Per Aspera ad Astra (Par des sentiers ardus jusqu' aux étoiles) est la devise figurant sur les armoiries de la ville de Schwerin.
La devise est une sentence accompagnant généralement les armoiries ou l’emblème d’un personnage, d’une famille, d’une ville, d’une région, d’un Etat, la devise a constitué pendant des siècles un genre littéraire, mais aussi social et politique, très pratiqué et très varié.
Elle dut d’abord être mot de passe ou cri de ralliement. Elle devint tout aussi bien maxime, morale, calembour, énigme, commémoration, acte de foi politique ou religieuse.
Elle s’exprima en latin, en grec rarement, en français, dans un dialecte breton ou provençal, dans une langue étrangère. Elle eut un rapport avec le motif graphique et symbolique qu’elle accompagnait. Mais ces principes généraux ont comportés beaucoup d’exceptions surtout au XVIIe siècle, âge d’or, mais aussi crépuscule, de la devise, d’autant que certains « objets » importants : drapeaux, épées,
cadrans solaires, médailles et monnaies, ont pu avoir leur devise propre et qu’un personnage ou une dynastie purent avoir plusieurs devises.
Le premier usage des devises en Occident paraît remonter au cri de ralliement des croisés, ainsi que l’attestent les choix de plusieurs familles !
Jérusalem ! Blondel d’Aubert
Dieu le veut ! Godefroy de Bouillon
Sine Cruce, mors ! (Sans la croix, la mort !) Blondy de La Croix
Saladin ! Anglure
Mais si l’on excepte le cri de ralliement : Montjoie ! Saint-Denis ! les rois de France n’ont commencé à utiliser continuellement les devises que lorsque l’usage de celles-ci s’est généralisé à la fin du XVe siècle, même s’ils eurent auparavant des couleurs, des armes (blasons), des surnoms propres à chacun d’eux.
Louis XI : Qui s’y frotte s’y pique, avec pour emblème un fagot d’épines, mais aussi : Qui ne sait dissimiler ne sait régner.
Sa fille la régente Anne de Beaujeu : Espérance, avec un cerf-volant.
Charles VIII : Los (Gloire) en croissant.
Louis XII : Cominus et enimus (De près et de loin) avec un porc-épic qui, croyait-on, pouvait lancer ses épines comme des flèches.
François Ier : Nutrisco et extinguo (Je m’en nourris et je l’éteins) avec une salamandre entourée de flammes. Cette sorte de lézard inoffensif avait, croyait-on, la faculté de vivre dans le feu. C’était un thème obsessionnel de François Ier depuis l’âge de dix ans. Chambord en contient, dit-n, plus de 4ooo représentations.
Henri II : Donec totum impleat orbem (Jusqu’à ce qu’il remplisse l’univers), avec un croissant de lune ; allusion, semble-t-il, à la passion du roi pour Diane de Poitiers don t le prénom désignait la déesse lune.
Henri III : Manet ultima caelo (La dernière m’attend au ciel), avec deux couronnes à terre, celles de Pologne et de France, et une troisième en l’air.
Henri IV : Invia virtuti nulla est via (A la vertu, point d’obstacle), avec Hercule domptant l’hydre, allusion aux guerres de religion.
Louis XIII : Erit haec quoque cognita monstris (Celle-ci aussi sera connue des monstres), avec Hercule et massue.
Louis XIV : Nec pluribus impar, avec un soleil rayonnant sur une mappemonde. Latin alambiqué, difficile à traduire : Non inférieur à plusieurs, que l’on peut interpréter : Je peux tous les battre (les autres Etats) ou : Je suis plus fort que tous mes ennemis réunis.
Là s’arrêta l’usage monarchique des devises, mais l’Etat royal adopta : Dieu protège la France, qui, malgré divers aléas, subsista sur la monnaie jusqu’au XXeme siècle.
Les souverains européens eurent leurs devises.
Charles Quint : Plus ultra (Plus outre), c'est-à-dire (Toujours plus avant).
Henri VIII arbora une grille de prison avec : Securitas altera (Une autre sécurité).