(Galerie des Beaux Arts de Bordeaux)

Né à Bordeaux en 1880, Félix-Elie Bonnet dit Tobeen s'établit à Paris en 1907 et fréquente les artistes regroupés à Montparnasse, à la Ruche, où il trouve un premier atelier.

(L’écuyère)

Dès 1911, il expose à Paris au Salon des Indépendants dans la salle des cubistes puis au Salon d'Automne. Mais c'est en 1912 qu'il se fait remarquer, au Salon de la Section d'Or où il présente onze œuvres.

(Femmes drapées-la danse)

En 1913, Tobeen est sélectionné avec trois œuvres à l'Armory Show de New York, Chicago et Boston.
De sa phase cubiste, Tobeen conservera une vision synthétique de la nature

(Sentier dans les sous-bois)

qu'il appliquera aussi à la scène de genre

(Les pelotaris)

Et aux portraits

(Basquaise devant le port de Collioure)

Il ne se départira pas de cette vision de constructeur, qu'il adoucit d'une touche mouchetée,

(La nageuse)

conférant à ses œuvres, notamment à ses bouquets,

(Nature morte aux fleurs)

un aspect velouté captant la lumière dans une douce sensualité. Dans la tradition de la nature morte hollandaise du XVIIème siècle, Tobeen confère à certains bouquets de fleurs la valeur d’une vanitas.

(Bouquet à l’éventail)

Ces natures mortes évoquaient, grâce à une symbolique définie, la précarité de l’existence, comme dans le tableau ci-dessous peut le suggérer l’orange entrouverte à demi pelée et déjà desséchée.

(Nature morte aux fleurs et orange)

Cette exposition réunit une centaine d'œuvres, paysages, portraits, scènes de genre et natures mortes. L'œuvre de Tobeen est celle d'un peintre pétri de régionalisme qui enfourche les préceptes des avant-gardes.

Source : Plaquette Galerie des Beaux Arts Bordeaux.

Je vous invite à visionner le montage photo qui vous donnera un aperçu plus complet de cette exposition.

Deuxième bassin, vers les Chartons et le Jardin Public :

« Le triomphe de la Concorde ».

Au centre : La Concorde représentée par une femme couronnée, assise sur un trône, tenant dans sa main gauche un rameau d’olivier, symbole de paix.

À sa gauche : deux hommes l’ouvrier et le citadin symbolisent la Fraternité en se tenant par la main en signe de réconciliation sociale.

À sa droite : l’Abondance qui naît de la Paix publique

sous forme d’une femme allongée, tenant une gerbe d’une main et de l’autre sème des fleurs ; à ses pieds, une corne d’où s’échappent les fruits de la terre.

De chaque côté : un groupe de trois enfants :

Le Commerce et l’Industrie,

 un enfant comptant sur ses doigts, un enfant sur un tonneau

et un enfant allongé, discutant.

Les Arts et les Sciences,

Un enfant sculpteur avec un maillet, un enfant peintre avec un pinceau, et un enfant musicien tenant une couronne de laurier et une lyre.

Le char constitué de deux grandes coquilles (horizontale et verticale) est à nouveau tiré par quatre chevaux marins.

À l’avant et en dessous, dans le bassin,

le char est précédé par un couple qui joue avec un dauphin monté par un enfant : ce groupe symbolisant

Le Bonheur fruit de la Paix et de la Concorde.

Je vous invite à chevaucher les chevaux marins pour visionner la vidéo de ces deux fontaines.

Le génie de la Liberté brisant ses fers et tenant la Palme de la Victoire surmonte la colonne.

Sur la façade vers le fleuve la Tribune surmontée du Coq gaulois en bronze,

 est flanquée de part et d’autre des statues de l’Histoire et de l’Éloquence,

allusion directes aux Girondins ; sur la façade vers la place Tourny, trois statues féminines

symbolisent la Ville de Bordeaux et à ses pieds la Garonne et la Dordogne.

Les fontaines (installées entre 1894 et 1904).

Ces deux bassins symbolisent Le Triomphe de la République

et le Triomphe de la Concorde,

 sous forme de deux chars traînés par des chevaux marins sensés représenter avec une certaine pompe dans l’esprit didactique et moralisateur de la IIIe République les vertus victorieuses et les vices jetés dans l’abîme.

Le Triomphe de la République : premier bassin vers le Grand Théâtre.

En son centre : La République (représentée par une femme couronnée), assise sur un trône, tenant d’une main le spectre de la puissance civile et militaire et tenant de l’autre une sphère sur laquelle avant leur disparition en 1943 étaient trois figurines symbolisant La Liberté, l’Égalité et La Fraternité.

À sa droite : Le Travail

 représenté par un forgeron au tablier de cuir lui jure fidélité d’une main et tient un lourd marteau de l’autre.

À sa gauche : La Sécurité

 représentée par une femme le glaive en main qui s’appuie sur la Force représentée par un lion.

De chaque côté : un groupe de trois enfants symbolise les deux grandes lois fondamentales de la République :

Le Service militaire obligatoire avecl’enfant licteur, l’enfant au canon et l’enfant au drapeau

L’Instruction Publique

 avec l’enfant à l’alphabet, l’enfant au globe et l’enfant regardant une carte.

Deux grandes coquilles forment le Char Triomphal qui poursuit sa marche dans le monde tiré par quatre chevaux marins,

 (deux reptiles et deux poissons).

Le char est décoré de grenouilles et pieds de roseaux.

A l’avant :

Trois hommes sont précipités dans l’abîme et symbolisent :

Le mensonge tenant un masque.

Le vice avec des oreilles de cochon.

L’ignorance se voilant la face.

(A suivre...!)

Lors de mon dernier séjour à Paris, j’ai visité l’exposition « Les Maîtres du Désordre ». Cette exposition met en scène des objets, des représentations issus des grandes collections anthropologiques,

mais aussi des œuvres d’artistes modernes

et des installations contemporaines.

L’exposition s’organise autour de trois grandes sections : le désordre du monde, la maîtrise du désordre et la catharsis.

Dès l’entrée, Outgrowth, oeuvre de Thomas Hirschhorn,

donne, avec ces globes terrestres tuméfiés, un aperçu des désordres du monde.

Dans de nombreuses cultures, des traditions mettent en scène des forces contraires qui se disputent le monde en un combat nécessaire et sans fin. Tout ordre, y compris l’ordre divin,

est fondamentalement imparfait, limité, menacé d’implosion.

Une grande sculpture en verre,

entrelacs de fioles géantes de parfums, odeurs de différentes substances (alcool, cocaïne, herbe, opium...) toutes responsables d'un état de dépendance chez l'homme, invitera le visiteur dans un « Jardin d’addiction », des artistes Berdaguer et Péjus.

Dans notre monde profane, les nouveaux « maîtres du désordre » sont des acteurs ou artistes qui mettent en désordre les conventions qui nous entourent.

L’espace consacré à ce thème est confié à l’artiste Arnaud Labelle-Rojoux pour l’organisation et la conception d’un désordre par différentes installations d’artistes contemporains.

 Cette installation prendra la forme d’un char de carnaval, rassemblant la « confrérie » des artistes qui raillent la société.

Et comme le dit Ben : « Pas d’Art sans désordre ».

Je vous invite à visionner ce montage vidéos-photos afin de remettre un peu d’ordre dans mon billet… !

Au Père Lachaise les chapelles familiales occupent des allées entières, et datent en général de la fin du XIXème, début du XXème siècle (1880-1920).

 Malheureusement, leurs vitraux disparaissent à une allure vertigineuse, après avoir subi les caprices du temps, faute d’entretien ou plus souvent cassés ou volés.

Il en resterait environ un peu plus de400.

La plupart de ces vitraux sont difficiles à photographier, protégés par des portes et des grilles, d'autres impossibles.

 La majorité représente des scènes de la vie du Christ ou de la vierge. Souvent sans aucune originalité, se contentant de reproduire des tableaux célèbres : Vierge au siège de Raphaël,

 "Assomption" de Murillo, "Christ en croix" de Philippe de Champaigne, "Descente de croix" d'après Rembrandt.

On y trouve un grand nombre de représentations de la croix

avec de nombreuses variantes de détail d’ornement,

de couleur,

des symboles, avec mon préféré représentant une tête de serpent

 en pendant avec une tête d’aigle, vitraux à découvrir dans la chapelle de la famille  Schrod dans la division 85 ; des portraits de défunts,

des fleurs diverses et variées (pensées, pavot, immortelle, palmes, lierre etc.. !

Quelques blasons,

des représentations de saints.

Le cimetière du Père Lachaise est un musée de l’art funéraire à ciel ouvert, pour ne pas dire à tombeau ouvert.

Parcourir ses allées et ses divisions vous permettra de découvrir d’autres représentations exceptionnelles de cet art; Cénotaphes, gisants, stèles, sculptures diverses et variées etc.

Consacrer un peu de temps à ce musée de l’Art funéraire est une façon de dompter ,la peur de la mort.

Après tout vivre n'est-il pas mourir un peu chaque jour...?

Mais tant qu'à choisir, je ne suis pas pressé...!

Je vous invite à visionner le montage photo d’une faible partie des vitraux des chapelles du Père Lachaise… !

Le musée Galliera (en travaux jusqu’au printemps 2013) nous invite à découvrir à la Cité de la Mode et du Design, (Les Docks)

 l’intégralité du dernier défilé « Comme des Garçons, Printemps-Eté 2012 » :

On est loin de la mise en scène des traditionnels défilés, pas de carton d’invitation, pas de place attribuée, pas d’estrade, pas de musique, pas de flash, etc.

Il ne s’agit pas d’un défilé mais bien d’une installation, conçue par Rei Kawakubo, où Le visiteur a toute liberté d’admirer les modèles au plus près, modèles présentés dans de grandes bulles transparentes.

Les créatures blanches de Rei Kawakubo nous transportent directement dans l’univers si particulier de sa créatrice.

Ses robes et ses manteaux blancs, ornementés de dentelles, de mailles, de laines, de gros nœuds et parfois recouverts d’éclosion florale,

sont une indiscutable référence à une inspiration empruntée à la nature et aux cycles de la vie.

N.B: Une exposition consacrée à Cristobal Balenciaga était jumelée à celle-ci, j'y consacrerai un prochain billet.

Dans le cadre de « La nuit des musées 2012 », sur une proposition de Nicoletta Morozzi, les Arts Décoratifs ont reçu la "Family Dress"

 Il s'agit d'un costume endossable par 21 personnes, exposé dans la nef et porté à tour de rôle par les visiteurs.

"La maille ou comment ressentir le temps qui passe grâce au fil".

Concept qui a séduit de nombreux visiteurs qui n’ont eu qu’à se déshabiller

Certes je n’ai pas assisté à des effeuillages complets, la plupart des dames ne voulant point concurrencer le musée du Louvre.

Le temps un peu maussade avait découragé les amatrices du shopping à flâner dans l’avenue Montaigne

Où elles avaient l’embarras du choix, sous réserve d’avoir un sac avec une bonne carte de crédit… !

Un petit échantillon, afin d’affiner votre choix entre les tailleurs, les robes, les sacs, les chaussures etc… !

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Sans oublier la mode des enfants,

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Elles n’avaient pas assisté à la préparation d’un catalogue Place de la Concorde,

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Ou à cet autre Place des Vosges

Et pas moins à celui du bord de Seine

Ou à l’exposition de Balenciaga, aux Docks

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Pourtant, elles pouvaient choisir parmi les modèles «Comme des garçons », exposés aux Docks.

Il faut dire que le lèche vitrine,

Peut parfois être tuant… !

Retour avec cette vidéo à ce défilé de la nuit des musées.

Odile Durousseau est une artiste bordelaise travaillant sur de grandes dimensions peintures et sculptures. J’ai visité son exposition où elle aborde des matériaux très divers (papier, tissu, céramique, métal, polystyrène, végétaux, etc.)

                                                                                
L'œuvre « Passages » est le fruit de quatre années de recherche, elle occupe une cave labyrinthe, lieu atypique et insolite qui nous entraîne dans neuf univers différents tapissés de peintures et sculptures. L'âme du lieu s'est imprégnée jusqu'au cœur des œuvres. Et des matières inattendues émanent des émotions fortes...

                                                                       
Odile Durousseau y a mis des histoires qui remontent à plusieurs générations, du souvenir et du deuil.

                                                                            
Les œuvres ont été faites en fonction de la nature du lieu : l'aspect souterrain, caché de la cave a entraîné Odile Durousseau à explorer ses propres émotions intérieures, celles que l'ont ne montrent pas, qui restent secrètes, cachées.

On ne ressort pas de cette « descente aux enfers » sans avoir fait notre propre introspection, et réveillé nos démons enfouis afin d’essayer de les brûler.

Brûler la mort pour trouver la vie… !

« Tristesse d’un tour,

Tristesse d’un jour,

Tristesse de toujours.

Fantômes sans nom

Qui viennent d’on ne sait où

Qui s’immiscent dans tout.

Tristesse fait ton tour

Mais ne nous oblige pas

À te dire pour toujours

Libère ceux dont tu as rongé l’âme,

Laisse-nous déguster la vie,

Fantômes du passé

Repartez sans crier

J’enterre votre fardeau à la porte

De ma vie, à la porte de nos vies. »

Le montage vidéos-photos, afin de vous permettre de voir le travail de cette artiste.

« Dystopia est une fable philosophique composée d’œuvres d’art, à partir de spéculations futuristes. Cette exposition propose d’envisager la dystopie non comme une fin mais comme un commencement. »

Dystopia est un mot anglais dont l’étymologie grecque peut signifier « lieu connoté négativement ».

Dystopia est une exposition conçue simultanément à l’écriture du roman catalogue New Dystopia de l’écrivain et critique d’art Mark Von Schlegell.

"Dystopia, c'est aujourd’hui."

Comme il le rappelle : « Face au crépuscule des derniers beaux jours de l’ère industrielle et à la conscience de ses ravages généralisés, l’art peut, au mieux, affirmer l'absolue ironie de sa posture, et, au pire, au moins témoigner d'une attitude qui, de l'avis de tous, est véritablement apocalyptique. »

L’ensemble de l’exposition est plongé dans un bain chromatique « rouge-fahrenheit » qui évoque un monde comme pris dans une sorte de coucher de soleil permanent.

A Bordeaux pour quelques temps, je n’allais pas vous imposer une visite d’église, mais vous ne perdez rien pour attendre… !

Source : Plaquette d’information du CAPC.

« Die Toten werden dich nich loben…»

Paroles que chante le choeur du psaume 115, composé par Félix Mendelssohn.

Dans mon billet précédent, je vous ai fait partager l’émotion ressentie en voyant un admirateur mélomane rendre à sa façon un hommage à Rossini.

Lors d’un de mes premiers billets intitulé : « Le culte des morts n’est pas mort » je dénonçai tout l’argent dépensé pour l’édification d’une sépulture. Je ne trouve qu’un intérêt à cette pratique ostentatoire, c’est la statuaire

(Statues tombe Ludmila Tcherina, Montmartre)

ou art funéraire qui restera, vu que les macchabées, il y a longtemps qu’ils font de vieux os et

que plus personne ne vient se recueillir sur leur tombe, même si un fauteuil y a été prévu.

Remarquez qu’après tout, comme le dit si bien l’épitaphe de la tombe d’Arman, on a bien le droit d’aspirer à un peu de solitude… !

Surtout pour ceux qui se sont emmerdés à militer à des partis politiques ou ânonner des prières ou des sourates débiles pour un paradis bidon.

Je vous laisse, si le cœur vous en dit regarder mon montage vidéo de mon escapade au pays du Silence.