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Grains de sel
16 mars 2016

Colombie la guerre que nous n’avons pas vue… !

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«  La vie n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient ». Gabriel García Márquez

Représenter l’inracontable, telle est la mission que s’est donné l’artiste Juan Manuel  Echevarría à travers l’exposition. Pour beaucoup de Colombiens, en particulier les citadins, la guerre reste inconnue et étrangère, le conflit armé se déroulant principalement dans la forêt amazonienne.

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(Mon 1er dépeçage-Julio 2008)

Cette guerre qui échappe à tous les regards a perduré pendant plus d’un demi-siècle dans les territoires reculés de la Colombie où s’affrontent guérillas, paramilitaires et forces gouvernementales.

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Sur les murs de l’exposition, 27 peintures rendent ainsi compte de massacres, châtiments, séquestrations, viols et scènes de trafic de drogue. Les peintures ont été créées par des femmes et hommes ayant participé au conflit armé en Colombie, entre 1960 et les années 2000 : guérilleros, paramilitaires, tous étaient soldats. Ils ont été témoins d’actes d’une extrême violence, ils ont eux-mêmes parfois commis des atrocités : c’est leur propre histoire qu’ils racontent.

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(À gauche :Sans laisser de traces, John Gerardo)

(À droite :Terreur et désespoir pour le para-militantisme, Silfredo)

 « Ces peintures n’ont pas un grand intérêt, l’intérêt est dans ce qu’elles racontent, dans le fait de faire savoir ce qui s’est passé »

« Personne n’a appris à personne à peindre. On leur a seulement donné du matériel », précise l’artiste à l’origine du projet. Du matériel (peinture et tablettes en bois de 50 x 35 cm) fut remis à chaque participant selon ses désirs, pour qu’à l’image des pièces d’un puzzle, il puisse construire son image. Juan Manuel Echavarría a substitué les pinceaux aux armes pour faire émerger ce qui ne pouvait être dit. Sous l’apparence naïve d’un dessin coloré aux formes sommaires émergent une violence et une barbarie. « Et si les œuvres réalisées par d’anciens bourreaux révèlent la cruauté et l’horreur de leurs actes, elles ont aussi pour but d’éduquer contre la guerre », explique Juan Manuel Echavarría.

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J'ai beaucoup aimé cette photo, où l'on ne peut pas dire qu'il n'y a plus un chat.Tout un symbole...! Ce sont des photographies d’écoles abandonnées durant la guerre dans les villages colombiens, qui nous  plongent dans une drôle d’atmosphère, pesante.

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 Une des salles est consacrée à une série de tapisseries brodées, réalisées par 15 femmes afro-colombiennes d'un village. "Les brodeuses de Mampujan".

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Le village de Mampujan était situé entre Carthagène, ville portuaire, prospère et touristique (et lieu de transit de drogue), et los Montes de Maria, région montagneuse et sauvage. En 2000, le village est massacré par un groupe de paramilitaires narcotrafiquants qui réquisitionnent les lieux dans le but d’organiser leur trafic incognito. Une partie des habitants est tuée, 245 familles sont déplacées contre leur gré.

 

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Juan Manuel Echavarria raconte : « Elles sont allées très loin dans leur mémoire. Elles ont brodé un tapis dans lequel elles s’imaginaient vivre en Afrique, un autre sur la traversée et l’esclavage. Elles ont raconté l’histoire des enchères négrières ici à Carthagène »

Pour vous faire une idée plus complète de cette exposition, je vous invite à visionner le montage vidéos-photos.

 

Sources : Dossier de Presse.

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Commentaires
G
@ Vi revolte: Pour la démarche artistique, comme toi, j'ai beaucoup aimé, même si les tableaux peuvent sembler très simpliste dans leur élaboration. Je te rejoins, quand tu écris qu'il faut dénoncer les guerres, car ce qui se passe loin de chez-nous peut du jour au lendemain nous tomber sur "la gueule"; l'histoire aime repasser les plats.<br /> <br /> Bisous d'harmonie...!
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V
Que de commentaires fatalistes plus haut ! Moi, je pense que justement il ne faut pas être fataliste et qu'il faut dénoncer, expliquer, parler, pour essayer que cela ne se reproduise pas ou plus ! je trouve cette démarche artistique très intéressante, bien plus intéressante que de regarder les nouvelles à la télé où en effet on nous parle de massacres tous les jours à tel point que cela devient impersonnel, que cela devient une banalité; mais les guerres ne doivent pas être banalisées, elle doivent être dénoncées même si elles ne nous "concernent" pas , même si tout ça se passe dans des pays lointains, même si nous avons la chance de vivre dans une démocratie; il faudrait voir justement à préserver notre démocratie et pour la préserver on ne peut pas, on ne doit pas oublier d'autres pays, d'autres êtres humains qui n'ont pas cette chance. D'ailleurs, à force de ne rien faire, de laisser faire, de penser que c'est bien loin, ça pourrait bien nous revenir à la figure un jour ....
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.
Toutes les guerres sont accompagnées de leurs horreurs, exécutions sommaires, viols, meurtres, pillages.....il ne faudrait jamais les commencer mais...il y en a toujours eues, alors (Quand les hommes vivront d'amour....mais nous nous serons morts, mon frère).<br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> Gilles
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E
Bah... tu sais, plus besoin de se "référer" à la Colombie ! Mardi, il y a eu un règlement de comptes très explosif entre narcotrafiquants en plein centre de Berlin !<br /> <br /> http://www.welt.de/vermischtes/article153365286/Sie-wollten-bewusst-ein-Zeichen-setzen.html
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B
mouais....c'est loin et je ne me sens pas concernée par ce genre de truc ! depuis le temps qu'ils se massacrent ! <br /> <br /> bises j'menfoutistes
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