Palais de Tokyo, Intense Proximité, Biennale 2012, j'y étais...!
Le Palais de Tokyo a plus de 10 ans déjà ! Pour son anniversaire en 2012, il a fait peau neuve et s’est agrandi. Ce palais à l’aspect déroutant, décalé, avec ses 22 000 m2, est devenu le centre d’art le plus vaste d’Europe. Décrié, mal aimé, incompris, à tel point que pour certains il est considéré comme un « Anti musée ». Pour sa réouverture, son commissaire général, Okwui Enwezor, aujourd’hui directeur de la Haus der Kunst (Maison de l’Art) à Munich avait choisi comme concept :
La Triennale 2012 avec :
« Intense Proximité »
(Peter Buggenhout, *The Blind leading the blind, )
Dès l’entrée, mon regard est attiré par une énorme masse noire flottante, vaisseau fantôme interstellaire en lévitation, sortie de l’imagination de Peter Buggenhout. Un assemblage hétéroclite de ferrailles, tôles tordues, bouts de filets et autres déchets, semblant avoir été récupérés après un bombardement ou l’explosion d’un navire… ? N’est pas César qui veut, même si je pense à ses compressions. * Perso, je préfère le tableau de Pieter Breughel.
Je me demande si cette effrayante forme métallique, enrobée par la lumière abondante des grandes baies vitrées
qui en amplifie sa terrifiante masse comme celle des débris d’un vaisseau spatial en désintégration, ne va pas se décrocher et me tomber sur la tête. Ici la beauté ne sera pas accrochée aux cimaises et mise en avant. La couleur est annoncée, la laideur sera dominante. Il paraitrait que cette sculpture représenterait le poids de l’obscurité de l’art. On ne peut être plus clair, pour le moment, je suis dans le noir complet, elle n’éclaire pas la lanterne de mon inexpérience en art dit contemporain.
L’immersion est immédiate, pas le temps de prendre la température, je suis de suite dans le bain, on ne m’a pas fait passer par des paliers intermédiaires d’accoutumance. J’ai la désagréable impression d’errer entre un chantier de bâtiment, un Bric à Brac digne d’un marché aux puces, un dépôt de ferrailleur ou un marché aux fleurs.
(Camille Henrot) « Peut-on être révolutionnaire et aimer les fleurs ? »
C’est assez surprenant, déroutant et même anxiogène de me promener, disons déambuler dans cet immense squat, parmi les visiteurs égarés qui semblent être à la recherche d’une issue de secours. Pas de parcours fléché, je découvre les œuvres au gré de mes divagations, je m’étonne, de prime abord rien ne semble m’accrocher, pour rapidement me poser la question :
Mais qu’est-ce que je fous ici… ?
La laideur des lieux encore en travaux, des murs bruts de décoffrage, m’incitent à accélérer la visite.
Je me demande quelle première impression peut ressentir un visiteur qui découvre pour la première fois « l’Art Contemporain » dans cette atmosphère glauque. Un tel désordre, dans ce patchwork, ne peut qu’encourager le néophyte à aller voir ailleurs, tant la majorité des œuvres ou installations paraissent hermétiques. Trouver le sésame d’accès à la démarche de l’artiste, sans son aide ou celle d’un guide, voire de fiches explicatives me parait «Mission impossible».
Partant de ce constat, je me bornerai dans un premier temps à insérer quelques photos sans explications, tout au plus le nom des artistes quand j’ai pris le temps de les noter. J’ai volontairement ignoré de photographier des « immondices », ne voulant pas employer le mot œuvre, je pense à la salle où sont exposées des photos de Jean Luc Moulene « Les filles d’Amsterdam ».
Courbet: (L'origine du monde)
Le tableau «L’origine du monde » de Courbet ne m’a jamais choqué (il choque encore, la Poste vient de s’ opposer à l’édition d’un timbre avec ce tableau), il n’en a pas été de même avec ces photos en grand format de prostituées, jambes écartées, ne cachant rien de leur gagne pain. Je ne fais pas partie des grenouilles de bénitier qui, au moindre centimètre de corps dévoilé, demandent à cacher le sein qu’elles ne sauraient voir, mais à mon humble avis, ces «Erotica» ont plus leurs places dans les sex-shops, à moins qu’on ait voulu me convaincre que j’étais moi-même un voyeur dans ce bordel ambulant… !
Si vous êtes arrivé à cette origine sans vous décourager, ou vous faire des nœuds dans le cerveau, je vous invite à patienter, jusqu’à ce que je mette de l’ordre dans mes idées, vu que c’était en juin 2012. Vous aurez le droit de revenir.
A SUIVRE… !