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Grains de sel

22 mars 2010

Les poupées gonflables du Vatican… !

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(Caricature Barrigue)

L’Eglise catholique n’a pas changé, elle ne peut changer : dogmatique, professant des "vérités" qui, par leur absurdité, défient toute raison, s’ingéniant, en jouant des peurs et des interdits à priver tout être de son intelligence et de son esprit critique.

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(Caricature Mykaia

Devant l’ampleur de la montée de l’Islam qui avec ses intégristes est en train de lui damer le pion, elle n’a rien trouvé de mieux que d’essayer de relancer une pratique obsolète en faisant de la pub pour le carême.

Après tout le ramadan marche très bien alors pourquoi pas pour les endoctrinés cathos.

J’y vois un avantage, les prêtres pédophiles (et ils sont nombreux, chaque jour il en sort un du fond de sa sacristie; à ce rythme on ne va pas tarder à en voir la soutane remontée devant le parvis des églises)

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Ils vont devoir ralentir leurs consommations de cuisses et de coucougnettes d’enfants de chœurs ou de pensionnaires d’instituts religieux… !

Mais après Pâques, les cloches semant des œufs, le problème récurant risque de repartir de plus belle, et on retrouvera des refoulés recommencer à chercher des œufs dans les slips des gamins.

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(Caricature Valère)

Toutefois, le Vatican ne voulant toujours pas autoriser le mariage a décidé de freiner l’ardeur de certains de ses ministres du culte en ayant passé un marché avec un des plus gros fournisseur de sex-toys.

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Des poupées gonflables représentant des bonnes sœurs seront livrées le Lundi de Pâques avec des œufs en chocolat.

Il sera demandé aux mères supérieures des couvents de désigner des sœurs soufrant d’asthme afin de procéder à la vérification du fonctionnement du goupillon.

D’autre part, l’entretien (nettoyage, lavage, réparation etc) des poupées sera confié aux novices.

Enfin, il sera procédé une fois par semaine à une collecte de don de sperme (il paraîtrait qu’on manque de donneurs) afin d’enrayer le manque d’intérêt pour l’entrée aux séminaires ; les fils d’archevêque se faisant de plus en plus rare… !

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Alors n’allez pas dire que le Vatican ne prend pas en compte la sexualité au sein de l’église.

P.S: Les grenouilles de bénitier sont priées avant de crier au scandale de remarquer que ce billet est publié dans la catégorie "Humour", malgré le sérieux du problème...!

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21 mars 2010

L’abstention, le geste citoyen… !

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L'abstention est le seul geste citoyen de ceux qui ne croient plus aux charlots qui nous bernent.

Le seul moyen de dire aux élus de tous bords qu’on ne croit plus à leurs discours de gourous.

Quand je pense aux endoctrinés qui se seront déplacés pour communier à la farce grotesque des élections.

Quelle perte de temps. Je vous plains de croire encore qu'en allant voter vous allez élire des hommes et des femmes désintéressés des avantages pécuniaires de la fonction… !

Comment pouvez-vous être dupes, n’avez-vous pas enfin compris que ces messieurs dames de gauche comme de droite s’entendent comme larrons en foire… ?

Trouvez-vous normal qu’ils occupent plusieurs fonctions ?

Il est à noter que le pouvoir d'ubiquité, c'est vous qui le leur donnez par votre aveuglement.

Ce soir à 20h, je vais avoir un orgasme , quand on verra que l’abstention sera plus importante que le nombre de votants.

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Vive l’abstention.

17 mars 2010

Mes états d’âme… !

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(Photo Rozor)

En ces moments difficiles, dimanche dernier, j’ai apprécié de voir que les Français devenaient intelligents. Moins de 50% des électeurs sont allés déposer leur « caca » dans l’urne nauséabonde. Heureusement, car on aurait eu un débordement de miasmes.

Ouf ! On a frôlé la cata … !

Enfin un moment exceptionnel que j’ai savouré et me réconcilie avec la politique.

Sauf que tous les charlots de candidats ont osé dire qu’ils avaient entendu le message et qu’il faudrait être plus près des électeurs, de leurs préoccupations de leurs attentes de leurs souffrances.

Mais oui, mon con joli, tu ne manques pas de toupet...!

Encore de la langue de bois, décidemment vous êtes gonflés.

Si j’osais j’ouvrirai un confessionnal réservé aux politiques pour les entendre en confession et leur donner l’extrême onction avant la mort annoncée des politicards… !

Il va y en avoir qui vont se réjouir des résultats de leur parti politique, ce seront les mêmes qui ont contesté la légitimité de la dernière élection présidentielle. Souvenez-vous ils ont argumenté que c’était une élection au rabais… !

Et celle là elle s’est soldée à perte… !

J’attends de lire leurs billets enthousiastes sur la grande victoire de leurs idées… !

Je retiens une chose, c’est que la majorité des électeurs inscrits, (incontestable, plus de 50% d’abstention) n’ont plus confiance aux arrivistes des politiques de tout bord.

Pour moi, ce sont les vrais vainqueurs qui ont le droit de se réjouir.

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(La seule façon valable de déposer son bulletin)

Bravo, je les félicite et suis fier de leurs attitudes.

Avec l’ouverture de la pèche, il devait y avoir du monde au bord de l’eau… !

Quand je vois les « moutons de panurge » qui vont baver dans des réunions électorales en écoutant les « conneries » de leurs discours, je les plains de voir qu’ils n’ont pas compris qu’ils se font endoctriner par des candidats qui n’en ont rien à foutre de leurs préoccupations ; seul l’accès ou le maintien à leur poste électif avec le POUVOIR et les « GROS » avantages les intéresse.

Trouvez-vous normal, que des élus ne veulent pas mettre en ligne leurs dépenses de fonction ?

La politique, comme la religion, c’est de la MERDE, qui rabaisse l’homme et l’avilit aux seuls bons vouloirs des profiteurs… !

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Deuxième constatation, qui ne me réjouit pas : les charognards et vieilles rombières qui ne manquent aucun enterrement se sont précipités aux obsèques de Jean Ferrat, en rêvant de se voir à la télé.

Combien parmi la foule étaient-ils des amis ou des proches ? La plupart dans le troupeau des voyeurs avaient des larmes de crocodile bidon ?

Vous êtes des moins que rien, avides de voir la souffrance de la famille et de leurs proches, je vous méprise, la mort n’est pas un spectacle… !

Vous êtes venus avec le même esprit quand vous allez vous agglutiner près des marches de la croisette à Cannes dans l’unique espoir de voir des vedettes, et votre APN n’a pas chômé.

Si vous n’avez pas tout vu le spectacle, n’ayez crainte les journaux spécialisés ne manqueront pas de se retrouver en kiosque où, avec un peu de chance vous serez sur une photo avec votre face de faux derche en pleur… !

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P.S : Je suis loin d’être calmé et retourne m’isoler avant de péter une durite… !

Je sais, je suis atroce, et revendique le titre d’Emir des grincheux… !

9 mars 2010

La Saint Glinglin, vous connaissez… ?

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La Saint-Glinglin est un jour fictif du calendrier liturgique catholique, utilisé pour renvoyer à plus tard voire à jamais l'accomplissement d'un événement indésirable. L'origine de l'expression vient de la déformation de seing (le signe) et glin, le son des cloches : cela voudrait donc dire, à l'origine, quand les cloches sonneront. « Avoir lieu à la Saint Glinglin » est synonyme de « remettre aux calendes grecque », « à la semaine des quatre jeudis », « à Pâques ou à la Trinité » ou « quand les poules auront des dents ».

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(Dessin Alex)

Malgré mon intérêt pour les belles croupes, (pour une fois que je ne vous parle pas des saints enfin, seins), je me suis abstenu d’aller au salon de l’agriculture où tous les faux culs politicards si sont montrés ;  je me fous de savoir qui va contenter Pierre et désespérer Paul en 2012.

Je mets à profit cette retraite pour lire, et préparer une prochaine escapade par monts et par vaux.

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En principe, « El camino del Norte », si hideuse Grenoble et beaucoup d’autres soucis du moment, autrement plus importants que de surfer et de faire vivre mon blog, me le permettent… !

P.S : Je n’ai jamais écrit que je fermai ce blog, je m’éloigne de la Blogosphère et vous demande de respecter mon choix en évitant de mettre des commentaires avec des supputations abracadantesques sur la « moralité du bonhomme » sa conception de l’amitié etc, auxquels je ne répondrai pas.

Je ne suis pas un ange, ni le bon Dieu (surtout pas), mais je ne suis pas certain qu’à ma place vous seriez en pleine forme pour faire semblant… !

Donc, à bientôt, à la Saint GlinGlin...!

1 mars 2010

La messe est finie : Ite missa est… !

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J’en ai marre de m’énerver pour des conneries qui n’en valent pas la peine, j’ai besoin de voir autre chose, de m’oxygéner et de laisser une partie de la blogosphère antidémocratique cracher dans la soupe. Je ne sais combien de temps je vais tenir avant de réagir à nouveau en lisant des billets politiques ou y faisant allusion. Je n’ai pas envie de péter une durite en me mettant en pétard chaque fois que je vais lire que notre Pays est mal en point.

Est-il meilleur en Birmanie, en Chine, en Iran, en Afghanistan et dans beaucoup d’autres pays où vous seriez fusillés, emprisonnés ou l’objet d’une Fatwa?

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Tous les déçus, vous m’emmerdez avec vos critiques, ayez la décence d’attendre que votre candidat soit au pouvoir, pour juger de ses actions.

La politique, c’est un perpétuel balancier.

Que ferez-vous en 2012, face aux critiques, quand votre candidat sera au pouvoir et décevra un peu moins de 50% des électeurs… ?

Je ferme mon confessionnal jusqu’à… !

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P.S : Je tiens à préciser que je n’ai pas voté aux dernières élections présidentielles, mais j’ai toujours respecté le choix des urnes, depuis que je suis en âge de voter.

Respecter ce choix, c’est respecter les électeurs.

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27 février 2010

Je suis toujours un Suricate râleur… !

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Ne vous fiez pas à la photo avec ma Shéhérazade, car il m’arrive de piquer des colères,

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Allant même jusqu'à des envies de mordre… !

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Malgré la tempête annoncée pour les heures à venir, ce soir...

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Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas quel langage j’utilise, je vous mets en ligne une petite vidéo de mes cousins allemands de Schwerin. Nous n’utilisons qu’un dialecte universel, le suricatais.

Je tiens à rassurer mes grenouilles de bénitier, la messe n’est pas finie, vous aurez encore droit à des reportages sur les églises et toutes les conneries qu’on peut y entendre.

Quand à la pub, les politiques, les chasseurs et aficionados ils ne perdent rien pour attendre, j'ai des chaudrons d'eau bénite en réserve...!

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18 février 2010

Le testament du curé *Meslier… !

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(**Tableau Clovis Trouille)

Je rassure mes fidèles, n’ayant pas eu le temps de vous raconter la fin de ma visite chez les croques morts, ce n’est pas mon testament de curé défroqué. Pour ceux qui ne se souviennent pas de mon premier contact avec les pompes funèbres, ou ne l’ont pas lu c’est  ICI … !

Pour faire suite au Docteur Tronchin et ses vapeurs, il serait temps qu’après la médecine du corps et de l’esprit, je vous conseille de suivre les préceptes d’un autre visionnaire, en vous recommandant de ne point vous laisser embobiner par des discours apocryphes… !

Je vous laisse avec ce curé athée.

« Mes chers amis, puisqu'il ne m'aurait pas été permis et qu'il aurait été d'une trop dangereuse et trop fâcheuse conséquence de dire ouvertement, pendant ma vie, ce que je pensais de la conduite et du gouvernement des hommes, de leurs religions et de leurs moeurs, j'ai résolu de vous le dire après ma mort.

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Ce serait bien mon inclination de vous le dire de vive voix avant que je meure, si je me voyais proche de la fin de mes jours et que j'eusse encore pour lors l'usage libre de la parole et du jugement. Mais comme je ne suis pas sûr d'avoir, dans ces derniers jours, le temps ni toute la présence d'esprit qui me seraient nécessaires pour vous déclarer alors mes sentiments, c'est ce qui m'a fait maintenant entreprendre de vous les déclarer ici par écrit, afin de tâcher de vous désabuser, au moins tard et autant qu'il serait en moi, des vaines erreurs dans lesquelles nous avons eu tous, tant que nous sommes, le malheur de naître et de vivre. (...)

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C'est l'égoïsme et l'ambition brutale qui sont la source et l'origine de tous ces superbes titres de seigneurs, de prince, de roi, de monarque et autres tyrans qui nous oppriment. Et aussi la source et l'origine de tous ces prétendus saints et sacrés caractères d'ordre et de puissance ecclésiastique et spirituelle que s'attribuent les prêtres et les évêques. La religion soutient le gouvernement politique, si méchant qu'il puisse être, et à son tour le gouvernement soutient la religion, si sotte et si vaine qu'elle puisse être.

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Plus j'ai avancé en âge et en connaissance, plus j'ai reconnu l'aveuglement et la méchanceté des hommes, plus j'ai reconnu la vanité de leurs superstitions et l'injustice de leur gouvernement (...)

J'ai vu, et on voit encore tous les jours, une infinité d'innocents malheureux, persécutés sans raison et opprimés avec injustice, sans qu'ils trouvassent aucun protecteur secourable pour les secourir (...)

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D'un côté, les prêtres recommandent, sous peine de malédiction et de damnation éternelle, d'obéir aux magistrats, aux princes et aux souverains, comme étant établis de Dieu pour gouverner les autres, et les princes de leur côté font respecter les prêtres, leur font donner de bons appointements et de bons revenus et les maintiennent dans les fonctions vaines et abusives de leur faux ministère, contraignant le peuple de regarder comme saint et sacré tout ce qu'ils font et tout ce qu'ils ordonnent aux autres de croire et de faire, sous ce beau et spécieux prétexte de religion et de culte divin.

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Et ne croyez pas que je vise ici seulement les religions dites fausses, en exceptant au moins de ce nombre la religion catholique. Point. Elle n'est pas moins superstitieuse qu'une autre; elle n'est pas moins fausse dans ses principes, ni moins ridicule et moins absurde dans ses dogmes et maximes.

Il n'y en a point qui aient poussé si loin l'autorité absolue, ni qui aient rendu leurs peuples si pauvres, si esclaves et si misérables; il n'y en a point qui aient fait répandre tant de sang, qui aient fait tuer tant d'hommes, qui aient fait tant verser de larmes aux veuves et aux orphelins que ce dernier roi Louis XIV, surnommé le Grand, non véritablement pour les grandes injustices, pour les grandes voleries, pour les grandes usurpations, pour les grandes désolations, et pour les grands ravages et carnages d'hommes qu'il a fait faire de tous côtés, tant sur terre que mer.(...)

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Où sont ces généreux meurtriers des tyrans que l'on a vus aux siècles passés? Où sont les Brutus et les Cassius? Où sont ces généreux défenseurs de la liberté publique, qui chassèrent les rois et les tyrans de leur pays, en donnant licence à quiconque de les tuer? Où sont Jacques Clément et les Ravaillac de notre France? Que ne vivent-ils encore de nos jours pour assommer et pour poignarder tous ces détestables monstres et ennemis du genre humain et pour délivrer, par ce moyen, les peuples de la tyrannie? Non, ils ne vivent plus, ces grands hommes, et on ne voit plus maintenant dans le monde que de lâches et misérables esclaves!

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La première erreur morale du christianisme, c'est qu'elle fait consister la perfection de la vertu et le plus grand bien dans l'amour et la recherche des douleurs et des souffrances, suivant les maximes de jésus Christ, qui disait que bienheureux sont les pauvres, que bienheureux sont ceux qui ont faim et qui ont soif, que bienheureux sont ceux qui souffrent de persécution pour la justice.

Cette maxime morale de nos Christicoles est absolument fausse, parce que c'est toujours une erreur et même une folie d'aimer et de rechercher des douleurs et des souffrances, sous prétexte de conquérir des biens et des récompenses éternelles qui ne sont qu'imaginaires.

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(Tableau Clovis Trouille)

« Lire : Oh ! Quel cul t’as ! »

Pareillement ; c'est une erreur de la morale chrétienne de condamner, comme elle le fait, tous les plaisirs naturels de la chair, et non seulement les actions et les oeuvres naturelles de la chair, mais aussi tous les désirs et toutes les pensées volontaires d'en jouir. C'est une erreur dans cette morale de regarder toutes ces choses comme des actions ou des pensées criminelles dignes de punition éternelle. Car, comme il n'y a rien de plus naturel et de plus légitime que cette inclination qui porte tous les hommes à ce penchant, c'est en quelque sorte condamner la nature même que de considérer comme vicieuse et comme criminelle, dans les hommes et dans les femmes, une inclination qui leur est si naturelle et qui leur vient du fond le plus intime de leur nature, pensées, désirs qui sont si légitimes et si nécessaires à la conservation et à la multiplication du genre humain. Sots à mon avis, ceux qui, par bigoterie et superstition n'oseraient goûter au moins quelquefois ce qui en est.

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Une autre erreur de cette morale, c'est qu'il faille aimer ses ennemis, qu'il ne faille pas se venger des injures et qu'il ne faille pas même résister aux méchants.

Ainsi, il faut bénir ceux qui nous maudissent, faire du bien à ceux qui nous font du mal, nous laisser dépouiller, et souffrir toujours paisiblement les injures et les mauvais traitements. Ce sont là des maximes contraires au Droit naturel, à la raison, et à la justice qui nous conseillent de repousser le mal et de nous défendre quand nous sommes injustement attaqués.

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Elles tendent à favoriser les méchants et leur oppression des bons et des faibles, elles les autorisent dans leur malice et leur méchanceté. N'est-ce pas vouloir que les bons s'abandonnent eux-mêmes en proie aux méchants et à leurs ennemis, les laissent librement faire tout ce qu'ils veulent ?

Tous les hommes sont égaux par la nature, ils ont tous également le droit de vivre et de marcher sur la terre, et d'avoir part aux biens de la terre en travaillant utilement les uns et les autres pour avoir les choses nécessaires et utiles à la vie.

Il n'y a rien de si abject, de si pauvre, de si méprisé que les paysans de France : ils sont les esclaves des grands et des nobles, sans compter ce que les ecclésiastiques exigent injustement de ces pauvres malheureux.

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On a bien raison de comparer ces gens-là à des vermines, car ils ne font que tourmenter, ronger et manger le pauvre peuple. La religion se fait leur complice. Elle menace les ignorants du diable, comme si les diables pouvaient être plus hideux que tous les beaux messieurs, grands et nobles, que toutes les belles demoiselles, parées, frisées et poudrées, qui sont les plus grands ennemis du peuple et lui font tant de mal.

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...cette quantité de riches fainéants qui, sous prétexte qu'ils ont de quoi vivre de ce qu'ils appellent leurs rentes, ne se livrent à aucun travail ! De quelle utilité sont ces gens-là, riches fainéants et mangeurs de la substance du peuple ? N'est-ce pas la misère que cette quantité prodigieuse d'ecclésiastiques et de prêtres inutiles, d'abbés, de prieurs et de chanoines, de moines et de moinesses, qui ne sont d'aucune nécessité ? Quels services rendent-ils au public ? Aucun. Et, cependant, ce sont les mieux rentés et les mieux pourvus de tous les biens et de toutes les commodités de la vie : ils sont les mieux logés, les mieux chaussés, les mieux nourris, les moins exposés aux injures du temps et des saisons. S'ils tombent quelquefois dans des maladies ou des infirmités, ils sont si promptement et si soigneusement secourus que le mal n'a presque pas le temps de les offenser.

Ils font des voeux de pauvreté et de renoncement, ils font profession de vivre dans la mortification du corps et de l'esprit.

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(Tableau Clovis Trouille)

C'est pourquoi leurs couvents sont comme des maisons de seigneurs, comme des palais de princes, leurs jardins sont comme des paradis terrestres, leurs cuisines sont toujours abondamment fournies. Ils ont le bonheur de récolter abondamment là où ils n'ont rien semé. C'est une injustice, criante de faire manger ainsi à des fainéants la nourriture que, seuls, les bons ouvriers devraient avoir ; c'est une injustice criante d'arracher de leurs mains ce qu'ils gagnent et ce qu'ils font venir à la sueur de leur corps pour le donner à des moines inutiles. Comme si on avait à faire de tous ces gens-là, de tous ces diseurs de messes et de bréviaires, d'oraisons et de chapelets !

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A quoi sert qu'ils se déguisent sous tant de diverses et ridicules formes d'habits, qu'ils s'enferment dans des cloîtres, qu'ils marchent pieds nus, qu'ils se donnent la discipline, qu'ils aillent à certaines heures du jour ou de la nuit chanter psaumes et cantiques ? Les oiseaux sauvages chantent et ramassent assez dans les champs et dans les bois. Les peuples n'ont que faire de nourrir tant de gens pour ne faire que chanter dans les temples.

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Quand tous les moines et tous les prêtres célébreraient chacun vingt, trente et même cinquante messes par jour, elles ne vaudraient pas à elles toutes un seul clou à soufflet, comme on dit. Un clou est utile et nécessaire, on ne saurait s'en passer en nombre de choses, mais toutes les prières, toutes les oraisons et toutes les messes ne sont utiles qu'à faire venir de l'argent à ceux qui les disent. Un seul coup de hoyau qu'un pauvre manouvrier donne en terre pour la cultiver est utile et sert à faire venir du grain pour nourrir l'homme. Un bon laboureur en fait venir avec sa charrue plus qu'il ne lui en faut pour vivre ; mais tous les prêtres ensemble ne sauraient avec toutes leurs prières et tous leurs prétendus saints sacrifices de messes, contribuer à la production d'un seul grain.

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La profession des moindres artisans est utile et nécessaire dans les Républiques, celles même des comédiens et des joueurs de flûte et de violon ont leur mérite et leur utilité, car les gens de cette profession servent au moins à réjouir et à divertir agréablement les peuples. Il est bien juste que ceux qui, tous les jours, s'occupent utilement au travail et même à des travaux pénibles et laborieux, il est bien juste, di-je, qu'ils aient au moins quelques heures de divertissement. Mais la profession des prêtres et des moines n'est qu'une profession d'erreurs, de superstitions et d'impostures, et, par conséquent, bien loin qu'elle doive être censée utile et nécessaire dans une bonne et sage République, elle devrait, au contraire, y être regardée comme nuisible et pernicieuse, et ainsi, au lieu de gratifier si bien les gens d'une telle profession, il faudrait absolument les interdire, toutes les superstitieuses et abusives fonctions de leur ministère et les obliger à s'occuper à quelque honnête et utile exercice, comme font les autres.

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On a besoin dans toutes les paroisses de quelque berger ou de quelque porcher pour garder les troupeaux, on a besoin partout de fileuses de laine et de blanchisseuses de linge. Mais quel besoin a-t-on, dans une République, de tant de prières, de tant de moines et de moinesses, qui vivent dans l'oisiveté et dans la fainéantise ?

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(Tableau Clovis Trouille)

Si les hommes possédaient et jouissaient également en commun des richesses, des biens et de commodités de la vie, s'ils s'occupaient unanimement tous à quelque honnête et utile travail, ils vivraient tous heureux et contents, car la terre produit assez abondamment pour les nourrir et les entretenir ; personne ne serait en peine ni pour soi, ni pour ses enfants de savoir où il logerait, personne n'aurait à se tuer soi-même par des excès de fatigue et de travail.

Vous étonnez-vous, pauvres peuples, que vous ayez tant de mal et tant de peines dans la vie ? C'est que vous portez seuls tout le poids du jour, c'est que vous êtes chargés non seulement du fardeau de vos rois et de vos princes qui sont vos premiers tyrans, mais encore de toute la noblesse, de tout le clergé, de toute la moinerie, de tous les gens de justice, en un mot, tout ce qu'il y a de gens fainéants et inutiles dans le monde.

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(Tableau Clovis Trouille)

Les moines n'ont eu garde de renoncer aux avantages de la vie en commun. Aussi sont-ils toujours dans un état florissant, ne sentent-ils jamais les misères ni les incommodités de la pauvreté : leurs couvents sont aussi superbement bâtis que des palais, leurs maisons sont des réservoirs de tous les biens et de toutes les commodités.

Que les hommes ne s'entendent-ils pas de même pour jouir de la vie en commun, dont les avantages sont évidents et incalculables ?

Mais les grands et les nobles ont intérêt à ce que cet état ne s'établisse pas. Ils préfèrent la division des hommes qui leur permet de les pressurer, de les dépouiller, sachant leur inspirer une telle crainte que ceux-ci n'osent même résister, alors même que les princes les obligent à se précipiter sur les autres peuples pour des intérêts qui ne sont pas les leurs.

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(Tableau Clovis Trouille)

L'ordre naturel est ainsi entièrement perverti dans le royaume. La France est victime de l'ambition de ses rois, tout s'y rapporte à une vaine image de gloire et ne rend que plus pesantes les chaînes sous lesquelles elle gémit.

Sur quelles bases ont-ils fondé cette prétendue certitude de l'existence d'un Dieu ? Sur la beauté, l'ordre, sur les perfections des ouvrages de la nature ? Mais pourquoi aller chercher un Dieu invisible et inconnu pour créateur des êtres et des choses, alors que les êtres et les choses existent et que, par conséquent, il est bien plus simple d'attribuer la force créatrice, organisatrice, à ce que nous voyons, à ce que nous touchons, c'est à dire à la matière elle-même ?

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(Tableau Clovis Trouille)

Toutes les qualités et puissances qu'on attribue à un Dieu placé en dehors de la nature, pourquoi ne pas les attribuer à la nature même qui est éternelle ?

Rien ne se crée. Rien ne se perd. Le temps ni l'espace n'ont été créés : car si un être avait créé le temps, il eût fallu qu'il fût hors du temps et rien ne peut être hors du temps. Pour créer l'espace, il eût fallu qu'il fût hors de l'espace, et rien ne peut être hors de l'espace. Enfin pour créer la matière, il eût fallu qu'il fût hors de la matière et rien ne peut être hors la matière.

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(Tableau Clovis Trouille)

Le monde est un mélange confus de bien et mal ; il s'ensuit évidemment qu'il n'a pas été créé par un être infiniment parfait, et, par conséquent, il n'y a pas de Dieu.

Que diriez-vous, Messieurs les Déicoles, d'un père de famille qui pouvant tout bien régler et gouverner, qui pouvant donner à ses enfants de belles perfections, voudrait néanmoins tout abandonner à la conduite du hasard et laisser venir les enfants beaux ou laids, sains ou malades ? Serait-ce là un père parfaitement bon ? Le berger qui n'a pas créé ses brebis s'efforce de les protéger contre les dangers, la maladie ou la dent du loup. Que diriez-vous de lui s'il prenait plaisir à les regarder aller à leurs risques dans les marécages pestiférés ou dans les antres des bêtes féroces ?

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(Tableau Clovis Trouille)

Ah! L’autre vie ! L’âme immortelle ! Est-ce que nous ne sentons pas, intérieurement et extérieurement par nous-mêmes, que nous ne sommes que matière, et que nos pensées les plus spirituelles ne sont que de la matière de notre cerveau, qu'elles sont le résultat de sa constitution matérielle et que ce que nous appelons notre âme n'est en réalité qu'une portion de la matière, la plus délicate et la plus subtile ?

L'âme n'est ni spirituelle ni immortelle. Elle est matérielle et mortelle aussi bien que le corps. Il n'y a donc point de récompense à espérer ni de châtiments à craindre après cette vie. Il n'y a point de bonté souveraine pour récompenser les justes et les innocents, point de justice souveraine pour punir les méchants. Il n'y a point de Dieu.

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Mais il y a l'homme, il y a la terre, il y a la vie, il y a le sentiment de l'équilibre et de la justice, et c'est sur cette terre qui lui appartient, dans cette vie qui est sienne, que l'homme doit réaliser la justice, le bonheur, la solidarité et la fraternité universelle. Ce n'est pas en Dieu que l'homme doit chercher la puissance, la bonté, la perfection, c'est en lui-même : par l'instruction il deviendra savant, c'est à dire puissant ; par l'éducation, il se fera juste, c'est à dire bon ; par l'aide mutuelle et la solidarité, il réalisera sur la planète qui est son domaine la perfection possible. Il faut avoir le courage de rejeter toutes les idées préconçues et surtout d'effacer ce préjugé de la perfection des choses actuelles, comme ayant été créées définitivement par l'ordre d'un Dieu. Tout est en mouvement, tout se transforme, tout progresse.

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La matière a institué, par des modes de mouvement, tous les différents effets ou ouvrages que nous voyons dans la nature : il n'y a que des efforts naturels. La matière obéit à des lois qui, jusqu'ici, nous semblent toujours identiques à elles-mêmes, et cependant il nous appartient d'en modifier l'expression, par exemple, dans les plantes ou arbres sur lesquels nous pouvons mettre des greffes de différentes natures. La vie corporelle, soit des hommes, soit des bêtes, soit des plantes, n'est qu'une espèce de modification et de fermentation continuelle de leur être, c'est à dire de la matière dont ils sont composés, et toutes les connaissances, les pensées et les sensations qu'ils peuvent avoir ne sont, que diverses autres modifications et fermentations.

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Levez-vous, unissez-vous contre vos ennemis, contre ceux qui vous accablent de misère et d'ignorance. Rejetez entièrement toutes les vaines et superstitieuses pratiques des religions. N'ajoutez aucune foi aux faux mystères, moquez-vous de tout ce que les prêtres intéressés vous disent. Car c'est là la cause funeste et véritable de tous vos maux...Votre salut est entre vos mains, votre délivrance ne dépend que de vous, car c'est de vous seuls que les tyrans obtiennent leur force et leur puissance.

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Unissez-vous donc, ô peuples ! Unissez-vous tous, si vous avez du coeur, pour vous délivrer de vos misères communes. Commencez d'abord par vous communiquer secrètement vos pensées et vos désirs. Répandez partout le plus habilement possible des écrits semblables à celui-ci par exemple, rendez odieux partout le gouvernement tyrannique des princes et des prêtres. Secourez-vous dans une cause si juste et si nécessaire et où il s'agit de l'intérêt commun de tous les peuples...

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Retenez pour vous-mêmes ces richesses et ces biens que vous faites venir à la sueur de votre corps, n'en donnez rien à tous ces superbes et inutiles fainéants, rien à tous ces moines et à ces ecclésiastiques qui vivent inutilement sur la terre, rien à ces orgueilleux tyrans qui vous méprisent... que vos enfants, vos parents, vos alliés quittent leur service, excommuniez-les de votre société. Ils ne peuvent pas se passer de vous, vous pouvez vous passer d'eux et n'ayez pas d'autre religion que de maintenir partout la justice et l'équité, de vous aimer les uns les autres et de garder inviolablement la paix et la bonne union entre vous.

33anim14

Après cela, qu'on en pense, qu'on en juge, qu'on en dise ce que l'on voudra, je ne m'embarrasse pas. Que les hommes s'accommodent et se gouvernent comme ils veulent, qu'ils soient sages ou qu'ils soient fous, qu'ils disent ou qu'ils fassent de moi ce qu'ils voudront après ma mort, je m'en soucie fort peu. Je ne prends déjà presque plus de part à ce qui se fait dans le monde. Les morts avec lesquels je suis sur le point d'aller ne s'embarrassent plus de rien et ne se soucient plus de rien. Je finirai donc ceci par le rien, aussi ne suis-je guère plus que rien et bientôt je ne serai plus rien. »

34

*Jean Meslier, né le 15 juin 1664, décédé au début de l’été

1729, a

exercé son ministère durant quarante ans. Il est connu pour avoir écrit le premier texte de l’athéisme en Europe, intitulé : "Mémoire des pensées et des sentiments de Jean Meslier prêtre curé d’Estrépigny et de Balaive sur une partie des erreurs et des abus de la conduite du gouvernement des hommes où l’on voit des démonstrations claires et évidentes de la vanité et de la fausseté de toutes les divinités et de toutes les religions du monde".  Un homme de religion qui aurait subverti deux siècles plus tôt toutes les formes de la société occidentale inégalitaire et spiritualiste ?

Je vous laisse méditer cet extrait de l'inhumanité de la religion par Raoul Vaneigem.

« Où la misère et la souffrance progressent, la religion renifle avec avidité. N'est-ce pas là que s'applique le mieux son vieux remède : donner du prix à la mort et à la douleur en dépréciant la vie au nom de l'esprit qui la désincarne ?

[...] la religion est l'esprit d'une économie qui fonde son contrat d'exploitation sur la pérennité d'un mandat céleste et renouvelle sans cesse le totalitarisme en le combattant avec les armes de l'esclavage. »

Je relèverai les copies après mon sermon de dimanche… !

** Une exposition consacrée à Clovis Trouille  a lieu à l’Isle Adam jusqu’au 10 mars 2010

Ce billet est un peu long, mais par respect pour son auteur, je ne pouvais le saucissonner… !

35erdmaennchen

Ce billet est un peu long, mais je ne pouvais par respect pour son auteur le saucissonner… !

L’église se sentant attaquée a entrepris une campagne de Pub… !

11 février 2010

Madame a ses vapeurs (6) et fin… !

50carosse_xavier_veilhan

(Sculpture *Xavier Veilhan)

C’est le médecin en vogue, le médecin à la mode que les caricaturistes du temps représenteront écrasant ses confrères sous les roues de son carrosse, ou bien sous les traits d’un porteur d’eau sur les seaux duquel est écrit : « Buvez de l’eau, buvez de l’eau ! ».

           Le Courrier de Paris du 10 janvier dit : « M.Tronchin fait toujours grand bruit… ». Voltaire écrira à ce médecin qu’il porte aux nues parce qu’il l’a guéri « d’un rhumatisme horrible, universel », puis de « fluxions perfides qui lui mettent un bruit de moulin dans la tête », et enfin de l’impression qu’il éprouve sans cesse « de s’évaporer comme du bois sec ».

51Hogarth4

           O Esculape Apollon ! Tandis que les habitants de Paris vous dressent des autels, recevez ma chandelle, tandis que vous déracinez des préjugés et que vous inoculez nos princes et que tout le monde court après vous, souffrez que je vous remercie de n’avoir point dédaigné le Marais et d’avoir bien voulu faire des miracles à Capharnaüm comme à Jérusalem !...O Tronchin, fils de Tronchin, cousin de Tronchin, soyez béni !...

           On pense bien qu’un tel succès ne va pas sans revers. Les libelles, les écrits satiriques n’épargnent pas plus Tronchin que les caricatures.

On chansonne ainsi le grand médecin :

Tronchin, je ris avec raison,

De voir courir à ta maison

Ce tas de petites maîtresses,

Coquettes, prudes et Lutèces,

Cet essaim de blondins oisifs,

Ces idoles de leurs carcasses,

Enfin, tant d’hypocondres faces,

C’est moins leur confiance en toi,

Qui, dès le matin, à ta porte,

Conduit leur nombreuse cohorte,

Que la seule contagion

Qu’on appelle aujourd’hui bon ton

                                      -----------------------------------------

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                                      Dans un cercle, avec complaisance,

                                      On étale ton ordonnance ;

                                      L’on dit : Tronchin m’a dit cela,

                                      Tronchin par ci, Tronchin par là ;

                                      Tronchin, pour une défaillance,

                                      Me prescrit d’aller en Provence ;

                                      Tronchin m’ordonne le savon,

                                      Le foin, l’avoine, le chardon ;

                                      Enfin, tronchin est admirable,

                                      Délicieux, incomparable ;

                                      Auprès de lui, tous nos docteurs

                                      Ne sont que de vrais radoteurs.

           On écrit sur lui les « Tronchinades », poème burlesque en trois chants, dont voici un fragment :

                                               Depuis que vous êtes ici,

                                      Nous ne gagnons plus une obole.

                                      Chez nous, nous périssons d’ennui :

                                      On vous croit comme le symbole.

                                      * * * * * * * * * * * * * * * * * *

53

                                      Vous décriez notre méthode,

                                      La saignée et les lavements,

                                      Qui, de tous temps, sont à la mode

                                      Et sont nos premiers éléments.

                                      * * * * * * * * * * * * * * * * * *

                                      Vous guérissez comme un apôtre,

                                      Vous vous exprimez comme un autre,

                                      Et tout le monde vous entend ;

                                      Vous parlez peu mais sensément,

                                      Toutes vos raisons sont sensibles,

                                      Vos recettes intelligibles.

                                      A l’hypocondre, aux vaporeux,

                                      Sans user d’aucun artifice,

Vous n’ordonnez, vous moquant d’eux,

Que la diète et l’exercice

Pour peu que vous restiez encore,

Nous n’avons qu’à fermer boutique,

Car nous n’avons plus de pratique,

Et nos malades n’ont plus d’or.

Puis, vous n’êtes pas catholique,

Mais à cela je ne dis rien,

Est-il médecin qui se pique

D’être seulement bon chrétien ?...

54

A méchanceté, la jalousie, que dis-je, la fureur de ceux « qui n’avaient plus qu’à fermer boutique », ne s’en tiennent pas à des chansons, et les accusations les plus flétrissantes pleuvent sur lui. C’est encore le tribut à payer à la renommée, au succès.

Il fait de la médecine comme un pirate, écrit Collé (Journal historique ou Mémoires critiques et littéraire, avril 1756)  à propos du premier voyage à Paris de Tronchin, recevant de toutes mains, donnant des ordonnances qui ne pouvait faire ni bien ni mal, mais prenant toujours les louis d’or de nos badauds, n’examinant point, ne suivant point ses malades, les abandonnant même comme un malhonnête homme. Il a emporté de ce pays un argent immense. Jamais médecin n’a eu une vogue pareille, c’était une fureur, il y entrait du fanatisme.

           Et de cette vogue, du reste, Tronchin s’excuse presque. Il répond à ce reproche d’avoir vu trop de malades : « Si j’avais été le maître, j’en aurais moins vu… » Ou bien :

55anaemic_HOOGSTRATEN

        Tout cela s’est fait à mon corps défendant, et j’ai été forcé dans ma propre maison, à recevoir malgré moi la foule des vaporeux et des curieux qui y sont entrés de force. Si quelqu’un fait profession de regarder comme criminelle une pratique trop nombreuse, j’ose vous dire que c’est moi…

           Il est à croire que l’homme qui a écrit : « Faites toujours votre devoir, le compte que vous en rendrez à vous-même sera une source de contentement que l’envie et l’injustice ne peuvent faire tarir », était sincère.

           Il montre du reste en toute circonstance une grande élévation d’âme : on peut dire qu’il s’imposa à ses contemporains par sa supériorité morale. Sa correspondance nous révèle du reste l’aversion qu’il avait pour le faux, le manque de sincérité, la flatterie. 

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         Tout serait à citer des lettres du grand médecin à ses malades ; nous y verrions quel appui moral il savait être pour les malheureux déséquilibrés qui s’adressaient à lui, et comment il cherchait à guérir leur physique en leur prêchant l’énergie et tout ce qui peut donner le courage de souffrir sans révolte et d’endurer patiemment ses maux ; nous y puiserions aussi des conseils dont, en tous temps, on peut faire son profit.

            Je me borne à glaner seulement ces quelques passages :

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            Que ne puis-je indiquer les moyens de diminuer la sensibilité de l’âme, écrit-il à la marquise de Lambert, j’abrégerais bien toute ma besogne ; mais comment vaincre une sensibilité qui tient au caractère et qui expose sans cesse le genre nerveux à des secousses inévitables ? C’est ici le triomphe de la raison qui est le seul antagoniste du sentiment. Et ce n’est qu’en la fortifiant qu’on peut espérer enfin de lui donner une supériorité qui est si nécessaire au bonheur de la vie et à la santé du corps. Je dis qu’on perd exactement en raison ce que l’on gagne en sentiment, qu’une âme trop sensible détruit le corps et que la raison fortifie.

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         C’est en appuyant la raison des secours de la religion, écrit-il, d’autre part, à l’abbesse de Saint Pierre, mais surtout du plus beau, du plus grand et du plus utile des principes, de la soumission à la volonté de Dieu, que les maux les plus pesants deviennent légers et que l’état le plus accablant devient supportable. Dieu le veut, cela suffit.

Et ceci adressé à la princesse B… :

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         Vous me dites que votre situation est terrible. Me permettez-vous à mon tour de vous faire une question ? Vous avez de la religion ; si vous n’en aviez pas, je vous plaindrais de toute mon âme. Une situation quelconque peut-elle être terrible quand on a de la confiance en Dieu ? Je ne vois d’affreux que la situation de ceux qui en manquent, et la confiance en Dieu peut-elle subsister sans la soumission à sa volonté ? L’homme véritablement religieux ne murmure point, parce qu’il sait que les épreuves viennent de Dieu, il met le doigt sur sa bouche, et le dernier mot qu’il prononce, c’est : « Que sa volonté soit faite ! ».

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            Tronchin fut non seulement le médecin des vaporeuses, mais celui des philosophes.

            La correspondance de Voltaire nous révèle l’enthousiasme sans borne que l’auteur de Candide, cet « éternel malade », avait pour son médecin, loin duquel il ne pouvait vivre, et qu’il réclamait ainsi à la moindre indisposition : « Vite, vite, du Tronchin ! ». Il prétend même que sans lui il serait mort, alors qu’avant de le connaître il faisait peu de cas de ses confrères qu’il comparait volontiers au roi, « deux espèces très respectables avec lesquelles on prétend que la vie humaine est quelquefois en danger ».

            D’autres écrits prouvent que Tronchin soigna Grimm, Diderot, quelque peu Rousseau, d’autres encore. Et les lettres du grand médecin à son fils révèlent le jugement qu’il portait sur ces grands malades et combien il prenait en pitié leur manque de religion. Rien ne prête mieux à la réflexion.

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            Je les ai vu plus d’une fois malheureux ou mourants ; dans l’un et l’autre cas, ils m’ont fait toujours pitié. Fuis comme la peste le commerce de tout homme qui ne croit pas en Dieu. Argumente-t-on contre la peste ? Non, sans doute, on la fuit.

            Oh ! Mon ami, ajoute-t-il dans une seconde lettre, que leurs derniers moments ressemblent peu à ceux d’un homme vertueux qui croit en Dieu, aussi peu que le calme d’un jour ressemble à l’horreur d’une tempête.

         De touts les romans, le plus romanesque est celui de la vertu des athées, dit-il encore. Le premier qui l’imagina ne connaissait ni les hommes ni la vertu. Fuis comme on fuit la peste le commerce de tout homme qui ne croit pas qu’il y a un Dieu.

         Ces trois passages ne sont-ils pas frappants : je dis plus : effrayants ?

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            Avant de terminer, rappelons que le Dr Tronchin vulgarisa en France l’inoculation et que ce ne fut pas l’un des moindres bienfaits, car, à cette époque, la petite vérole faisait des ravages.

            Rappelons aussi qu’il prédit la Révolution. Pourtant, s’il vit s’en former l’orage, il n’assista point à son déchaînement ; il mourut au Palais Royal, à Paris, dans sa soixante douzième année le 30 novembre 1781.

Citons encore ces paroles :

            Il faut travailler et faire le bien tant qu’on peut. Quand cela ne se pourra plus, je vous prierai de me fermer les yeux.

Et celles-ci qui furent ses dernières :

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            Je suis, disait-il à sa fille, dans une paix profonde, attendant avec soumission le terme de mes maux, lequel, comparé à l’éternité, n’est qu’un point noir suivi d’une ligne blanche infinie ».

Texte de Jean Thiéry paru en 1908 dans le mois littéraire et pittoresque.

*Une sculpture monumentale (un lion) se trouve en bout du pont de pierre de Bordeaux, à l’entrée du quartier « Bastille »

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Vous pensiez que le froid aidant, j’étais resté en hibernation, que nenni, j’affûte mes canines pour à ma façon continuer à râler contre les in justices, les faux culs, les exploiteurs de la misère humaine, la maltraitance des animaux etc. Et avec l’âge je suis facilement irritable ; c’est que je tiens à mon pseudo de Suricate ou rat mité grincheux… !

suri

31 janvier 2010

Das komplette Chaos in Mecklenburg-Vorpommern…!

1DSC03382
Le chaos complet en Mecklenburg-Poméranie; dans la nuit de vendredi à samedi une tempête de neige a semé le chaos dans le nord de l´Allemagne.
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Trente à quarante centimètres de neige sont venus semer le foutoire d´autant qu´un blizzard glacial n´a pas arrangé les choses, provoquant des congères de près de 3 m et rendant la circulation impossible. Ce qui n´a pas découragé ce père de famille d´aérer sa progéniture…!
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Changement complet entre:
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Et l´été dernier, plus coloré…!
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L´église Sankt Nicolai avait changé son écrin de verdure,
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En un manteau blanc
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Le jardin d´enfant silencieux,
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Devrait attendre des jours bien meilleurs, pour s´animer.
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Sur la place du théatre, une boule attendait d´être transformée en bonhomme de neige,
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Schwerin, se réveillait petit à petit de cette nuit d´enfer, un eskimau en avait profité pour promener son chien…!
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Près du lac, les mouettes et canards attendaient impatiemment le ravitaillement,
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Alors que les poules d´eau ne voulaient pas s´éloigner du seul accès à l´eau.
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Dans le parc, si ce personnage était dubitatif devant toute cette neige,
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Cet autre´imperturbable, continuait à écrire ses mémoires…!
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En attendant, je me souviens de l´été dernier où il était plus facile de se mettre à poil…!
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Je ne vais quand même pas me lamenter, surtout quand le soleil est de retour.
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23 janvier 2010

Et si à Schwerin, il faisait moins froid… !

DSCN4951

Lundi matin je prends un vol à Lyon pour Hambourg, d’où je rejoindrai mes amis de Schwerin en train.

L’an dernier à cette époque, je m’y étais rendu, et n’avait pas eu à souffrir du froid.

SCHWERIN_SCHLOSS_THEATER

En sera-t-il de même cette fois-ci, j’en doute d’après les dernières nouvelles de ce soir et ce que j’ai pu observer grâce aux webcams.

Pour suivre en direct les conditions atmosphériques, une première webcam qui fonctionne en permanence.

http://www.schwerin-cam.de/

Cette autre webcam fixée en haut d’une tour du château, qui de 7h à 18h offre un autre panorama.

http://www.buga-2009.de/de/buga-webcam/

Si vous apercevez un Suricate naturiste, il y a de grande chance que ce ne soit pas mon avatar… !

J’ai retravaillé un montage vidéo et photos de mon séjour de cet été, je la remets en ligne et vous invite à la voir ou revoir pour certains.

Lors du visionnage de celle-ci apparaît un bandeau (indépendant de ma volonté) signalant la suite N°2 Water Music, info totalement fausse, vu qu’il s’agit d’un concerto pour piano N°21 de Mozart et d’une suite pour violon, cordes et orchestre de Haendel.

A bientôt…!

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(Photo Schmit Angret)

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