Le 06 avril, je tournais le dos à la Porte d’Espagne et je laissais derrière moi l’enceinte fortifiée de Saint-Jean-Pied-de-Port.
Pourquoi j’étais là, avec dés les premiers hectomètres effectués, la rude montée vers Honto et le franchissement des Pyrénées ?
Le déclic, avec la petite graine qui doucement avait germée, avait eu lieu trois années plus tôt.
Au cours de l’été 2003, je m’étais rendu à Compostelle (en voiture), par le Camino del Norte, suivi d’un retour par le Camino Frances.
Ce voyage n’avait pas été planifié et je m’étais retrouvé à Compostelle sans but précis.
Tout le long de l’itinéraire, j’avais aperçu de nombreux marcheurs, qui au fil des rencontres étaient devenus des pèlerins.
Je m’étais dit : «ce doit être super de partir avec un sac pour viatique,
et de prendre le temps d’admirer la nature, tout en visitant les nombreuses églises ou monuments jalonnant le chemin ».
« Il n’y a que le premier pas qui coûte ». Ce vieux dicton, pour le randonneur au départ d’une pérégrination de plusieurs semaines, sur des chemins inconnus allait m’en révéler sa signification profonde.
Je n’arrivais pas encore à savoir quels avaient été, le ou les motifs déclenchants. Un challenge ?
Soif d’aventure, tentation de se surpasser, goût du risque, volonté de se prouver quelque chose, besoin de s’éloigner du quotidien, recherche de solitude, occasion de réfléchir, de se pencher sur le passé, de méditer, découverte de la richesse culturelle ?
Un seul dont j’étais sûr, le côté spirituel et religieux n’en faisait pas partie.
Le 1er Mai, après 800 Kms, j’étais à nouveau à Compostelle, avec pleins de souvenirs.
Cette pérégrination m’a permis de :
- Jouir de paysages superbes.
- Visiter de nombreuses églises et monuments (mon regard toujours aux aguets de « Suricate » a été comblé bien au-delà de ce que je pouvais espérer).
- Rencontrer des pèlerins de toutes origines et nationalité.
- Trouver un esprit d’entraide hors du commun. Nous étions sans provisions à Santibanez de Valdeiglesias, petit village où le seul petit café restaurant était fermé. Je pense à cette famille qui n’a pas hésité une seconde à nous ouvrir sa porte pour nous offrir du pain et des petits gâteaux « confectionnés en notre honneur », après nous avoir convié à leur cuisson.
Merci mille fois Madame Castrillo ; un de mes meilleurs souvenirs !
- Être pris pour un touriste « Américain », ce fut le cas dans cette épicerie d’Azofra où l’épicière m’a fait payer deux fois plus cher des barres de céréales.
J’en ai eu confirmation par la fille de l’hospitalero de l’albergo. En Espagne les prix ne sont pas toujours affichés !
- Se surprendre ; n’est-ce pas Loïc, « Calzadilla de la Cueza Reliegos : 56 Kms !
- Ne pas renoncer à 250 Kms du but malgré les débuts des petits bobos !
Mes doigts de pieds s’en souviennent !
Pour au bout, la récompense.
Je vous invite à aller regarder les photos (à ce jour jusqu’à Fromista) de ma pérégrination dans les albums : « Compostelle ».
P.S : Suite des photos dans les jours à venir.