Palais de Tokyo, Intense Proximité, Biennale 2012, j'y étais, suite...!
(Photo Palais Tokyo, vu du Palais Galliera)
Je vous ai laissé quelques jours, pour éliminer les déchets de l’ingestion contre votre gré de chefs d’œuvres de l’art contemporain. Maintenant que vous avez été vacciné, je peux vous envoyer le menu principal à consommer avec modération, afin d’en savourer chaque miette.
Que la fête commence : Bon appétit… !
(Ulla Von Brandeburg, « Death of a king»)
Une rampe de skate parée d’un patchwork de couleurs vives. Pour une fois, la couleur domine… !
(Michael Buthe, sans titre)
(Monica Bonvicini "Subfaciem")
S’il est vrai que dans la chaine in n’y a pas de plaisir, sauf à être maso, alors pourquoi se gêner… ! Je vous demande de lire le billet dans son intégralité (vidéo comprise) avant de vous déchainer...!
(Camille Henrot : « Peut-on être révolutionnaire et aimer les fleurs ? »)
J’ai de suite pensé à une exposition d’Ikebana (art floral japonais).
(Dominic Lang “Sleeping city”)
(Vue d’ensemble)
Serait-ce une nouvelle version de la belle et la bête ? J’avoue que je n’ai pas encore compris la symbolique du plateau de la table entre cette femme et le chien. Si vous avez trouvé, merci de bien m’en faire part, je mourrai moins idiot.
(Cécile Beau)
Cet arbre mis à nu dans son intégralité, ne cache rien de son squelette, est-ce une forme d’autopsie pour nous faire prendre conscience que pour nous épanouir, nous devons nous ancrer sur des racines profondes et par la même occasion nous sensibiliser à la présence du monde végétal, poumon de la vie… ?
(Emmanuelle Lainé : « Stellatopia »).
Y a t-il eu une éruption d'un volcan, sommes-nous à Pompéi ou Herculanum...?
(Reynaud Dewar : « Some Objects Blackened and a Body Too»)
Je veux bien que quelques objets aient été noircis, mais le buste de la femme dans sa blancheur virginale…?
(Nicholas Hlobo)
(Georges Adéagbo)
(Murs d’un chambre d’adolescent en plus grand… ?)
(Oyvind Fahlstrom : Cinq heures du soir : Chili 2 »)
(Sarkis : « La frise de guerre »)
(La frise de guerre de Sarkis)
(Muntadas : « L’œuvre »)
Son œuvre murale reprend les titres des journaux internationaux, sérieux et reconnus, tels que The Guardian, The New York Times, The Observer etc. Faut-il y voir la dénonciation de leur influence sur leurs lecteurs par une instrumentalisation des discours dominants. Entretenir les peurs a toujours été un marché porteur. Ici, les mots "peur", "panique", "terreur" y sont mis en avant.
(Terry Adkins « Mahri-Pahluk»)
(Jewyo Rhii. Wall to Talk to "Big black man, small black man")
(Drôle de lit de…?)
(Huma Bhabha, « Jhukarjodaro »)
La plus grosse sculpture présentée, me fait penser à un morceau d'une ancienne sculpture, un peu comme le pied d’une statue monumentale d’un pharaon.
Je terminerai ce billet, par les œuvres qui sans m’avoir emballé m’ont interpellé.
(El Anatsui « Tiled flower garden »)
Les matériaux tels que les capsules et papiers d’emballages métalliques que nous utilisons quotidiennement sont recyclés dans l’artisanat africain.
(Détails)
El Anatsui en a réalisé de gigantesques rideaux, mettant en avant le savoir faire africain en matière de recyclage. Il expose à travers le monde ses réalisations.
(Batoul Shimi, « le monde sous pression »)
Je vois à travers le travail de cet artiste marocaine, un regard à double sens, le premier sur la *pression en divers endroits du monde, où si l’on essaie d’ôter le couvercle trop vite, sans en avoir fait baisser la pression, et si l’on n’y prend garde elle va nous exploser en pleine figure.
(Détails)
Dans un deuxième temps, une allusion avec un retour en arrière à ces cocottes minutes ou bouteilles de gaz qui ont été utilisées lors d’attentats terroristes. Danger toujours présent, face à la menace terroriste, et au déséquilibre énergétique des pays de notre planète, sources de tensions.
(Thomas Hirschhorn « Outgrowth »)
* Un peu comme cette œuvre de Thomas Hirschhorn, vue lors de l’expo : « Les maitres du désordre » au Musée du Quai Branly, avec ses globes terrestres tuméfiés nous montrant un aperçu des désordres du monde.
Avant de vous parler de l’artiste qui m’a bien plu, je vous invite à faire une petite halte et vous désaltérer au bar de l’expo, avec un jus de pomme ou de poire.
(Annette Messager)
« S’inspirant tout autant du cinéma, de la danse, de l’art brut, de *Fluxus, des arts de la rue ou du surréalisme, Annette Messager conçoit des installations théâtrales qui mettent en scène un merveilleux répertoire de formes et de matériaux : animaux empaillés ou en peluche, photographies ou dessins de fragments corporels, patchworks de tissus figurant des organes pendant du plafond, etc.
Ses objets assemblés apparaissent comme des fétiches, talismans ou reliques, issus d’un monde relevant autant du conte de fées que du grotesque. Les œuvres d’Annette Messager oscillent d’un extrême à l’autre, dans une série d’antagonismes: attraction et répulsion, tendresse et cruauté ou protection et possession. Son approche, faussement naïve, relève plutôt de l’art de la parodie et de la magie : antidotes au train-train quotidien qu’elle élabore dans son salon, sa chambre ou son studio, ses installations dérangent avec poésie une société trop bien réglée par un savant mélange d’autobiographie et de fantastique ».
(Photo de l’artiste par Marie Clerin)
* Fluxus est un mouvement d'art contemporain né dans les années 1960 qui touche aussi bien les arts visuels que la musique et la littérature, par la réalisation de concerts, d'événements, la production de livres, de revues, la confection d'objets. Initié par **George Maciunas, qui en inventa également l'appellation, Fluxus participe aux questionnements soulevés par les formes d'arts qui voient le jour dans les années 1960 et 1970 : statut de l'œuvre d'art, rôle de l'artiste, place de l'art dans la société, notamment. L'humour et la dérision sont placés au centre de la démarche et participent à la définition de Fluxus comme un non-mouvement, produisant de l'anti-art ou plutôt un art-distraction.
** George (Jurgis) Maciunas est un artiste, galeriste et éditeur américain d'origine lituanienne, né à Kaunas (Lituanie) le 8 novembre 1931 et mort à Boston (Massachusetts) le 9 mai 1978)».
Source : La triennale.org
Personnellement, j’y ai vu un retour à mes années de jeunesse, avec ces peluches vues chez des amis mais qui n’ont jamais reçu mes confidences des premières années sombres où suite au décès de ma sœur le noir et les larmes ont bercé mon quotidien. Peluches inaccessibles et vêtements noirs ne peuvent que vous cantonner à rechercher la couleur hors de l’enfer familial. Premiers émois d’adolescence où les filles ne portant pas comme de nos jours des jeans, la moindre jupe colorée flottant au vent nous incitait à deviner voire à entrevoir le paradis caché et comme le dit Alain Souchon dans sa chanson : « Sous les jupes des filles », nous livrer à un jeu de dupes… !
« Rétines et pupilles,
Les garçons ont les yeux qui brillent
Pour un jeu de dupes :
Voir sous les jupes des filles,
Et la vie toute entière,
Absorbés par cette affaire,
Par ce jeu de dupes :
Voir sous les jupes des filles ».
Si vous êtes arrivé ici sans vous enfuir, vous avez droit d’aller regarder sous les jupes des filles en visionnant la seule vidéo de cette expo, consacrée à Annette Messager.
Nota Bene : Si après avoir lu l’intégralité de ce billet et visionné la vidéo vous avez la migraine, c’est que vous avez fait l’effort d’essayer de comprendre les messages pas toujours clairs de l’Art dit contemporain ; je vous rassure je n’ai pas tout compris… !
Et comme le disait Marcel Duchamp :
« Le mot exposer ressemble à épouser »
Comme la mariée est toujours belle, vous pourrez dire j’y étais aussi… !