Préciosité du langage !
La préciosité, phénomène social, sentimental et intellectuel qui affecta un cercle restreint de la société parisienne, devint très à la mode dans les années 1653/1656.
En 1659, Molière en fit une comédie à succès, « Les Précieuses ridicules », tout en disant que ses personnages étaient de « mauvais singes », dont les véritables Précieuses n’avaient pas lieu de s’offenser. On s’accorde à penser aujourd’hui que la préciosité fut en son temps un mouvement de libération de la femme.
Des expressions jadis précieuses, le parler quotidien y a gagné des locutions imagées plus durables.
Je vous en livre quelques unes : faire figure, être sous les armes, personne de petite vertu, s’ajuster, être brouillé avec le bon sens, tenir des propos de corps de garde, avoir l’intelligence épaisse, s’embarquer dans une mauvaise affaire, être d’humeur communicative, le mot me manque, laisser mourir la conversation, travestir sa pensée, les bras m’en tombent, perdre son sérieux, faire figure dans le monde etc.
Je vous propose de vous installer confortablement dans une commodité de la conversation de la Chambre bleue d’Arthénice et, virtuellement de me dire à quoi correspondent les expressions suivantes :
- Oter le superflu de cet ardent
- Aller visiter les naïades
- Mulets baptisés
- Délabyrinther ses cheveux
- Trônes de la pudeur
- Coussinet d’amour
- Nourrisson des muses
- Conseiller des grâces
- Imprimer ses souliers en boue
- Soucoupe inférieure
- Bouillon des neufs sœurs
- Les chers souffrants
- L’ameublement de la bouche
- Les mouvantes
- Le sublime
- La mémoire de l’avenir
- La Toute-puissante
- Un bain intérieur
Je reviens dans un moment, j’espère que vous n’allez pas sombrer dans les bras de Morphée !