Grande famille de juifs séfarades les Camondo fondèrent à Constantinople au début du XIXe siècle ce qui devint l’une des plus importantes banques de l’Empire Ottoman. Sous le Second Empire, les deux frères Abraham-Béhor et Nissim s’installèrent dans deux hôtels particuliers mitoyens construits en bordure du parc Monceau.
Le Vestibule
D’entrée on imagine ce qui attend le visiteur en pénétrant dans ce vaste vestibule.
On y trouve un bureau plat, plaqué d’acajou, vers 1780, estampille de Jean-Henri Riesener.
Une paire de consoles, vers 1730, en bois sculpté et doré, à décor de coquilles et rocailles.
La galerie du rez-de-chaussée, agrandit ce vestibule et donne accès à la cuisine, la laverie, la salle des gens et l’office du chef ; j’y reviendrai en fin de billet.
On y trouve :
Une imposante fontaine en marbre rouge royal et plomb doré, vers 1750 ; en face (visible dans la glace) une grande grille ouvrant sur un passage couvert entre le bâtiment et la cour permettant de descendre de voiture à l’abri des intempéries.
Un régulateur (horloge au sol, en gaine), acajou et bronze doré, vers 1780.
Deux grandes compositions décoratives par Hubert Robert, vers 1780 ; paysage au moulin et paysage montagneux (à gauche du régulateur).
Le grand escalier
Une magnifique rampe en fer forgé nous emmène sur un palier intermédiaire, de part et d’autre,
une paire d’encoignures à panneaux de laque du Japon, vers 1750, attribuée à Bernard Van Risen Burgh (BVRB)
Une chancellerie, tapisserie tissée à la manufacture des Gobelins vers 1680 pour le chancelier Le Tellier et modifiée vers 1720 pour le chancelier d’Argenson dont elle porte les armes.
Appartements de réception.
(Rez-de-chaussée haut)
Le grand bureau
Six tapisseries, représentant des fables de La Fontaine, d’après Jean Baptiste Oudry, sont encadrées par une boiserie en chêne sculpté. Tissées à Aubusson vers 1775-1780 elles proviennent du collège de Sorèze (Tarn)
Devant la cheminée :
Paire de sièges bas, dits « voyeuses » où l’on pouvait s’agenouiller auprès de tables de jeu. (Proviennent du salon turc de Madame Elisabeth à Montreuil, 1789, estampille de Claude Sené.
De part et d’autre de la cheminée :
Paire de bas d’armoire, vers 1775-1780, estampille de Jean-François Leleu.
A droite :
Table ovale en chiffonnière, vers 1775-1780, estampille de Charles Topino.
A côté du paravent, sur une table, un rare coffret à bijoux attribué à David Roentgen, vers 1775-1780.
Le grand salon
Pièce en angle sur le jardin, la boiserie blanc et or provient du salon de compagnie du comte de Menou au 11, rue Royale à Paris, vers 1782-1785.
En entrant, à gauche :
Commode à rideaux, vers 1770-1775, estampille de Jean-Henri Riesener.
Au dessus :
Portrait de Geneviève –Sophie Le Couteulx du Molay, 1788, par Elisabeth Louise Vigée-Lebrun.
Au centre de la pièce :
Tapis de la Manufacture de la Savonnerie, livré en 1678, pour la grande galerie du Louvre.
Guéridon en bronze ciselé et doré, plateau en marbre sarrancolin, socle en bois d’amboine, fin du XVIIIe siècle. Sur celui-ci, une bouteille « meiping » en bronze doré et laqué, Japon ? époque Edô, début XVIIIe ; a appartenu à Madame de Pompadour. Monture en bronze doré par François Rémond, vers 1783.
Ensemble de sièges en noyer sculpté et doré, couvert en tapisserie d’Aubusson, vers 1780-1785. Estampille de Georges Jacob.
A droite :
Paravent de la Manufacture de la Savonnerie, d’après un modèle de François Desportes, vers 1735-1740.
De part et d’autre de la cheminée :
Paire de bas d’armoire plaqués d’ébène et de laque du Japon, vers 1780, estampille d’Adam Weisweiler.
Sur ces meubles :
Paire de vases couverts en bois pétrifié, à monture en bronze doré et ciselé, vers 1780 ; ces vases ornèrent les cabinets intérieurs de la reine Marie Antoinette à Versailles.
Au dessus :
Deux portraits par François Hubert: Petit timbalier du royal cavalerie et Petit page du Prince de Condé faisant faire l’exercice à un singe, 1789.
Plus avant, deux meubles rares ornés de plaques de porcelaine tendre de Sèvres :
Table à gradin dite « bonheur du jour », vers 1766, estampille de Martin Carlin.
Table ronde en cabaret, vers 1775, attribuée à Martin Carlin.
Le salon des Huet
Salon en rotonde, au centre de l’hôtel, appelé salon des Huet, en raison des panneaux peints de Jean Baptiste Huet, insérés dans la boiserie et représentant des scènes pastorales.
Un tapis de la Manufacture de la Savonnerie, vers 1740. En son centre un écusson aux armes de France portait des fleurs de lys qui ont été supprimées sous la Révolution.
Paire de consoles, en bronze argenté et doré, plateau en marbre vert d’Egypte, modèle choisi en 1766 par l’architecte Victor louis pour le château de Varsovie.
Bureau à cylindre, vers 1760, estampille de Jean François Oboen qui mit au point ce type de meuble dont le plus célèbre est le bureau de Louis XV à Versailles.
Ensemble de sièges en noyer et hêtre sculpté et doré, vers 1780, estampille de Jean Baptiste Claude Sené. La garniture des fauteuils peut être changée selon les saisons.
Sur la console : les enfants de Murat, roi de Naples, vers 1810, huile sur marbre par Jean Baptiste Isabey.
La salle à manger
A droite en entrant :
Meuble de service à roulettes appelé rafraîchissoir, vers 1770, estampille de Joseph Canabas.
Paire de tables servantes, vers 1785-1790, estampille d’Adam Weisweiler. L’entretoise supporte un vase de forme antique en bronze patiné.
Grande table à allonges « à l’italienne », en chêne plaqué d’acajou, vers 1775-1785.
Sur la grande table et les dessertes :
Une terrine, deux pots à oille (« oille » sorte de pot au feu) et quatre seaux à rafraîchir, 1770-1771. Exécutés par Jacques Nicolas Roettiers.
Ces pièces d’orfèvrerie font partie d’un service de table commandé par Catherine II de Russie pour son favori le prince Grégoire Orloff.
Buste de Négresse en bronze fondu et ciselé d’après Jean Antoine Houdon. L’inscription sur le piédouche célèbre l’abolition de l’esclavage décrété par la Convention le 4 février 1794.
Cabinet des porcelaines
Pièces provenant de deux services de porcelaine de la Manufacture de Sèvres dits « service Buffon ». Les illustrations de l’ouvrage du comte de Buffon, « l’histoire naturelle des oiseaux » publié vers 1770 ont servi de modèles pour orner ces services.
Référence : Plaquette info du Musée.
A suivre