Fresques de l’Église de St Paul D’izeaux (Isère)… !
Cette église aurait été une dépendance de l’abbaye de Saint-Paul fondée en 1117. D’origine médiévale, elle a été fortement reprise au XVIIe, puis au XIXe siècle. Elle conserve néanmoins quelques vestiges romans, notamment l’abside aujourd’hui totalement englobée dans un chevet plat dont on perçoit encore une baie en plein-cintre.
Blotti entre Parménie et le Camp de César, le village de Saint-Paul-d’Izeaux en Isère était dénommé Bellevue sous la révolution française de 1789, pour son panorama sur la plaine de la Bièvre, et conformément à l’usage de cette époque où l’on supprimait les saints patrons. Depuis quelques années, son église peut en effet satisfaire la curiosité du pèlerin.
En 1989, divers travaux extérieurs ont été exécutés dans le but de dissocier artificiellement l’église de la mairie attenante (aménagée dans l’ancien presbytère, ce dernier adossé à l’église autour de 1600). En 1993, l’association de sauvegarde du patrimoine local, avec l’aide de la municipalité et du Conseil général de l’Isère, entreprit la restauration intérieure.
La peinture du chœur (datant de 1907, signée de L.Guinhald) et les peintures au pochoir de la nef (datant de 1920, signées de C.Villot, décorateur à Grenoble) étaient noircies et craquelées. Sur les conseils de M Boubert, architecte des Bâtiments de France, on confia les travaux à M Prieur, artiste-peintre fresquiste. Par l’heureux concours de saignées réalisées par l’électricien, l’artiste aperçut divers tons dans l’épaisseur des badigeons, sur l’intrados de l’arc triomphal. Il en discerna six, vraisemblablement un par génération, pour finalement découvrir des fresques datées par la suite du début du XVIIème siècle.
Le dégagement des peintures à l’huile fut décidé et effectué centimètre par centimètre avec la panne d’un marteau d’horloger. Le risque d’une telle décision fut récompensé par la découverte d’un ensemble harmonieux de personnages. Attribuable à François Chambon (peintre local de Pont-de-Beauvoisin),
il représente Saint-Paul
flanqué de quatre anges
avec, en dessus, Dieu le Père bénissant et tenant le globe.
L’église comporte également une borne romaine milliaire qui sert de support au bénitier.
Sur laquelle figure l’inscription :
IMP CAES
FL VAL
CONSTANTINO
P F
AVG
(IMPERATORI CAESARI
FLAVIO VALERIO
CONSTANTINO
PIO FELICI
AUGUSTO)
"À l'empereur César
Flavius Valerius
Constantin,
Pieux, heureux",
Auguste
Sources : Françoise Dye et Patrimoine en Isère