Les noces de Figaro au Théâtre de Schwerin… !
Le livret de Lorenzo da Ponte (1749 -1838) est inspiré de la comédie de Beaumarchais, le mariage de Figaro, « Ou la condition des femmes ». L’absence de droits juridiques pour la femme mariée qui la place sous la totale dépendance de son mari et la primauté du désir de l'homme auquel la jeune fille doit se soumettre.
(Photo Silke Winkler)
De gauche à droite : Christian Hees (Basilio), Petra Nadvornik (Marcelline), Igor Storozhenko (Bartolo), Stamatia Gerothanasi (Suzanne), Sebastian Kroggel (Figaro), Remo Tobiaz (Le Comte).
L’opéra quant à lui s’engage beaucoup moins sur ce thème. Marceline, part en guerre contre ces états de fait et devient le porte-parole des femmes. À titre d’exemple, son long réquisitoire contre les hommes à l’acte III du Mariage est devenu l’air parodique « Il capro e la capretta » (« Le bouc et la chevrette »). A noter un clin d’œil à Mozart avec un jeune garçon qui amène la partition à Marcelline),
dans lequel elle ne fait qu’allusion à l’oppression des hommes envers les femmes. Elle s'insurge contre le pouvoir des hommes sur leur femme et contre l'inégalité dont elles sont victimes dans un air écrit pour faire rire : sa forme qui pastiche l’opéra séria ainsi que le thème animalier ne nous font pas prendre sa diatribe au sérieux ».
Il capro e la capretta, le bouc et la chevrette
Son sempre in amistà, sont toujours en amitié.
L'agnello all'agnelletta, l’agneau et l’agnelle
La guerra mai non fa, jamais ne font la guerre
Le più feroci belve les animaux féroces,
Per selve e per campagne, dans les forêts et les plaines,
Lascian le lor compagne, laissent leurs compagnes
In pace e libertà, nn paix et en liberté.
Sol noi povere femmine, seules nous autres pauvres femmes,
Che tanto amiam questi uomini, qui aimons tant ces hommes,
Trattate siam dai perfidi sommes toujours traitées
Ognor con crudeltà, avec cruauté par ces perfides.
Après une courte adaptation, étant donné l’interprétation dans la langue de Goethe, ce qui est habituel pour Die Zauberflötej (La flute enchantée) et Die Entführung aus dem Serail (L’enlèvement au sérail), mais plus surprenant pour les Noces, j’ai beaucoup apprécié les acteurs.
(Photo Silke Winkler)
Avec mention à Stamatia Gerothanasi (Suzanne) et Márta Kosztolányi (La Comtesse), sublimes dans leur duo « Sull aria »
Sans oublier Sebastian Kroggel, un Figaro, plein de malices, Remo Tobiaz en Comte dédaigneux, une surprise dans l’interprétation comique de Bartolo avec sa béquille, Constance Keller en Chérubin virevoltant comme un papillon à la recherche du précieux nectar.
(Chérubin et Suzanne : Photo Silke Winkler)
Les enregistrements étant interdits lors des représentations, j’ai été autorisé (Merci au personnel de sécurité), lors du salut final à prendre deux ou trois photos (qualité médiocre en raison d’un APN de poche)
(Photo perso)
(Photo perso)
(Photo perso)
(Photo perso)
(Photo perso)
(Photo perso)
Vous pouvez aller apprécier ces noces, une representation est prevue le 8 décembre, le theatre de Schwerin est très abordable… !
(Photo perso, vue château du balcon)