Epitaphe d'un général
La Pasquinade
La Pasquinade, directement empruntée à la vie populaire de Rome, désigne une plaisanterie satirique et relève de l’épitaphe et de l’affichage mural.
Elle tire son nom d’une statue antique « Pasquino » en très mauvais état, érigée à l’angle du palais des Orsini, et sur le socle de laquelle, depuis le XVI siècle et jusqu’en 1870, on apposa des critiques plus ou moins courtes, relatives aux personnages en vue et aux événements de l’actualité.
Calomnies ou vérités, également interdites, s’y mélangeaient. Ces satires ou pamphlets anonymes, ridiculisaient publiquement leur sujet (qui était souvent le pape), un des plus célèbre a été destiné au pape Urbain VIII (1623-1644) de la famille de Barberini : De Quod le barbari de fecerunt non, le fecerunt Barberini, « ce que les barbares n'ont pas fait, le Barberini a fait ».
Pasquin aurait été le nom d’un tailleur de la cour pontificale du XV siècle, à la fois bien informé et médisant.
Une énorme statue de divinité fluviale « le Marforio »,
considéré comme l'associé du « Pasquino » était chargée de le faire parler.
Par exemple sous l’occupation française de 1809/1813 :
Marforio : Est-il vrai, Pasquin, que tous les Français soient des voleurs ?
Pasquin : Tous, non, mais une bonne partie (una buona parte).
Epitaphe d'un poète
« Mantua me genuit, Calabri rapuere, tenet nunc, Parthenope cecini pascua, rura, duces » que l’on peut traduire : « Mantoue me donna la vie, la Calabre [Brindes] la mort, Naples la sépulture. J’ai chanté les bergers, la campagne et les héros [les chefs].
Le deuxième tableau pour vous aider à situer l'époque!
Pour un employé des pompes funèbres!
Loup, vu ta parfaite connaissance des épitaphes, je te soupçonne d'avoir mis tes crocs à disposition des croques morts! Tu en veux encore? En voilà deux autres: Bon appétit!
« Ci-gît, nourriture pour les vers le corps de [……], imprimeur.
Comme la couverture d'un vieux livre, dont les feuillets sont déchirés, dont la reliure est usée, mais l'ouvrage ne sera pas perdu; car il reparaîtra, comme il le croit, dans une nouvelle édition, revue et corrigée par l'AUTEUR. »
Épitaphe d’un contrefait !
Qui écrivit son épitaphe à l'âge de 22 ans
Celui qui ci maintenant dort
Fit plus de pitié que d'envie,
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.
Passant, ne fais ici de bruit,
Prends garde qu'aucun ne l'éveille ;
Car voici la première nuit
Que le pauvre [……] sommeille.
Epitaphes pour les vacances
A la veille de vous abandonner pour quelques jours, je vous livre quelques épitaphes pour vous faire les dents (les crocs pour LOUP BLANC).
Ci-gît qui fut vingt ans pucelle
Quinze ans catin et sept maquerelle.
Passant ne pleure pas ma mort,
Si je vivais tu serais mort
Mes chers amis, quand je mourrai
Plantez un saule au cimetière.
J’aime son feuillage éploré ;
La pâleur m’en est douce et chère
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai.
Sur votre tombe on mettra pour épitaphe "enfin froide" (épitahe pour la dame en dessous) Qui lui répondit: Et sur la votre, on mettra "enfin raide"
Epitaphe d'un malheureux, suite
Ne voulant pas que CINNAMON meure idiote, et afin que LOUP retrouve l'encre de sa seiche pour écrire la réponse; je vous donne quelques éléments de plus.
Il proclama l'égalité de tous devant la loi, abolit le servage, favorisa l'accès de la paysannerie à la propriété et établit un impôt foncier payable par tous, nobles compris.
Il eut deux sœurs qui, devenues reines, pratiquèrent une politique conservatrice, alors que lui-même mettait en œuvre un programme très progressiste, fondé sur une sorte de philanthropie démocratique.
Il proclamait : « J’ai fait de la philosophie la législatrice de mon empire ».
Alors vous y voyez plus clair?
Epitaphe d'un malheureux
L’abeille emblème des souverains
L’organisation de la ruche, l’obstination laborieuse des chercheuses de pollen ont frappé l’attention des souverains, qui ont pris l’abeille comme symbole de leur action et, dans la mesure où la reine de la ruche n’a pas de dard, comme signe de leur volonté de paix.
Ainsi Louis XII (1498 – 1515) entra dans Gènes en habit blanc semé d’abeilles d’or portant la devise « Rex non utitur aculeo » (Le Roi ne se sert pas d’aiguillon).
Le Pape Urbain VIII (1623 - 1644) sema sur les monuments romains les trois abeilles héraldiques de la grande famille des Barberini, à laquelle il appartenait.
A cause de ses sympathies pour Paris, où il avait été nonce, on inscrivit sur son blason : « Gallis mella dabunt, Hispanis spicula figent » (Elles donneront du miel aux Français. Que leurs dards piquent les Espagnols) ! A quoi un Espagnol répondit : « Spicula si figent, emorientur apes » (Si elles enfoncent leurs dards, les abeilles meurent).
Pour mettre tout le monde d’accord, Urbain VIII s’empressa de propager ce distique :
« Cunctis mella dabunt, nulli sua spicula figent
Spicula nam princeps figere nescit apium » (Elles donneront du miel à tous, et ne piqueront personne, car le roi des abeilles ne sait pas piquer).
Le premier souverain d’Occident à utiliser l’abeille pour emblème fut Childéric 1er (457 – 481), père de Clovis, dont le trésor, retrouvé à Tournai en 1653, comportait des mouches à miel en émail cloisonné.
Le dernier fut Napoléon, dont le manteau, lors de son sacre, était tout brodé d’abeilles d’or. Ce symbole, quand il fut copié par le Second Empire, permit à Victor Hugo d’invectiver Napoléon III dans Les Châtiments (1853) :
« O sœurs des corolles vermeilles,
Filles de la lumière, abeilles,
Envolez-vous de ce manteau ».
« Les abeilles pillotent de çà de là les fleurs, mais elles en font après le miel qui est tout leur ; ce n’est plus thym ni marjolaine". (Montaigne, Essais, 1588)
La manière dont le miel est produit par l’abeille à partir de la fleur a paru symbolique de l’art d’acquérir une culture personnelle à partir des livres d’autrui.
Autodidacte, j'ai beaucoup butiné dans les livres, curieux et gourmand, je ne suis pas prêt de m'en lasser!