« Quand le peuple ne craint plus le pouvoir, c'est qu'il espère déjà un autre pouvoir. » Lao Tsu
« Notre pouvoir scientifique a dépassé notre pouvoir spirituel. Nous savons guider des missiles mais nous détournons l'homme de sa voie. » Martin Luther King
En fait qu'est-ce que le pouvoir ?
«Le pouvoir est la possession des facultés ou des moyens nécessaires pour faire concourir les autres hommes à ses propres volontés. Le pouvoir légitime est celui qui détermine les autres à se prêter à nos vues, par l’idée de leur propre bonheur : ce pouvoir n’est qu’une violence quand, sans aucun avantage pour nous, ou même à notre préjudice, il nous oblige de nous soumettre à la volonté des autres.» Holbach (le système social).
« C'est la réponse à la volonté de chaque individu d'être premier, irremplaçable et constamment prioritaire. Il n'y a d'hommes dignes d'exercer le pouvoir que s'ils ont assez de force d'âme pour le refuser ». Maurice Druon
Notre société, est manipulée par toutes les formes de pouvoir, à nous d’être vigilants et tels les moutons de Panurge, attention à ne pas faire le saut dans le vide. Ce saut est souvent sans issue de retour. Je pense notamment aux sectes et à leur pouvoir de manipulation ou *pouvoir psychologique.
Ainsi, le pouvoir engendre-t-il une relation dissymétrique entre un ego sachant et voulant et une masse amorphe, ignorante et sans vouloir. C’est pourquoi il sera à la fois admiré, respecté, envié, haï.
Le pouvoir de l’argent : vaste sujet, notre société de consommation nous incite à consommer plus que de raison. Vous n’avez pas de fric ; ce n’est pas grave, la Société de Crédit Picsou dont la devise : «Ni vu ni connu je t’embrouille » vous propose d’acheter le nécessaire et le superflu à crédit. Comment voulez-vous qu’un client potentiel, manquant de jugement, peu intelligent, et pas éclairé du tout sur les risques d’endettement ne se laisse pas prendre dans ses filets. Nous les retrouvons plus tard en marge de la Société.
Le pouvoir exercé par : des « fous », des tyrans, des despotes, des illuminés, conduit à l’avilissement de l’homme. Hitler (et ce n’est pas le seul), en a été un parfait exemple. Si les gens n'abusaient pas de leur pouvoir, il n'y aurait pas de guerre, de crime, d'enfants violentés etc. la liste en est malheureusement trop longue !
*Le pouvoir psychologique : Un des plus dangereux, quand on voit ce que des fanatiques, peuvent exercer par de l’endoctrinement sur des êtres faibles psychologiquement, en les poussant à commettre des atrocités. N’est-ce pas Mr Ben Laden ?
Il y a d’autres formes de pouvoir psychologique, les sectes et leurs gourous, secondés par leurs sbires en usent et abusent !
« Consentir à autrui le pouvoir de vie et de mort sur soi, ou se croire au-dessus de tout qu'on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c'est quitter toute dignité et laisser le mal devenir une valeur. » Michel Quint (Effroyables jardins).
Le pouvoir supra normal: Capacité de l’être humain, à influencer les comportements des autres, l’aspect des choses, le lieu de dépôt des objets ou leur statique, à des fins louables de prime abord , mais peu recommandable après analyse approfondie.
Charlatanisme ou réalité ? Le phénomène existe de nos jours, et ne semble pas devoir faire se relâcher l’étreinte qu’il exerce sur l’homme. Les « fofanas », sorciers, voyantes en tout genre se remplissent les poches en abusant leurs clients, momentanément faibles psychologiquement, suite à un événement (séparation, deuil, perte d’emploi etc.)
La prise de pouvoir : Selon les sociétés et les régimes, des partis, des factions, des clans ou des familles se battent pour prendre le pouvoir ou s’y maintenir. La réflexion sur le pouvoir est au centre de la philosophie politique : depuis Platon, elle ne cesse de se demander comment et à quelles conditions un ou plusieurs hommes peuvent gouverner toute une cité.
Du procès de Socrate à l’affaire Dreyfus (voilà 100 ans qu’il était réhabilité) et aux purges staliniennes, des tueries de César Borgia aux camps de concentration hitlériens, le scandale de l’abus de pouvoir renouvelle toujours l’interrogation sur ce qui justifie le pouvoir politique et sur ce qui pousse tant d’hommes à risquer leur vie ou à l’user pour conquérir le pouvoir et l’exercer.
Si l’on en croit Alain, les hommes libres « savent bien que tout pouvoir abuse et abusera ». Et pourtant, même si l’on en rêve parfois, on ne conçoit pas de société humaine sans pouvoir. L’ambiguïté de l’idée de pouvoir exprime donc bien la réalité ambivalente qu’elle désigne.
Le pouvoir politique : « Les détenteurs du pouvoir politique assurent généralement l’exécution de leurs décisions par un mélange, en proportions variables, d’autorité et de coercition. Pour soumettre les personnes ou les groupes récalcitrants aux règles prescrites, aux jugements rendus et aux ordres donnés pour l’action collective, ils ont recours aux instruments de la puissance publique : armée, police, milice ou, dans certaines civilisations, sorciers, rites d’appel aux forces surnaturelles ou à la colère des dieux, d’immolation ou d’exécration.
Ainsi, chez les Cheyenne (Indiens d’Amérique du Nord), les six associations de guerriers intervenaient pour réprimer les délits (vol de chevaux, indiscipline pendant la grande chasse aux bisons) mais ils appliquaient la règle fondamentale de cette culture selon laquelle tout châtiment doit être suivi d’une réhabilitation……
Cependant, comme le dit Rousseau, « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir » (Du contrat social).
Le pouvoir politique ne peut être uniquement ni indéfiniment coercitif et répressif.
L’obéissance est consentie aux commandements des gouvernants dans la mesure où les gouvernés croient que leur pouvoir est légitime….
Mais tout pouvoir n’est pas politique : il y a un pouvoir domestique, un pouvoir économique, un pouvoir religieux, etc.
Le pouvoir individualisé : quand celui qui exerce le pouvoir le possède comme un bien propre dont il peut user et abuser à sa guise, sans être astreint à observer des règles préétablies. La volonté du chef, du seigneur ou du prince fait toute loi et n’est elle-même obligée par aucune loi ». J.W.Lapierre
Tout pouvoir revendique normalement un titre quelconque qui l’impose aux individus placés sous sa tutelle. L’incompétence est la forme la plus simple de l’excès de pouvoir.
Affirmation de l’individu dans sa singularité, le droit naturel correspond au pouvoir que possède chacun d’exercer sa force, sa puissance. Chacun pour vivre, pour étendre son empire, a envie de détruire l’autre. C’est la lutte à mort que chacun veut gagner à tout prix et à laquelle aucune possession ne paraît pouvoir mettre fin. Chacun paraît pour l’autre son double monstrueux, son jumeau haïssable. Ce que chacun désire, c’est le pouvoir de l’autre.
Hobbes écrit « Par mœurs, je n’entends pas ici les bonnes manières, par exemple la façon dont les gens doivent se saluer, se laver la bouche ou se curer les dents en compagnie, et tous les articles de la petite morale, mais les qualités des hommes qui intéressent leur cohabitation pacifique et leur réunion. Or, à cet égard, l’obstacle primordial, commun à toute l’humanité, est le désir perpétuel d’acquérir pouvoir après pouvoir, désir qui ne cesse qu’à la mort ; le pouvoir d’un homme consistant dans ses moyens présents d’obtenir quelque bien apparent futur ».
Lors d’un long conciliabule une amie me disait: « le pouvoir de la douceur, le pouvoir de l'amour, le pouvoir des mots, mais n'est ce pas de la manipulation ? »
Manipulation, pas forcément, si celui qui les exerce le fait aussi avec son cœur et non seulement avec sa raison.
Le plus difficile à faire, se conquérir soi-même ; notre intelligence doit faire la part des choses afin de ne pas abuser du pouvoir que nous pouvons imposer aux autres.
Je citerai Sénèque : « Celui-là est le plus puissant qui a tout pouvoir sur soi ».
Et, Frank Herbert : « On utilise le pouvoir en le tenant avec légèreté. Si on le serre trop fort, on est pris par lui, on en devient la victime ».
En conclusion, pour utiliser à bon escient notre pouvoir, (Ouf, je commençai à manquer de sel !) essayons d’appliquer ce que disait Thalès : « CONNAIS TOI TOI-MEME ».
En secouant la salière, quelques grains d’espoir, avec un extrait d’une chanson de Michel Berger.
Moins de haine, moins de guerre
Moins de larmes et moins de sang
Moins d'espoir d'être puissant
Moins de POUVOIR et moins d'argent
Et plus de sentiments
Sources :
Encyclopédie Universalis
http://www.evene.fr/ citations