Art d’Islam au Louvre...!
Dotée de plus de 14 000 objets et complétée admirablement par les 3 500 œuvres déposées par le musée des Arts décoratifs, dont beaucoup sont inédites, la collection du département des arts de l’Islam témoigne de la richesse et de la diversité des créations artistiques des terres de l’Islam.
(Le baptistère de Saint Louis)
C’est l’un des plus grands chefs d’œuvre de l’art islamique. Il constitue une énigme : aucune inscription sur cet objet incontestablement princier n’indique le nom de son destinataire. Le surnom du bassin n’apparaît pas avant la seconde moitié du 18e siècle. Il suggère que l’objet fut rapporté en France par Louis IX, mais lorsque celui-ci mourut en 1270 le bassin n’existait pas encore. Ce dernier a servi au baptême des enfants de France, en particulier à celui de Louis XIII à Fontainebleau en 1601. En 1856, le bassin sort du Louvre et sert une ultime fois pour le baptême, à Notre Dame de Paris, du prince impérial Napoléon-Eugène, fils de Napoléon III. Deux écus sur le rebord intérieur, aux armes de France, ont été ajoutés au 19e siècle.
(Pyxide d’al-Mughira)
Ce chef-d’œuvre taillé dans un seul bloc d’ivoire a été réalisé à la cour umayyade d’Espagne pour le prince al-Mughira. La boite déroule un cycle d’images (pas moins de quarante-huit figures, soixante-neuf avec celles du couvercle), présentant notamment des cavaliers, une scène de trône et un combat d’animaux. Les symboles et emblèmes du pouvoir légitime figurant sur cette sculpture illustrent la lutte des Umayyades face aux Abbassides.
(Le chandelier au canard et aux félins)
Cet objet est un chef-d’œuvre de l’art du métal. Il a en effet été exécuté dans une seule feuille métallique circulaire, entièrement travaillée au repoussé. Un seul autre chandelier, conservé au Caire (musée d’Art Islamique), est identique à celui du Louvre : tous deux formaient probablement une paire, peut-être une commande à destination d’un prestigieux monument.
Sources : Musée du Louvre.
On ne peut nier que la rencontre de cette civilisation, par le canal de nombreux voyageurs (négociants, pèlerins, croisés, étudiants) a peu à peu gagné une grande partie de l’Europe, où elle joua un rôle déterminant dans l’éclosion de la civilisation occidentale.
Pour mieux comprendre ce que l’orient a apporté à l’occident, notamment à travers l’art de l’islam, je vous conseille de lire : "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident (Allahs Sonne über dem Abendland)» de Sigrid Hunke". Dans son ouvrage elle s’appuie sur les apports de la civilisation islamique à l'Occident comme la médecine, la psychanalyse, la chimie, la physique, l’astronomie, les mathématiques, l’architecture, la musique, la poésie. Sur le plan astronomique, elle décrit méticuleusement les instruments de mesure arabes et leurs améliorations ayant transité par la suite en Occident (le sextant). L'ouvrage se termine sur un appel à la reconnaissance mutuelle entre monde occidental et oriental :
« La haine religieuse et l'intolérance ont toujours été les pires conseillères des peuples, leur fomentation l'ennemi de toute vie et de tout progrès. Que les peuples ne puissent, au contraire, atteindre leur plus grand épanouissement sans des échanges et une considération réciproque, sans l'ouverture de toutes leurs frontières et une amicale concurrence, voilà ce que ne manque pas de confirmer l'histoire étrange (marquée à la fois par la répulsion et l'attirance, l'hostilité et l'envoûtement) des relations entre le monde musulman et l'Occident, relations, qui en dépit de la méfiance et de la haine ont été pour l'univers un immense bienfait ».
Vœu pieu et utopique quand l’histoire récente est bien là, avec ses désillusions face à l’intégrisme d’un islam politique moyenâgeux, intolérant et sectaire. Quand on voit le rapport que ces barbares entretiennent avec l'art (destruction de nombreux monuments, de tout témoignage ancien que l'islam nous a laissé, sans parler des massacres); ce n'est que la partie immergée de l'iceberg, si l'on n'y met pas rapidement fin il va nous submerger.
Musiques du montage vidéos-photos :
Souad Massi : « Le bien et le mal »
Assala Nasri.