n’ont que des besoins…Le plus beau des arts est devenu le plus méprisable et le plus funeste…

30medecins_peste

Il écrit à la présidente Moti :

Le médecin ne marche à pas sûrs qu’en marchant avec la nature ; s’il la perd de vue, il s’égare, et cette bonne nature que l’on respecte si peu ne suffit presque toujours à elle-même, car Dieu, dont elle est l’ouvrage, ne s’est pas contenté de lui donner la faculté de maintenir la santé du corps, il l’a mise en état de la rétablir aussi quand il est malade. Le médecin sage qui le sait se contente d’ôter les obstacles. Il la retient quand elle est trop active, il l’excite quand elle s’endort ; mais c’est elle seule qui guérit.

A d’autres encore :

Je gémis du désordre où je trouve le plus utile, le plus nécessaire, le plus beau, le plus dangereux des arts. Le temps et les Arabes ont fait moins de mal à Palmyre que l’ignorance des médecins n’en a fait à la médecine ; elle est devenue un fléau d’autant plus affreux qu’il frappe sans cesse. Il faut que le souverain y mette ordre en redressant les abus ou en défendant l’exercice d’un art si funeste.

31

En parcourant les lettres du grand médecin, à toutes les pages nous trouvons des jugements prouvant à quel point il englobait dans une égale réprobation les médecins de son époque, « déplorant leur indignité, leur profonde ignorance, leur âpreté au gain, dénonçant que la plupart du temps la médecine était trop souvent pratiquée par des « gens à faire, selon le mot de Guy-Patin, ce que l’on veut à qui plus donne » et « estimant qu’un grain de fortune vaut mieux que dix onces de vertu ».

Tronchin exagérait à peine.

           Si lui « réfléchissait sur ses malades », à l’aveuglette, sans souci de l’âge, du sexe, des différences de constitution, ses confrères appliquaient pour le moindre malaise à tous la même médication : les saignées, des émétiques, des purgatifs ! Entraînés par la routine et la mode, les malades eux-mêmes réclamaient ces remèdes violents.

32

           Tronchin s’insurge contre la saignée, et, dans une de ses lettres adressée à la comtesse d’Arcuissa, nous glanons cette anecdote :

        Je me rappelle à ce sujet, Madame, qu’une malade d’une des premières villes de France me consultait il y a six ans sur une huit cent trente troisième saignée, laquelle, malgré l’ordonnance du médecin, n’avait pu se faire faute de sang. Le médecin pourtant la jugeait nécessaire. Comment pourtant la faire quand il n’y a pas de sang ? Il imagina de la renvoyer à huitaine ; « Entre cy et ce temps-là, dit-il, se formera peut-être du sang ». Et, en l’attendant, on me consulte. La pauvre malade était dans un tremblement continuel et dans un état de convulsions devenu habituel. Il n’y a qu’un an qu’elle est rétablie d’un mal pour lequel déjà la première saignée était inutile ; que dirons-nous de la huit cent trente troisième ?

Et furieux, indigné, Tronchin ajoute :

        Et l’on pend un misérable affamé qui vole du pain… ! Je me tiens à quatre, Madame, pour n’en rien dire. La compassion, d’ailleurs, m’ordonne de me taire : quand le mal est fait, à quoi servent les réflexions?

33

           A quelques temps de là, c’est un évêque de Béziers qu’il sauve de « dix-huit saignées et de la mort ».

           A ces systèmes dangereux il s’efforce de substituer des traitements simples dérivant « des clairs, vrais et éternels principes puisés à la source hippocratique », ne contrariant point l’œuvre de la nature, l’aidant, la favorisant. Si bien que Grimm dépeindra ainsi Tronchin :

           Jamais médecin ne consulta plus la nature, n’en saisit avec plus de sagacité tous les mouvements, toutes les indications ; jamais médecin n’employa plus heureusement et le secret d’atteindre la nature, et celui de la secourir avec le moins de peine, le moins d’effort possible.

            On a beaucoup  glosé sur ces fameuses pilules savonneuses qui donnèrent naissance à ce propos railleur : « Si les blanchisseuses le savaient, elles lui intenteraient un procès ! » et de ces autres pilules que l’on a prétendu en mie de pain !

34CHARDIN

Tronchin a pour excuse qu’en imposant ses méthodes il entreprend une œuvre de géant : il s’attaque à des manières de vivre, des habitudes, des intempérances que nul ne voudrait abandonner, attendu qu’elles constituent le fond, la base de toute vie élégante. Les maux qu’il soigne proviennent le plus souvent autant d’une mauvaise hygiène morale que de toute autre cause. N’est-ce pas là ce qu’il y a de plus difficile à guérir ?

35consultation_brekelenkam

           Pour atteindre ses fins, il lui était donc indispensable non seulement de tâter le pouls de ses malades, mais d’obtenir d’eux ces confessions complètes révélant des plaies que l’on n’aime guère avouer en dehors du confessionnal, et, pour cela, il s’efforce de capter la confiance de ses malades, leur amitié, et il travaille à leur guérison, non seulement comme médecin, mais en penseur, en moraliste, en psychologue.

Eût-il dit à cette société : « Ne faites point de la nuit le jour, levez-vous de grand matin, couchez-vous tôt, réglez votre sommeil, mangez avec mesure », nul ne l’eût écouté.

36Hogarth_AMidnightModernConversation

Ce qu’il ne peut obtenir en l’attaquant de front, il l’atteint par ses ordonnances. Ya-t-il à prendre trois pilules par jour, la première sera prise en se levant à 7 heures, la seconde après un repas léger à 5 heures, la troisième à l’heure du coucher, parce que si le remède par lui-même ne guérit pas, la manière dont il est pris opère.

           C’est contre la vie sédentaire surtout qu’il s’élève.

A un abbé qui souffre de maux de tête, il écrit :

           Promenez, montez à cheval, et, dès que la mauvaise saison ne le permettra plus, sciez votre bois.

A l’abbesse de Saint-Pierre, il dira :

37

*(Photo Lacephoto)

           Si la saison ne permet pas l’exercice en plein air, qu’on en fasse autant qu’il est possible dans sa cellule. On fera donc soi-même sa chambre et, deux petits décrottoirs sous les pieds, on frottera son plancher.

A l’abbé Carpentier, à Paris, il dira :

alan_pedroso

*(Photo Alan Pedroso)

        Je vous supplie, s’il vous reste encore quelque amour de la vie, de la rendre moins sédentaire et de retrancher l’étude du soir. Vous périrez si vous me refusez cette grâce. Quand au travail du matin, je voudrais qu’il se fît debout. Ayez un pupitre exhaussé ; reposez-vous sur un tabouret et faites que votre corps ne soit point courbé.

38table_tronchin_18e_acajou

           Il recommande à tous l’usage de ces pupitres qui prennent aussitôt le nom de « bureaux à la Tronchin » et sont adoptés aussitôt par tous ceux astreints à un travail d’écriture.

A suivre...!

39

(Photo perso)

* Je n'ai pu résister, tant pis pour les grenouilles de bénitier et les "pisses froids"...!

Publicité
Publicité
21 décembre 2009

Madame a ses vapeurs (3)… !

vaccins

Puisqu’on ne nous parle plus du virus et des vapeurs provoquées par Ste Roselyne, que vous êtes soulagés de savoir que les fans de Johnny sont intervenus auprès de St Nicolas pour le sortir du coma,

reveil

(Caricature LP)

je vais vous reparler des vapeurs du Docteur Tronchin.

17teniers_medecin

           Alors survient Printemps, un ancien garde-française qui prétend guérir tous ses contemporains de tous leurs maux, avoir trouvé la panacée universelle dans des décoctions de foin. Parti de rien, il a même gagné à cela une jolie fortune, et c’est dans un beau carrosse traîné par de superbes chevaux qu’il s’en va dans Paris visiter ses malades, lorsqu’une requête présentée par la Faculté à M. de Biron l’arrête en si beau chemin, le met à bas de son équipage et le rend à son obscurité.

18

Le fameux médecin Pomme surgit bientôt après. Celui-ci a cru découvrir que « les vapeurs venaient d’un dessèchement, d’un racornissement du système nerveux », et aussitôt d’ordonner, « pour redonner de l’élasticité à ce système », des traitements à l’eau de veau, à l’eau de poulet, « des délayants, des humectants » et surtout des bains tièdes, des bains de cinq, six, huit heures même, si bien que dans l’espace de quatre mois une de ses malades, Mme de Clugny, passe dans l’eau douze cents heures !

19bains

Mais deux grandes dames soignées par lui, Mme de Bezons et la comtesse de Belzunce, étant mortes presque subitement, beaucoup de ses malades l’abandonnent et son étoile pâlit. Force lui est donc de quitter Paris et s’en revenir à Arles, sa ville natale, où de pauvres femmes qui ne peuvent plus vivre sans ses soins l’accompagnent. On peut citer parmi elles la comtesse de Boufflers, qui bientôt le ramènera à Paris et fera tant pour la renommée de « Monsieur Pomme » qu’elle décidera le roi à le consulter.

           On cherche, on souffre, on tâtonne ; mais personne n’est guéri, quand enfin en 1766, arrive Tronchin, « qui voit aussitôt toute la France se presser dans ses antichambres de Paris ».

                                                                       

20_Tronchin_gd

Et aussitôt tout change :

Tronchin fait sortir la femme de sa paresse et de ses langueurs, presque de sa constitution. Il la force au mouvement, aux fatigues fortifiantes. Il lui impose de gros ouvrages,il la fait frotter des salons, bêcher un jardin, se promener en réalité sur ses pieds, courir, s’exténuer : c’est un mot que sa doctrine fait entrer dans la langue de la femme. Il rend ses membres à l’exercice, son corps à la liberté avec ces robes nouvelles baptisées de son nom.

Ces robes s’appelleront les « tronchines » ; elles sont courtes, sans paniers et se portent avec des souliers plats. D’autres mots sont aussi créés : on prétend « tronchiner » lorsqu’on s’en va un bâton à la main, admirer la belle nature, et ce genre de promenade est la « tronchinade », qui n’ira pas sans soulever des protestations. Roussel, dans son «système physique et moral de la femme   », s’élèvera contre elle et attaquera « l’intempérance d’idées qu’elle procure aux femmes », idées qui, « en les charmant, fatiguent les ressorts de leur esprit ».

Mais il n’est point arrivé à ce résultat du jour au lendemain, le disciple de Boerhaave .

21Boerhaave

Et si ses études ont été brillantes, les débuts de sa carrière sont difficiles.

           Nommé « porter », c'est-à-dire bourgeois d’Amsterdam, il commençait à exercer sa profession dans cette ville, lorsque, presque aussitôt, sévit une épidémie de coliques terribles dont presque tous les cas étaient mortels.

            Mes premiers pas, raconte-t-il lui-même, étaient chancelants ; les maîtres qui m’avaient précédé ne montraient guère plus d’assurance. Le silence des principaux auteurs, funeste pour un débutant, la difficulté que présentait le traitement de la maladie me remplirent souvent d’anxiété. La guérison était rare. Bien malgré moi, je fis mes expériences au milieu des morts….

22Hogarth_TheRewardOfCruelty

           Sa qualité d’étranger, son jeune âge, le caractère d’extrême gravité des cas qu’il traite, la rareté des guérisons soulèvent la méfiance. Le voilà en butte aux attaques de confrères plus âgés, déjà arrivés, lesquels voient d’un œil jaloux l’avènement de ce jeune homme que la haute protection de Boerhaave a mis en lumière. Ce qui inspirent au professeur van Sweiten , de l’Université de Leyde, ces réflexions curieuses.

23Medecin

           C’est le malheur attaché à notre métier que les charlatans soient plus estimés que les sages de notre art. Comme l’a très bien dit un poète comique, nous commençons à estimer les médecins quand ils ont atteint l’âge auquel les hommes qui remplissent d’autres fonctions sont jugés inutiles. Méprisez ces maladies de notre art que ne cesseront jamais de proclamer les meilleurs des hommes avec un air de dédain.

            Devant les attaques et plus encore de nombreux insuccès, Tronchin est bien près de quitter Amsterdam. Pourtant, sur les conseils de Boerhaave, il résiste, il tient tête à l’orage, et bientôt il écrira :

        Je commence à jouir des fruits de mes petites victoires, car j’ai eu bien des ennemis à combattre que je retrouverai partout où je voudrai aller m’établir. Je puis, sans m’abuser, espérer quelques agréments dans la suite et me flatter de cueillir des fleurs dans les sentiers que j’ai trouvés couverts d’épines….

24Brueghel

Tronchin est en effet bon prophète. Cette jalousie, cette animosité, il les retrouvera bien souvent au cours de sa carrière, sort réservé à tous les novateurs, à ceux qui vont à l’encontre de la routine, de l’ignorance, qui marchent en avant avec des idées nouvelles vers le progrès.

           Comme une récompense à son endurance, la protection de Boerhaave est devenue de plus en plus efficace au jeune médecin. Ce sont des malades que le grand praticien envoie à Tronchin. Il dit de lui :

           - C’est un autre moi-même ; vous pouvez me consulter sans quitter Amsterdam, en lui parlant. Il lui écrit :

25

        Je suis heureux chaque fois que je constate par le témoignage de mes concitoyens que vous remplissez tous les devoirs d’un bon médecin et que vos conseils sont loués pour leur sagesse et leur heureux résultat. Etre utile au prochain est c e qu’il y a de plus grand dans l’homme.

           Au contact d’hommes d’un tel caractère et aussi par son mérite personnel, Tronchin voit peu à peu sa personnalité mise en lumière, monter au-dessus des foules et s’imposer à ses contemporains. Il arrive, il est arrivé, à trente ans il est quelqu’un !

           Maintenant, de tous côtés, ainsi qu’on faisait pour son maître, on se prend à le consulter. C’est le médecin du maréchal de Saxe, Sénac, aussi premier médecin de Louis XV, qui sollicite son avis sur la cure de coqueluche ; c’est Quesnoy, le chirurgien ordinaire du roi, qui demande à Tronchin d daigner lui faire part de ses réflexions sur un ouvrage qu’il aura l’honneur de lui envoyer, etc., etc.

A Suivre… !

Et pour mettre le feu, il vous faudra attendre

feu

(Caricature Large)

12 décembre 2009

Etes-vous inquiet pour ma santé… ?

1

(Caricature Ygreck.ca)

Je vous rassure, si je ne suis pas vacciné contre la grippe, je me suis fait vacciner contre les gaffes au cas où, car je suis en pétard contre les médias qui me gonflent avec l’état de santé de Nyjohn Dayhalli.

Vous ne connaîssez-pas, jamais entendu causé ? Je ne vous parle pas d’un émir d’une pétroroyauté, mais d’un mec qui un jour où l’autre fera comme les copains, il devra rendre son bulletin de santé.

2vie_mort

FMB télé a même lancé un sondage, c’est qu’il faut coller à l’actualité. Maintenant qu’on a fait plaisir aux mouches à merde en leur ayant livré tous les détails d’une fillette déclarée disparue et finalement assassinée par les parents.

3dejan_Rasic

(Tableau Dejan Rasic)

Dommage qu’ils n’aient pas encore réussi à avoir des photos de l’autopsie ; ils ne désespèrent pas de les obtenir en 3D et les diffuser avec l’odeur.

4

Donc en attendant on nous repasse en boucle la même bouillie de merde.

Je hais ce genre de reportages et je mets dans le même panier à ordures tous ces chacals qui se précipitent pour acheter les journaux spécialisés ou passent d’une chaîne à l’autre en espérant avoir un détail nouveau. Il faut dire qu’il est vital de savoir si l’infirmière anesthésiste portait une culotte ou un string ? Vous ne voyez pas l’importance ? Je vous la donne : avec un string, l’opéré a plus de chances de recevoir des ondes positives et de sortir requinqué d’un comas artificiel.

5

(Dessin Ashley Coopad)

J’ai déjà prévenu mes chaisières d’éviter de faire brûler des cierges, il n’y en aurait pas assez, si d’aventure on devait organiser des funérailles nationales. Les marchands du temple commencent à flairer le fric à faire.

J’ai même entendu dire qu’une cellule de crise s’est réunie en urgence, pour dans le cas ou Camus ne serait pas Panthéonisé on rentabiliserait les dépenses engagées en …(Je ne vais pas vous en dire plus, tout le monde connaît la chanson).

6

Là il faudrait agrandir la place pour les pleureuses professionnelles, les concierges, les midinettes, les éphèbes etc. Pour ne point vous infliger une liste indigeste, je résumerai en disant : tous ceux et celles qui ont un tibia ou un péroné à la place du cerveau (merci à mes parents de m’avoir légué Hue et Dia comme neurones suffisamment intelligents pour ne point en faire partie).

Pour Victor Hugo, ce n’était qu’une pacotille en noir et blanc.

Là on allumera le feu… !

A mon tour de vous poser une question :

7

Etes vous inquiet pour la santé de tous ces enfants anonymes qui n’ont pas la chance de bénéficier d’un tel battage médiatique… ?

P.S : J’aurais pu m’inquiéter de l’état de santé de Johnny, mais je laisse le soin aux spécialistes de le faire, ne voulant pas être accusé de mettre un billet racoleur pour mes stats… !

Merdum, j’ai failli oublier de vous dire que j’en ai marre de :

8j_en_ai_marre

Mis à part ma grinchitude,  je vais bien, j’ai les urines claires, et ma cure a augmenté ma virilité ; j’arrive à me faire pipi sur les genoux alors que début novembre j’arrosai mes pattes… ! J'ai gaffé? Dois-je pour ma santé me faire revacciner?

9Coucou

8 décembre 2009

Mouflons du Caroux...!

DSC03038

Le montage photo suivant pour vous faire partager le plaisir que j’ai éprouvé à les observer en pleine nature.

Heureusement que parmi les viandards qui prennent leur pied en les tuant, de temps en temps, certains n’ayant pas le pied si agile, (surtout quand ils ont chargé la mule au gros rouge) se rétament la tronche après avoir essayé de voler.

chasse3

De temps en temps, ils sont tellement avinés qu’ils voient des mouflons partout et quand mes saints favoris : St plomb et St Ricochet s’en mêlent, on a droit presque tous les jours à de la viande froide mise au congélateur dans les morgues… !

Vous en doutez… ?

Allez faire un tour chez mon pote "Tao" qui en tient la comptabilité. Vous y croiserez les sadiques de cette tradition d’un autre âge ; prenez le temps de lire les commentaires des billets.

rambo

Vous jugerez des arguments débiles des « Rambos », ou autres Audrey… !

30 novembre 2009

Mes chasses aux mouflons… !

1DSC03077a

Je vous rassure, pas question comme les viandards, armé d’un fusil ou d’un arc de les mettre en joue. Il suffit de se rendre dans les gorges de Colombières

2colombieres2009

(Haut des gorges proximité hameau de La Fage)

3colombieresa_2009

(Versant est, sur la gauche, *chemin des Fleisses)

4heric2009

Ou dans les gorges d’Héric, à partir du Roc Noir ou Roc de Lioussés (sur la gauche de la photo du desssus),

1,5 km

à l’ouest du hameau de Douch.

5DSC03042

En continuant plein nord, après la borne de Candes à 1003m d’altitude on arrive à proximité du Coulet d’estrets et du ravin du Mayne (photo du dessus).

6DSC03033

En s’armant (pas d’un fusil) mais d’un peu de patience vous pourrez y voir de nombreux mouflons, et muni d’un A.P.N leur tirer le portrait.

7DSC03059

D’autant que certains n’hésitent pas à organiser un petit défilé, avec plusieurs passages,

8DSC02977

Il y en a même qui prennent la pose.

9DSC03082

Pendant que d’autres vous regardent dans les yeux en vous demandant si vous avez eu le temps de prendre plusieurs clichés… ?

10DSC02970

Je ne comprends  toujours pas comment on peut tuer ces animaux… ?

Les chasseurs, ne perdez pas votre temps à venir argumenter, vous ne me ferez pas changer d’avis, la chasse n’a plus sa raison d’être… !

*Ce chemin de randonnée démarre à côté du col des Avels à

1 km

du hameau de Rosis et vous emmènera au village de Colombières sur Orb par le versant est des gorges.

P.S : Ce billet en attendant d’avoir suffisamment de pression et lâcher la vapeur pour publier la suite attendue de « Madame a ses vapeurs ».

Toutes les photos sont des photos personnelles prises ces jours-ci dans le massif du Caroux.

Référence: Les lieux cités sont facilement repérables sur la carte IGN au 1:25000 Lamalou-Les-Bains/ L'Espinouse.Le Caroux

5 novembre 2009

Madame a ses vapeurs (2)… !

11Mme_Depinay

« Les vapeurs c’est l’ennui » dira Mme d’Epinay. « Les vapeurs, c’est la mauvaise hygiène » diront les écrits du temps, ces repas pris à des heures irrégulières, ces soupers tardifs où l’on mange jusqu’à l’indigestion ; cette cuisine étrange composée de mets épicés, « de jus de coulis, d’épices, de brûlots », un « sublimé de succulence donnant au jeu des organes des effervescences factices »,

11b_th_HOREMANS

l’abus tant de fois dénoncé du thé, du café, du chocolat – cet innocent chocolat considéré par nous d’une nature tellement inoffensive et condamné alors par la médecine comme excitant – l’usage des parfums entêtants et de ces liqueurs de Lorraine que tous achètent depuis peu.

12frenchfashion

« Les vapeurs » viennent de ce « corps de baleine qui comprime les organes et embarrasse la respiration », que la femme porte en sortant du maillot et portera toute sa vie, et sans lequel elle ressemblerait à ces êtres informes, dénommées « femmes de campagne », dont la seule pensée fait frémir d’horreur. Et sur ce «corps de baleine » l’on versera des flots d’encre.

12a_frenchfashion

Il y aura des livres, des brochures sur « la dégradation de l’espèce humaine par l’usage des corps à baleines » ; on entreprendra contre les « corps baleinés » une véritable croisade qui…sera du temps perdu et ne convaincra personne. Je vous l’ai bien dit, Mesdames, il n’y a rien de neuf sous le soleil !...

« Les vapeurs » viennent de l’abus des fards, prétendra-t-on encore.

13

        De l’habitude du blanc et du rouge qu’on ne portait autrefois qu’après le mariage, qu’on voit aujourd’hui aux joues des jeunes filles et dont la femme abuse avec plus d’excès à mesure qu’elle vieillit ; usage malsain de préparations plus malsaines encore ; ce blanc n’est pas toujours du blanc de Candie, fait de coquilles d’œufs ; il est souvent composé de magistères de bismuth, jupiter, saturne, de céruse ; ce rouge ne se tire pas seulement de matières animales ou végétales comme la cochenille, le santal rouge, le bois de Fernambouc, mais aussi de minéraux comme le cin abre, le minium, de minéraux de plomb, de soufre et de mercure calcinés au feu de réverbère.

14jefferson_a_paris

Et que de maux venant de là, de ce  blanc et surtout de ce rouge, dont le plus inoffensif, le carmin même, le rouge végétal, le rouge de Portugal, si renommé comme le plus beau et le plus haut en couleur, est abandonné par les femmes à cause des douleurs de tête et des démangeaisons qu’il leur cause ! Des boutons, des fluxions du visage ou des gencives, c’est le moindre inconvénient de cette enluminure et de ce plâtrage ; le blanc et le rouge ne gâtent pas seulement les dents, ils font plus qu’abîmer les yeux, jusqu’à menacer la vue ; ils attaquent tout le système nerveux et amènent dans tout le corps des désordres qui ne s’arrêtent qu’à la cessation de leur emploi.

(La femme au XVIII) siècle, E. et J. Goncourt)

«Les vapeurs» viennent des mauvaises lectures, de ces romans sur lesquels la femme pleure, vibre, se passionne durant ses longues insomnies…

15HOGARTH

« Les vapeurs», c’est la vie mondaine à outrance…

«Les  vapeurs », viennent de tout, de partout, chacun dit son mot là-dessus, personne ne résout la question, les « traités des affections vaporeuses » pleuvent. Chaque médecin écrit le sien, ce qui ne remédie pas à grand’chose, car le mal vient de s’aggraver de ceci qu’il est devenu une mode. « Les vapeurs » finissent par être « bien portées », par être « ce que l’on doit être ».

           Et voilà une société entière atteinte de cette étrange maladie, sorte de névrose prenant toutes les formes, tournant à la mélancolie, à l’hypocondrie.

16Gerard_Dou

           S’il est cependant de bon ton d’en être atteint, il est également du meilleur ton de chercher à se guérir du mal à la mode.

On s’adresse donc aux médecins, qui ne perdent point si belle occasion de multiplier les purgatifs et les saignées. On s’adresse aux empiriques, aux charlatans ; les uns préconisent des emplâtres sur le nombril, les autres des frictions en rond avec un tampon de flanelle sur le creux de l’estomac, on essaye des toniques, des excitants, des anti-spasmodiques ; on n’arrive à rien, ces divers traitements ont des effets plus déplorables les uns que les autres.

A Suivre… !

Publicité
Publicité
Grains de sel
Publicité
Grains de sel
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 059 352
Publicité